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Paul Wermus est un être à part dans l’univers de la presse. Un ludion sympathique et virevoltant dont la profession s’est longtemps gaussée, un échotier à l’ancienne, un feu-follet du journalisme, version light.

Mais c’est avant tout, un homme de presse « populaire », comme il en est du théâtre de boulevard. Comme il en est, aussi, d’un Philippe Bouvard ou d’un produit bio, « fait maison », non frelaté. Bref, l’homme incarne une race en voie d’extinction: ce que j’appellerai, les chansonniers du journalisme.

Mais ce garçon, que nombre de mes confrères ont excommunié pour toutes ces raisons, mérite le détour. Intelligent, d’une grande courtoisie, d’une infinie fidélité à l’égard de ses amis, -dont je ne suis pas-, Paul Wermus a réussi la performance de survivre dans une industrie des médias qui aurait du le consumer depuis longtemps.

Mais ce n’est pas le cas. Chroniqueur à Europe 1 et sur France 2, au sein des émissions de Laurent Ruquier, (dont il fait partie de la bande), animateur sur France 3 Ile-de-France d’une émission solidement installée, depuis des années, membre du comité stratégique de VSD, conseiller de la direction de France Soir, quotidien dans lequel il publie chaque jour, auteur prolixe…Wermus est partout.

Ors, ce matin, il me passait un coup de fil. Tel un jeune étudiant enthousiaste, il me conviait à venir fêter, la semaine prochaine, dans les locaux de France Soir, la nouvelle formule de ce quotidien, qui sera dans les kiosques, début avril. Tel un jeune journaliste en herbe, il me disait toute sa joie de voire ce titre la tête hors de l’eau, quand cette ancienne cathédrale de la presse française aurait du disparaître mille fois, depuis quinze ans.

La joie sincère d’un artisan, qui vous réconcilie avec un métier migraineux, où tout n’est plus que « rentabilité », « convergences numériques », «globosphère », «nouveaux médias »…Paul Wermus m’a quitté en me disant qu’il préparait un livre à paraître, d’ici la rentrée de septembre,  aux Editions du moment. Un essai en forme de Vade-mecum sur le « style Sarkozy ». Comment manger, s’habiller, parler, draguer, se coiffer…Sarkozy.

Forcément léger. Forcément Wermus. Mais que ce dernier ne change rien. Surtout pas !