2009 année de tous les chambardements? La crise financière, ajoutée à l’endettement colossal de certains groupes de communication en Europe, risque de provoquer de profondes recompositions sur le marché des médias.
C’est ainsi que les supputations vont bon train en Allemagne sur l’avenir du géant Bertelsmann, dont l’endettement dépasse les 7 milliards d’euros. Contraint, sous le poids des banques, de se désendetter rapidement, l’empire audiovisuel, de presse et d’édition, d’outre-Rhin, dispose de plusieurs cordes à son arc.

L’une des hypothèses, qui circule actuellement, consisterait à
vendre en France le groupe RTL, dont il est propriétaire. Ce n’est pas la première fois que cette idée émerge et que l’hypothèse d’une cession de la station de la rue Bayard et de ses deux cousines, (RTL 2 et Fun radio), est évoquée : on valorise l’ensemble à environ 500 millions d’euros, avec des acquéreurs possibles, TF1, NRJ…
Mais ce ne sera pas, également, la première fois que le dossier se verra tout aussi vite refermé. Car cette idée a non seulement de sérieux adversaires, au sein même du management de Bertelsmann, à son plus haut niveau, mais sa mise en œuvre est compliquée. Société de droit luxembourgeois, RTL est historiquement la fille adoptive du Grand Duché. Un statut qui permet à RTL de bénéficier d’avantages fiscaux et qui donne à ce petit état, bien plus qu’un simple droit de regard sur le sort de la station : rien ne peut se faire, en vérité, sans le feu vert du Luxembourg.
Quant à la direction de RTL, à Paris, que j’ai interrogé, elle semble sereine, balayant la rumeur d’un revers de main.
Bertelsmann, il est vrai, a d’autres solutions pour se désendetter. A commencer par la vente d’une partie de son capital introduit en bourse. Ou de sa branche livre.
Il n’y pas qu’en Allemagne et du coté de RTL que ça gigote : d’autres rumeurs vont bon train sur le marché de la radio, où NRJ, comme RMC, s’interrogent sur l’avenir. En difficulté et en panne de modèle économique, la première aimerait bien se rapprocher de la seconde, me dit-on. Quant au groupe RMC, qui semble avoir presque atteint un palier de croissance, il semble aujourd’hui condamné à imaginer des alliances lourdes pour se développer plus encore. Alors, un mariage entre les groupes de Jean-Paul Baudecroux et Alain Weill ? C’est l’autre rumeur en vogue. Et elle rode.
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décembre 5, 2008
Cher Renaud, il me semble que vous allez un peu vite en besogne.
Au cas où vous ne le sachiez pas, les groupes de Radio ont un seuil de population maximal afin d’éviter les problèmes de concentration.
Ce seuil est aujourd’hui fixé à 150 millions d’habitants (pour NRJ, il faut additionner les 4 stations).
Déjà le Groupe NRJ seul n’en est pas si loin, alors RMC + NRJ seraient très largement au dessus de cette limite.
A moins que la loi change, ce que vous annoncez est donc impossible. Ou alors, NRJ devra céder certains de ses réseaux à un tiers…