Claude Perdriel tourne la page. On apprend aujourd’hui que le patron et fondateur du Nouvel Observateur abandonne les rênes de son journal (pour se replier, à quatre vingt ans passés, sur le Conseil de surveillance), qu’il confie au patron de la Fnac, Denis Olivennes.
Quel destin que celui de Claude Perdriel, belle et grande figure de ce métier qu’il m’avait été permis de rencontrer quand il m’avait embauché, en 1981, au Matin de Paris. De ces patrons de presse qui ont le bagou des exaltés, et la foi des convaincus. De ceux qui s’acharnent à emporter l’adhésion des plus récalcitrants. Et avec cela, la virulence et la force des hyperactifs qui ne supportent pas que le réel leur résiste.
Oui, un homme de presse qui en impose et dont on passe encore le seuil du bureau, comme l’on va à la messe…
Perdriel aura jusqu’au bout défendu son journal, comme peu et protégé ses troupes de la plus belle manière qui soit. Cet homme de presse n’a jamais laissé tombé l’un de ses collaborateurs. Ainsi d’Airy Routier récemment. C’est en effet Claude Perdriel qui a défendu l’honneur de ce journaliste déstabilisé au sein de son propre journal par l’affaire du vrai-faux SMS de Cécilia Sarkozy. Quand Jean Daniel, autre figure tutélaire de l’hebdomadaire exigeait des sanctions, Perdriel se faisait son avocat. Au motif qu’il n’avait pas à céder devant les oukases de quiconque. Et moins encore devant ceux de Nicolas Sarkozy. Belle leçon.
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mars 25, 2008
Par la même occasion, on apprend de la main même de Claude Perdriel qu' »à son avis, le SMS n’a pas existé effectivement ».
Alors, fallait-il défendre Airy Routier ?
mars 26, 2008
Bel hommage.