Triomphe des magazines d’infos, ruée sur des thématiques désormais ratissées par les chaînes (bouffe, immobilier, décoration, pouvoir d’achat, tourisme et jet-set), essoufflement des talk-show, ( Cauet, Ruquier, Arthur, Fogiel…), exception faite de celui de Michel Denisot, sur Canal+…les téléspectateurs, en ce début 2008, manifestent des choix de plus en plus clairs.
Anne-Sophie Lapix
et Harry Roselmack
Ces premières tendances, analysées par les chaînes, donnent en tous les cas le sentiment que l’information, au sens large du terme, semble être redevenue le fil à plomb du petit écran. 66 minutes, sur M6, Envoyé Spécial, sur France 2, Sept à Huit, sur TF1…l’audience est là, l’info cartonne, on le voit chaque semaine. Au point que les chaînes travaillent à des projets de nouveaux magazines d’infos pour la rentrée prochaine. Comme si personne ne craignait un trop-plein, et ne redoutait un risque de saturation chez le téléspectateur, un spectre balayé d’un revers de main.
Prison Break(M6)
A côté de l’information, c’est la fiction internationale qui reste plébiscitée. Les séries américaines ( Prison Break, Desperate Housewives, 24 heures, NCIS, Les Experts…) continuent de faire salle comble. Et il n’est de voire le vent de panique qui a soufflé sur des chaînes inquiètes de voire la source se tarir, durant la longue grève des scénaristes d’Hollywood, pour comprendre que l’armada des séries US demeure bien le nerf de la guerre.
D’autant que la crise de la fiction française, dont personne n’est capable d’entrevoir la fin, condamne les chaînes françaises à continuer à acheter en masse des séries à une industrie audiovisuelle américaine florissante.
L’émission de Canal+, Jour de foot
Face à cette vague ininterrompue, le football semble marquer le pas. Encalminé à cause d’un championnat de Ligue 1 digne d’une série B, le foot français connaît, à la télévision, un début de crise. La faute en incombe, d’abord, aux instances du football professionnel français, qui n’ont pas su hisser cette discipline au rang de ses homologues européens, en ne réformant pas ce secteur, tant au niveau fiscal que réglementaire et sportif.
Canal+ n’est pas sans reproches, aussi. A force de crier durant des mois, sur tous les tons et sur tous les toits, que le championnat de Ligue 1 était un championnat au rabais (ce qui est juste) et donc trop cher, la chaîne cryptée a quelque peu abîmé son produit phare. Et il n’est de voire ses audiences, moins flamboyantes que par le passé.
0
mars 28, 2008
Canal est victime d’un paradoxe qu’elle a elle même créé. A savoir: dénigrer (à juste titre) un spectacle qu’elle met en scène de manière très exagérée. Jour de Foot en est l’exemple flagrant. Pourquoi, en effet, en faire tant ?(présentation dans un club, multiplication des interviews d’après match, duplex longs et fastidieux avec des interlocuteurs qui n’ont pas grand chose à dire). Exactement l’inverse de l’Equipe du Dimanche qui a compris qu’un bon casting de spécialistes et l’essentiel des images fortes des championnats européens sont les ingrédents d’une bonne recette qui mélange information, spectacle et bonne humeur. Comme quoi, le monopole de la diffusion des images de match de la L1 ne doit pas être galvaudé et le partage avec Orange pour la prochaine saison va certainement obliger Canal à rectifier le tir…au but.
Philippe Gault