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Rien ne change avec le temps…Le responsable très officiel de la communication de Nicolas Sarkozy, à  l’Elysée, Frank Louvrier, fait l’objet, depuis quelques semaines, de nombreuses sollicitations venant d’importantes sociétés de production audiovisuelles, qui lui proposent un gros poste. On peut citer ainsi Endemol ( producteur, entre autres, de la Star Académy ou de Loft Story) et de Marathon (producteur, entre autres programmes, aussi, de la série à succès de TF1, Sous le soleil).

Ces groupes ont donc approché ce sherpa de Sarkozy, avec l’intention de lui confier d’importantes responsabilités, en sachant que ce dernier, usé par la machine sarkoziste (qu’il sert depuis des années avec, il faut le dire, beaucoup d’abnégation et d’efficacité), souhaitait tourner la page de ses activités politiques. Comme chacun sait, la communication politique vous prédestine, bien évidemment, à la production d’émissions de télévision et il serait mal venu d’imaginer que les fonctions de Frank Louvrier, à l’Elysée, ont un quelconque rapport avec ce tapis rouge qu’on lui déroule aujourd’hui…Interrogeant cette semaine le dirigeant de l’une de ces deux sociétés de prod’, j’ai eu droit à un longue hagiographie où il n’était question que de la « courtoisie » et du « dynamisme » de la personne en question. 
On se fout du monde. Non pas que Frank Louvrier n’ait pas des qualités, mais de là à nous faire gober que ses fonctions de communicant politique ne pouvaient que le conduire, un jour, à la production télé, on croit rêver….

En vérité, les dirigeants de ces sociétés de production fonctionnent sur de vieux réflexes malsains: tous s’imaginent qu’une fois embauché, l’intéressé  pèsera de tout son poids politique et jouera de son influence pour contraindre les chaînes à acheter les programmes de la dite société. En termes crus, cela s’appelle du trafic d’influence. Voilà près de 40 ans que l’audiovisuel est gangrené par ces pratiques. L’ancien PDG de France Télévisions, Marc Tessier, avait promis un poste, pour services rendus, au conseiller culture et communication de Jacques Chirac, à l’Elysée, Alain Seban, qui l’avait soutenu dans sa tentative de réélection à la tête de France Télé. Les chaînes publiques et privés sont ainsi infestées d’anciens membres de cabinets ministériels, (francs maçons le plus souvent)  embauchés pour leur entregent politique et leur carnet d’adresse. C’est la télé à la Française, versus Alain Peyrefitte…Celle des réseaux et des copinages. Celle qui mélange tout et qui n’avance pas pour autant.

Pour revenir à Frank Louvrier, ce dernier (qui croule sous d’autres propositions, plus alléchantes encore, me dit-on) a fait savoir qu’il réservait sa réponse. Informé de son désir de quitter le Château, Nicolas Sarkozy, de son coté, lui a promis de réfléchir à son avenir. Et il s’est engagé à lui faire une contre-proposition, dans les semaines qui viennent : on ne lâche pas Sarko comme cela !  Cruel dilemme, en tous les cas, pour ce porteur d’eau qui a été de tous les combats de Sarko, depuis plus de quinze ans: le voilà tiraillé entre la Star Ac’ et les enluminures de la République, écartelé entre la Roue de la fortune et l’ambiance ouatée des palais nationaux.