Sous le titre, “les vrais raisons du départ d’Alain Genestar de Match”, le cogérant du groupe Lagardère, Pierre Leroy, prend la plume dans le Figaro de ce jour et flingue allègrement l’ancien directeur de ce magazine, qui vient de publier un livre ( L’expulsion) qui raconte son éviction.
Et Pierre Leroy, qui ne m’anque ni d’air, ni de pudeur, n’y va pas avec le dos de la cueillere. Ce baron de Lagardère donne une version pour le moins fantaisiste et édulcorée du départ d’Alain Genestar,(photo) en expliquant que ce sont de seules raisons professionnelles qui ont conduit, il y a deux ans, au limogeage de ce patron de presse : «Monsieur Genestar », écrit-il, devait quitter Match, parce que l’évolution du journal et l’équilibre de son exploitation le commandaient…» Et d’ajouter : « Voilà, rien d’autre qu’une décision d’entreprise somme toute banale». On s’en frotte les yeux.
Car chacun sait, aujourd’hui, en effet, c’est un secret de Polichinelle, que l’éviction d’Alain Genestar fut la conséquence directe d’une fameuse couverture publiée à l’été 2005 et intitulée L’affaire Cécilia. Chacun sait que cette affaire fit l’effet d’un véritable Tsunami politique au sein de ce groupe de presse. Et qu’à l’époque, Nicolas Sarkozy ne se priva pas pour expliquer, à qui voulait l’entendre, que cette couverture sacrilège se paierait un jour.
Chacun sait, enfin, que si Nicolas Sarkozy n’a pas explicitement demandé, sur le champs, la tête d’Alain Genestar à Arnaud Lagardère, il allait de soi que l’éviction de ce journaliste était la condition sine qua non à un retour en grâce de l’industriel.
Il faudra plus deux ans pour que la colère de l’ancien ministre retombe. Deux années durant lesquelles, on chercha chez Lagardère le bon moment pour régler son cas à celui qui s’était, il est vrai, tiré une jolie balle dans le pied, en allant fouiller dans la vie privée d’un homme politique qui avait, à l’époque, proclamé une fatwa à l’encontre de ce patron de presse. Les mauvais comptes (relatif) de Matchs ont bon dos.
Rappelons simplement que cette fameuse couverture fut la troisième meilleure vente de Match, en 2005 : après la mort du pape, Jean-Paul II et les révélations sur l’enfant caché du prince Albert de Monaco.
Petite information complémentaire: l’article de Pierre Leroy a été proposé au Journal du Dimanche, titre du groupe Lagardère, qui a refusé de le publier, en expliquant que ce n’était pas à lui d’héberger dans ses colonnes les réglements de comptes du groupe.
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juin 18, 2008
Pauvre Génestar… Qu’est-ce que cette démocratie où les vautours ne peuvent même plus festoyer en paix sur des personnalités vivantes? C’est vrai, quoi, l’outing en papier glacé c’est tellement sexy, et tellement démocratique… que ce n’est pas envisageable qu’il puisse s’agir d’une faute professionnelle grave.
En parlant d’outing, M. Revel, payez quelqu’un pour vous relire, si vous ne voulez pas que l’on assimile la crédibilité de votre plaidoirie génestarienne à celle de votre orthographe…
« m’anque » / manque
« cueillère » / cuillère
« priva pas pour expliquer » / priva pas d’expliquer
« sur le champs » / sur le champ
« relatif » / relatifs
« Matchs » / Match