Il est le premier parmi les directeurs généraux de France Télévisions à le dire: conséquence de l’annonce, par Nicolas Sarkozy, de la suppression de la publicité sur les chaînes publiques et du trouble qui a suivi sur le marché publicitaire, France 5, la chaîne de Claude-Yves Robin, sera en déficit cette année. Et affichera, en 2008 ,un manque à gagner d’environ 7,5 millions d’euros. Et ce malgré une gestion au cordeau et un train d’économies solides, d’un montant de 800 000 euros, en 2007, qui a notamment contraint la chaîne à repousser, de deux ans, l’achat de caméras 16/9e.
C’est l’effet papillon…Lâché au milieu d’un long discours roboratif, la petite phrase du chef de l’Etat se transforme, peu à peu, en tsunami économique pour le groupe France Télévisions, dont les chaînes commencent à subir les conséquences de l’initiative présidentielle. Et Claude-Yves Robin tire la sonnette d’alarme : « la glissade sera encore pire, si l’Etat décidait de suivre la commission Copé, qui préconise de changer les règles du jeu publicitaire, au milieu du guet, c’est à dire, en cours d’année. Non seulement, cela aurait pour conséquence de mettre une chaîne comme France 5, (qui disposait d’un budget de 200 millions d’euros, l’an dernier), en grave difficulté. Mais cela donnerait à TF1, M6 et Canal+, l’occasion de se refaire une santé sur le dos de France Télévisions, en profitant de la secousse qui risquerait, immanquablement, d’ébranler l’ensemble des chaînes publiques.»

Et ce ne sont pas, contrairement aux affirmations hâtives des dirigeants de La Une, les nouvelles recettes tirées du merchandising et des produits dérivés, (édition, vidéos et produits de quincaillerie divers), qui risquent de transformer une chaîne comme France 5 en Casino : les produits dérivés de cette chaîne ne représentent, en effet, que 3 millions d’euros du chiffre d’affaires. Une goutte d’eau.
Il faut bien savoir que l’équilibre économique d’une chaîne comme France 5 est sacrément fragile. Car sur les 116 euros de redevance, que payent les téléspectateurs, seuls six euros vont à cette chaîne. Et un seul petit euro va à France 4, cette autre antenne que dirige, également, Claude-Yves Robin, un garçon sympathique et talentueux au parcours solide. Petit coup de projo sur le monsieur: il fut, tour à tour, patron de Huit Mont-Blanc, directeur général de Canal J, et chez Lagardère, à la tête du pole de chaînes thématiques, dont Match TV ou Gulliver. Et voilà, à 44 ans, ce diplômé de l’Ecole de Management de Lyon à la tête des deux chaînes aiguillons de France Télés. Ce qui n’est pas une mince affaire.
Il n’empêche : l’aventure semble plaire à celui que ce style de challenges n’effraie pas. Un œil sur France 5, (dont la grille, solidement installée dans le paysage, ne devrait pas, peu ou prou, bouger à la rentrée de septembre), et l’autre, sur France 4, dont l’audience gagne un dixième de point chaque mois, grâce à la TNT, une chaîne qui diffusera, à partir de dimanche, une partie des Internationaux de Tennis de Roland Garros.
Deux chaînes appelées à se rapprocher, bientôt, puisqu’elles vont avoir leur siège commun, actuellement en chantier. Message à l’intention de la Commission Copé : rapprochement ne veut pas dire fusion !
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mai 23, 2008
Ben tiens! Pourquoi ne pas mettre ça sur le dos de Nicolas Sarkozy.
Bien sûr que c’est de sa faute. Pourquoi pas. La gestion de Monsieur Robin est parfaite. Diffusion-rediffusion-reredifusion. Excepté Cdans l’air cette chaîne est loin d’égaler ARTE. Alors …
mai 24, 2008
Une chaine de la qualité de la 5 touche 6/116 soit 5,20€%…?Comme la 2 se comporte en chaine commerciale, la solution est de la privatiser.La redevance, à son niveau actuel, permettra de faire tourner la 3 et la 5, sans recours à la pub.
Le Service public pourra ainsi donner une prestation de qualité, les gens pouvant aller se « distraite » sur les chaines privées