Un émissaire de l’Elysée, connu comme le loup blanc chez les journalistes politiques, fait depuis quelques jours le siège discret de certains journaux pour y distiller ce message: Rachida Dati n’est plus en odeur de sainteté au Château où Nicolas Sarkozy l’aurait pris en grippe.
On savait, en effet, que depuis quelques temps la ministre était en brasse coulée: de brefs éclats parviennent encore à illuminer son visage, dès lors qu’un caméra de télévision apparaît, (on l’a vu encore ce week-end sur Canal+), mais ses sourires forcés ont de plus en plus un goût d’orange amère. Rachida serait à la dérive.
C’est en tous les cas la petite musique que joue auprès des rédactions ce proche collaborateur de Nicolas Sarkozy, chargé de flinguer une ministre brocardée pour son incapacité à tenir un ministère, où nombre de conseillers prennent, au fil des mois, la poudre d’escampette. Vilipendée pour sa propension à prendre le perron de l’Elysée pour les marches du Festival de Cannes, son ministère pour une annexe de la maison Dior. Et, enfin, critiquée pour la manière si peu cavalière avec laquelle elle aura rompu avec son ancienne « meilleure copine », Cécilia Sarkozy.
Résultat, vous l’aurez noté, depuis quelques jours fleurissent dans la presse – Marianne, VSD, Le Figaro, Libération…- des articles assassins sur la dame. Certes, ces journaux n’ont pas attendu les informations de ce conseiller de Sarko pour démarrer leur partie de ball-trap, mais le fait qu’on leur ait signalé que Rachida Dati était en chute libre dans le Top Ten de « Sarko », et en sérieuse difficulté au sein du gouvernement, semble avoir accéléré la traque.
Cette opération de démolition médiatique n’est pas sans nous rappeler l’épisode Bénamou. Le candidat malheureux à la Villa Médicis, à Rome, doit tout autant sa chute à lui-même et aux médias, qui ne l’ont pas épargné, durant des semaines, qu’aux propres conseillers de Nicolas Sarkozy, à l’Elysée, qui l’auront allègrement flingué, en coulisses : les uns et les autres ayant œuvré dans le même sens.
Dès lors que Nicolas Sarkozy avait décidé de se séparer de ce collaborateur virevoltant, devenu trop encombrant, la machine à rumeurs s’était enclenchée. Jusqu’à démolir un Bénamou encalminé.
Voilà en tous les cas qui témoigne d’un nouveau mode de fonctionnement à l’Elysée. Là où, hier, par tradition, les collaborateurs du chef de l’Etat s’imposaient un droit de réserve, absolu, dès lors qu’il s’agissait de porter un jugement sur un membre du gouvernement ou, à fortiori, sur l’un de leurs pairs, aujourd’hui, c’est l’inverse: nous vivons à l’heure du tam-tam médiatique et des opérations de com ‘.
Il suffit que César incline le pouce vers le bas, pour que l’écho de la disgrâce parvienne, illico, aux oreilles des médias. Et que s’entonne la Carmagnole. La popularité d’un conseiller ou d’un ministre dépend, ainsi, de plusieurs facteurs. De la manière dont l’image de ces derniers est défendue, ou non, à l’Elysée. Et de la manière dont celle-ci est ensuite répercutée, en direction des médias.
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avril 7, 2008
Des faits ! Des faits ! Pas des rumeurs… !
Antoine GED
avril 7, 2008
Votre « démonstration » souffre de la réalité des faits. Il ne s’est trouvé aucun journal, journaliste, média, chroniqueur ou éditorialiste pour dire du bien de Benamou depuis qu’il est conseiller de Sarkozy voire même du temps où il était mitterrandien, bien au contraire…
Quant à Rachida Dati ça fait belle lurette qu’elle est dans le collimateur des médias à tel point que FOG avait pondu un éditorial aussi ridicule que grotesque pour la défendre en expliquant par le racisme les critiques dont était victime la garde des sceaux.
Bref un article pour rien mon chèr Renaud.
avril 14, 2008
N’est-ce pas plutot à cause de cette rumeur : la liaison Dati-Benamou ?