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Avis de tempête sur France Télévisions. Patrick de Carolis vient en effet d’essuyer une première salve, lors de son dernier Conseil d’administration où l’on a vu les cinq représentants de l’Etat refuser de voter la nomination du nouveau directeur général de la chaîne, François Guilbeau. L’affaire est bien plus importante qu’il n’ y paraît.

En effet, la facilité voudrait que l’on mette l’abstention de ces administrateurs sur le compte de la nervosité, le gouvernement de François Fillon se plaignant de ne pas avoir été suffisamment consulté, en amont de cette nomination. A la vérité, l’affaire est plus grave. C’est en effet sur instructions de l’Elysée, de Matignon  et du ministère de la Culture que ces représentants de l’Etat ont été sommé de ne pas voter cette désignation. Un fait rarissime. Il faut remonter à la présidence de Jean-Pierre Elkabbach pour trouver trace d’une telle anicroche. L’ancien PDG de France Télévisions, qui était à l’époque persona non grata à Matignon, avait du essuyer un revers de ce type. Ce vote de défiance avait été, à l’époque, suivi d’une longue série d’escarmouches. Et, pour finir, de la démission de « JPE », poussé alors vers la sortie. Si Patrick de Carolis, que Nicolas Sarkozy, ne tient pas en très haute estime, n’est pas en danger immédiat, ce coup de semonce ne dit rien qui vaille. D’autant que de l’Elysée à Matignon, en passant par le CSA (soumis à la pression du Château), on instruit, pas à pas, le dossier de France Télévisions. Une mini-bombe à retardement.