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Il a, c’est l’évidence, bien digéré son éviction…Jean-Marie Colombani a tourné la page du Monde _ il le dit, tranquillement attablé dans cet hôtel du sixième arrondissement, à Paris. Et il n’a rien perdu de son flegme, ni de son énergie. L’ancien directeur du Monde ne garde, en apparence, aucune rancœur du bras-de-fer qui l’a opposé, au début de l’été, à la Société des Rédacteurs du prestigieux quotidien, son fossoyeur. Pas une pique,  aussi, à l’adresse de celui qui lui tira une jolie balle dans le dos, Alain Minc,  le président du conseil de surveillance du Monde, avec lequel il assure avoir conservé de bonnes relations. Tout juste regrette t-il que la stratégie de développement qu’il avait initié, soit depuis son départ réduite en miettes, avec la vente du Midi Libre et de l’ensemble des titres du sud de la France.

Mais aujourd’hui, l’homme est passé à autre chose. Il raconte comment, lors d’une rencontre avec Nicolas Sarkozy à la Lanterne, ce petit pavillon niché dans les jardins de l‘Elysée, il en est venu à évoquer la question de l’adoption, en France. Et c’est au terme de cette longue conversation que Nicolas Sarkozy lui a proposé une mission de réflexion sur ce thème. Une problématique souvent douloureuse qui voit, chaque mois, des centaines de couples entamer un chemin de croix et s’enliser dans des procédures d’adoption interminables.

Jean-Marie Colombani et Nicolas Sarkozy se connaissent, en vérité, depuis plus de vingt ans. Et si le premier n’a pas épargné le second dans les colonnes du Monde, durant la campagne électorale, cela n’a en rien détérioré cette relation, dit-il. Colombani porte ainsi un regard positif sur celui qu’il a combattu âprement: un homme tout le contraire du sectarisme, estime le journaliste, un dirigeant politique chez qui les mots rancune, rancœur ou revanche, ajoute t-il, ont été banni du vocabulaire.