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Jean-Marie Colombani, à l’image d’un Jean-Marie Messier, l’ancien patron déchu et emporté dans l’abîme en raison de se rêves de grandeur,  a t-il eu raison trop tôt?  Le patron du Monde, que la rédaction vient de défaire brutalement, avait esquissé pour le groupe qu’il dirigeait depuis maintenant six ans, une structure  « pachydermique », qui devrait inscrire Le Monde dans la modernité. Un groupe de presse mastodonte dont les résultas n’étaient pas à la hauteur des ambitions de son architecte. On ne peut que regretter l’éviction de ce journaliste qui a, chevillé à l’âme, la passion de ce métier. « JMC » avait sans doute vu juste en bâtissant un mécano industriel ambitieux, susceptible d’affronter les énormes enjeux auxquels la presse écrite est confrontée. « Big is beautiful », estimait Colombani, convaincu que l’effet de taille finirait par mettre, à terme, Le Monde à l’abri des turbulences. Mais las des sacrifices endurés depuis des années, les soutiers de ce tanker ont préféré passer par dessus bord celui qu’ils accusent aujourd’hui d’avoir conduit leur navire amiral au devant de récifs qui risquaient, selon eux, de les emporter par le fond. Ambition ici, peurs et frilosité, là, voici donc le premier quotidien français, en termes d’influence et de notoriété, au pied du mur. En panne de stratégie et, de par ses statuts, entre les mains de sa rédaction. Une bien lourde responsabilité.