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C’est au pas de charge que Nicolas Sarkozy a décidé de conduire la réforme de l’audiovisuel publique, qui doit inclure la suppression de la pub sur les chaînes. C’est ainsi qu’au lendemain même de sa conférence de presse, la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, avait été priée de convoquer les dirigeants de France Télévisions, rue de Valois, pour les informer, plus en détails, du projet de loi en préparation. Dans le même temps, Nicolas Sarkozy avait appelé François Fillon pour lui demander de pousser les feux. Et depuis, le premier ministre réunit une fois par semaine, rue de Varennes, l’ensemble de ceux qui travaillent à l’élaboration d’un projet de loi qui risque de faire des dégâts.

Car l’un des points les plus sensibles de ce texte va concerner le mode de nomination des PDG de chaînes publiques. Il est prévu, en effet, que ce ne soit plus le CSA qui ait cette prérogative, mais un collège de parlementaires, de représentants de l’Etat et de personnalités qualifiées, réunis au sein d’un Conseil de surveillance qui, serait logé à France Télévisions. Ce système à l’anglaise, institué de longue date à la BBC, verrait donc  l’Etat actionnaire désigner, désormais, les dirigeants de la télévision publique. Ce qui n’a rien de choquant, en soi.

Mais c’est la date d’application de cette disposition qui risque d’avoir des effets induits, ravageurs. En effet, nombre de conseillers, que j’ai interrogé à Matignon et à l’Elysée, estiment qu’une fois votée et promulguée (d’ici la fin de l’été, au plus tard, dit-on), cette loi devra s’appliquer à l’actuelle équipe dirigeante de France Télévisions. En clair, beaucoup  estiment que, la loi étant la loi, Patrick Carolis, que Nicolas Sarkozy a dans son collimateur, devra s’y soumettre sur le champs. Et, du coup, remettre son mandat en lice. Le piège peut apparaître grossier, mais force est de reconnaître que ce raisonnement est difficile à contrecarrer. Et in imagine mal Nicolas Sarkozy revenir en arrière sur cette idée qu’il avait agité lors de sa campagne pour les présidentielles, s’exprimant sur cette question dans les colonnes de  l‘Express. Pour preuve, à l’Elysée, c’est déjà la bataille des pronostics et des candidats. L’on dit même que Nicolas Sarkozy a déjà dans sa poche le nom du prochain président de France Télévisions.