Dépressif, nerveux, morose, le Paf vit sous Prosak. Et la rentrée télé, contrairement à celle d’un paysage radio en sur-régime, ressemble à une fin de marathon: des dirigeants le souffle court, cramponnés à des résultats d’audiences qui piquent sérieusement du nez, le tout sur fond d’anémie budgétaire et de recettes publicitaires flageolantes. Rien ne va plus. Revue de détail.
France Télévisions:
Tels les petits cochons de Disney, claquemurés à l’abri d’une cabane brinquebalante, les dirigeants de France 2 et de France 3 attendent de savoir à quelle sauce le méchant loup Sarkozy va les digérer. Dans l’attente d’un projet de loi sur l’audiovisuel, véritable boite de Pandore, Patrick de Carolis et son grand chambellan, Patrice Duhamel, tentent de faire bonne figure, sachant que les mois qui s’annoncent risquent d’être cotons. Restera, restera pas ? Toute la vie de France Télévisions reste, en vérité, conditionnée, suspendue, à cette seule et unique question. Car contrairement à centaines affirmations un peu hâtives, l’avenir de Carolis est loin d’être éclairci. L’un des proches conseillers de Nicolas Sarkozy m’expliquait, pas plus tard qu’hier, qu’à l’heure d’aujourd’hui le chef de l’Etat n’avait pas tranché la question suivante: le PDG de France Télévisions devra t-il rendre son tablier, une fois cette loi promulguée, sachant que ce texte contient une réforme du mode de nomination du patron des chaînes publiques? Ou, au contraire, conservera t-il son fauteuil jusqu’à la fin de son mandat, par la grâce de César. Quitte à jouer les souffres douleurs d’un président de la République « télécrate » ?
TF1
Le manège enchanté s’est muée en tour infernale. Pas un semaine sans que cette chaîne aux pieds d’argile vienne alimenter la chronique : de l’éviction de Poivre d’Arvor à l’affaire Florence Schall, l’été de TF1 aura été abracadabrantesque. Et là aussi, les indicateurs, (audiences et recettes), sont à la peine. Nonce Paolini, le chanoine en chef, ne cesse de répéter depuis des mois qu’il faudra du temps à TF1 pour tourner la page Le Lay et réinventer un nouveau modèle économique. Il n’empêche, le temps passe, le marché s’impatiente, la bourse est grognonne et TF1, autrefois rayonnante, peine à redorer son blason.
Seule embellie en cette rentrée, l’installation, réussie, de Laurence Ferrari aux commandes du journal 20 heures, qu’elle semble, en vérité, n’avoir jamais vraiment quitté, tant la machine est rodée. Du coup, là aussi, le soufflet est vite retombé, l’effet de surprise a fait « pschitt ». Et l’on attend toujours l’événement, l’animateur, l’émission, bref le truc qui fasse dire que TF1 a enfin retrouvé la main , après une trop longue traversée du désert.
M6
Fin de cycle, début de crise, panne de croissance ? La petite chaîne qui montait, au milieu des années 90, semble à son tour encalminée. Son équipe dirigeante aurait-elle, à son tour, perdu sous un banc de sable cette martingale qui fit son succès ? Car il n’empêche, là encore, ça patine sec. Entre contre-performances et mauvais choix, M6 se paye un joli plongeon d’audience. On attend la grille de rentrée pour savoir si « Battling » Tavernost peut renverser la vapeur. Il est vrai que le sorcier de M6 est capable de tous les rétablissements.
Canal+
En voilà une drôle de chaîne qui cherche toujours à se faire peur. Il y en effet chez Canal+, où l’on a toujours développé historiquement une sorte de paranoïa aiguë, une culture de citadelle assiégée. C’était le cas sous la présidence d’André Rousselet, qui menait une croisade par semaine ; ce fut le cas, également, avec Pierre Lescure et Jean-Marie Messier, qui ferraillèrent avec la terre entière, convaincus que l’ennemi était aux portes. Et c’est aujourd’hui le dernier hobby de son actuel PDG, Bertrand Méheut qui, malgré des résultats dorés sur tranche et une position quasi unique en Europe, sonne le tocsin et rameute les troupes, au motif qu’un spadassin vécu d’Orange, armé d’une sarbacane, roule des mécaniques au pied de l’ascenseur. Ainsi va Canal+ depuis des lustres, toujours sur le pied de guerre. Coté chiffres, c’est pourtant le Pérou : la chaîne n’en finit pas d’engranger. Et coté programmes, elle roule également sur l’or : dès ce soir, la saison 3 de Desperate Houswives mettra le feu à mon téléviseur.
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août 28, 2008
ProzaC et non ProsaK
août 28, 2008
Saison 4 de desperate ce soir, pour la 3, faut voir M6
août 28, 2008
heu, ce soir c’est la saison 4 de Desperate sur Canal, la 3 c’est sur M6 le jeudi…