Nicolas Beytout n’a rien du butor mastoc, que l’on a coutume de nous dépeindre. Rien non plus d’une glacière verrouillée, incapable de la plus petite esquisse d’un sourire, une autre de ses nombreuses réputations déformantes. C’est souvent le cas avec les clichés: tel un effet d’optique, la réalité est souvent différente.
Le patron des Echos et de DI Groupe (la filiale médias de LVMH) est donc un homme affable et souriant, avec juste ce qu’il faut de british dans l’allure. De retour dans une maison qu’il dirigea longtemps, avant d’aller prendre les rênes du Figaro, Nicolas Beytout me recevait hier dans ses bureaux parisiens, situés en lieu et place de ce qui fut le siège social du Crédit Lyonnais. Une belle demeure haussmanienne.
L’homme semble aujourd’hui apaisé, m’affirmant que si Les Echos conservent les stigmates d’une crise, qui a profondemment marqué les équipes, commre les esprits, de ce quotidien, jusqu’à l’automne dernier, l’avenir semble aujourd’hui presque radieux. Avoir pour bailleur de fond la première fortune de France, en l’occurrence Bernard Arnault, permet, il est vrai, d’envisager la vie avec un peu plus de sérénité : non seulement, le patron de LVMH n’a pas eu à se poser de questions d’ordre financières quand il s’est agit de s’offrir les Echos, mais tel un Rupert Murdoch butinant aux quatre coins du globe, Bernard Arnault peut décider, demain, d’aller faire quelques emplettes sur le marché des médias, sans avoir à s’interroger sur l’état de son Codevi.
Bernard Arnault
C’est ainsi que le très discret Nicolas Beytout, peu disert quant à ses projets de développements, me disait n’écarter aujourd’hui « aucune hypothèse ». Ambitieux, celui à qui je demandais s’il envisageait le rachat du Financial Times, cette cathédrale de la presse économique anglaise, me rappela les propos de Bernard Arnault, à qui la question a déjà été maintes fois posée: « c’est un journal que l’on ne peut ignorer, mais qui reste encore très cher ».
Je n’ai pas été convaincu par l’argument du prix. Et en ai déduit que la chasse était ouverte.
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avril 2, 2008
Il me semble que c’est le gouvernement Villepin qui a remplacé le Codevi par le livret de développement durable, lui-même menacé par la généralisation du livret A.
Reste à savoir si Bernard Arnault a un livret A.