ImmediaS

La Villa Médicis aura été à Frédéric Mitterrand ce que la Roche de Solutré fut à la mitterrandie: un pinacle dont il faut mériter chacune des marches, un lieu béni des Dieux que seuls quelques rares pèlerins, en cour à l’Elysée, sont autorisés à approcher…

Avec la nomination à Rome de ce producteur, auteur et scénariste émérite, prend fin un feuilleton rocambolesque. En effet, la désignation de cet homme de culture, neveu de François Mitterrand, converti au sarkozysme sur le tard, intervient après plusieurs mois d’une crise confuse, qui avait vu l’Elysée et les milieux culturels s’entredéchirer autour de la candidature du journaliste Georges-Marc Bénamou.

Ecarté, puis banni du Château, ce dernier laissait le champs libre à tous ceux qui rêvaient d’atteindre ce Graal. Accusé dans cette affaire de procéder de manière régalienne, Nicolas Sarkozy avait décidé de laisser à une commission indépendante le soin de désigner l’heureux élu. Pas moins d’une trentaine de personnalités s’étaient ainsi manifestées. Parmi elles, un Frédéric Mitterrand dont l’UMP et le ministère de la Culture et de la Communication ne voulaient pas, quand son nom avait été avancé, à l’Elysée, pour prendre la tête de la commission sur l’avenir de la télévision publique, devenue ensuite, la commission Copé.

Sorti par la porte, blacklisté par l’UMP, au nom de sa génétique familiale, Frédéric Mitterrand revient donc par la fenêtre. Et ce par la grâce d’un Nicolas Sarkozy qui, n’ayant jamais oublié l’engagement à ses cotés, durent la campagne des présidentielles, de Frédéric Mitterrand,  aura finalement tranché dans cette affaire. Un choix respectable, honorable même, et que personne n’ira sans doute contester : sauf, du coté des parlementaires de la majorité, où l’on accepte de plus en plus mal la poursuite de cette politique d’ouverture à gauche.