Comme peu de gens, il fait régner dans un studio une atmosphère toute affairée d’intelligence et toute nerveuse d’envolées enflammées. Il arrive, toujours d’un pas lent, lourd de discours mettant en cause au moins l’avenir de la démocratie, le sort de la France et, car ses élans demeurent irrésistibles, l’équilibre tout entier de la société.
Le temps de quelques souvenirs, de quelques convictions solidement assénées et de prophéties martelées, Robert Badinter réussit de manière déroutante à vous replonger dans l’Histoire. Dans son histoire, celle d’un combat: celui mené en faveur de l’abolition de la peine de mort, et dont Daniel Verhaghe a fait un joli film, diffusé ce soir sur France 2.
S’il arrive que pareil culte pour un personnage digne d’un roman peut conduire à l’aveuglement ou à l’emphase, force est de reconnaître que ce téléfilm n’est pas tombé dans le piège de l’hagiographie béate. Même si par moments, l’auteur du film nous donne de Robert Badinter, joué par un excellent Charles Berling, une image d’icône un peu excessive.
Face à Badinter, ce matin, sur France Inter, on était donc tenté, pour cette seule et simple raison, d’écorner à la marge cette œuvre. Et le mythe, avec.
Et puis, l’homme a pris le micro, comme on monte à la tribune, habité d’une gravité solennelle. Je regardais, j’écoutais cette machine à parler, à tailler, à détailler, à évangéliser, à coudre ou découdre l’argument…L’orateur. Eblouissant Badinter, dont le lyrisme et la fougue sont intacts. En fin d’émission, Robert Badinter s’est, d’un trait affûté, payé Nicolas Sarkozy, à propos de la loi sur l’audiovisuel. Du grand art. (vidéo).
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janvier 28, 2009
Trop intelligent pour cette planète….!!!!!
février 2, 2009
Un très, très grand Monsieur.
La non réponse du crime par le crime est la plus grande victoire de l’homme, celle qui nous différencie des animaux.