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En sortant la première, et avec infiniment de détails, l’affaire de l’escapade de Nicolas Sarkozy à Malte, RTL risque fort de s’attirer les foudres du nouvel élu. Et en tous les cas, de son entourage, que ce type de détail ne laisse pas insensible. Nicolas Sarkozy, durant la campagne, avait déjà eu quelques frictions avec les dirigeants de cette station, notamment, lors de l’éviction (temporaire) d’Alain Duhamel, sanctionné pour avoir déclaré sa flamme à François Bayrou. Il avait fallu, à l’époque, que le PDG de RTL rappelle au patron de l’UMP, qui contestait cette mise à l’écart, que la station qu’il présidait était à la fois soucieuse de son indépendance et attentive à l’impartialité de ses journalistes. Voilà donc une station, (redevenue première radio de France) que l’on disait amortie et somnolente et qui renoue, aujourd’hui, avec une vieille réputation de frondeuse. Il faut se souvenir, en effet, qu’au début des années 80, RTL croisa le fer avec François Mitterrand, qui n’avait pas accepté son ton, au point d’exiger la tête de l’un de ses principaux éditorialistes, Philippe Alexandre. Il faut dire qu’à l’époque, RTL était la propriétaire de la CLT, un groupe franco-luxembourgeois dont le grand patron, Albert Frère, détenait d’importants intérêts en France. Ce qui avait permis à François Mitterrand de peser sur l’industriel. Tout comme, avec le relais de Jean-Luc Lagardère, le président défunt avait obtenu que l’on décapite la direction d’Europe 1 qu’il estimait pas suffisamment à sa botte. Aujourd’hui, la donne a changé. Car comment tordre le bras à une radio, RTL, dont l’actionnaire est le géant de la communication allemand, Bertelsmann? L’indépendance éditoriale d’un grand média français garantie par un mastodonte des médias allemand ! C’est là sans doute l’un des bienfaits, inattendue, de la mondialisation.