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Journaliste de renom, écrivain de talent et ancien président de la Bibliothèque Nationale de France, Dominique Jamet vient de prendre les rênes de France-Soir. Un quotidien en survie et au chevet duquel il a accepté de se porter, avec l’ambition de le redresser. Et l’homme a du cran. Convaincu que le journal qu’il dirige depuis deux mois aura du mal à résister à l’arrivée, sur le marché de la presse quotidienne, d’un nouveau mastodonte, en l’occurrence une version française de Bild, le nouveau patron de France-Soir tente d’inventer une nouvelle formule miracle. « Pour doper les ventes de ce quotidien», m’expliquait-il non loin de son bureau, « il va nous falloir muscler notre ligne éditoriale, surprendre la concurrence et redonner aux lecteurs l’envie de nous lire». Vaste dessein. D’autant que l’image de ce quotidien n’a cessé de se dégrader au fil des ans. L’un des combats que mène Jamet est de l‘ordre du symbolique. Il concerne la photo de cette fille nue, que le journal publie chaque jour en page trois et que le journaliste aimerait, voire disparaître de ses colonnes, à juste titre. Au motif qu’à l’heure d’Internet ce type de reproduction, un brin vulgaire, qui pouvait encore, il y a quinze ans, apparaître pourquoi pas kitch, est aujourd’hui bien banale, car à la portée du premier internaute venu. Redonner du lustre à France-Soir, c’est avant tout réinvestir l’info et s’éloigner des paillettes. Dixit, Jamet, qui s’enorgueillissait d’avoir convaincu Maurice Druon de réagir, dans les colonnes de son journal, à la mort d’Henri Troyat. « Il y a bien vingt cinq ans qu’un académicien n’avait pas signé un papier dans ce quotidien», jubilait mon interlocuteur.