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J’ai passé, pour la première fois, un bonne heure en tête à tête avec le fantomatique PDG de TF1, Nonce Paolini : le patron de chaîne le plus discret et le plus absent du Paf. Que n’avais-je entendu sur celui que l’on accuse de découvrir la télévision avec la mine ravie du béotien ; que l’on brocarde en expliquant que, mal à l’aise dans le costume de son flamboyant prédécesseur,  Patrick Le Lay, il ne pouvait être que de passage à la tête de cette chaîne.

J’ai trouvé d’abord un homme droit dans ses bottes et qui maîtrise son sujet. Non seulement, Nonce Paolini semble savoir où il va, mais il met tranquillement  en place à TF1, non seulement une nouvelle équipe, dont le grand public va découvrir peu à peu les visages, mais tout un ensemble de nouvelles méthodes de travail et de structures de direction qui devraient, selon lui, redonner à cette entreprise du tonus. Ce dont il m’a plutôt convaincu. Mais je réserve à l‘Express le détail de ses projets.

En pénétrant dans son antre, on voit bien qu’une page a été tournée à TF1. Nonce Paolini occupe l’ancien bureau d’Etienne Mougeotte. Le mobilier en bois acajou à laissé la place à un vaste bureau en demi-lune, laqué blanc. Quelque peu sombre hier, la pièce est lumineuse, aujourd’hui. Sur l’écran ordinateur du nouveau patron de la Une, une seule photo, pleine page, celle du jazzman John Coltrane. Ce simple détail m’a rendu le personnage plutôt sympathique.

D’un abord direct, peu langue de bois, l’homme déroule un discours rodé sur TF1, discours que j’ai trouvé  structuré et convaincant. S’il n’a pas encore l’aura, la vista, d’un Etienne Mougeotte, et ni la maestria d’un Le Lay, cet ancien DRH tranche, en tous les cas, par sa manière d’aborder les choses, comme les hommes, avec le caporalisme ambiant qui régnait jusqu’à son arrivée, au 14^Eétage de cette chaîne.  Pour le reste, seul l’avenir dira si la méthode Paolini, séduisante quant à sa forme, est la bonne ou non.