La crise est là, qui modifie profondément nos comportements et chamboule, du tout au tout, nos habitudes de consommation. Le directeur de France Culture, Bruno Patino, relevait dans le JDD, ce week-end, le fait que des nos sociétés occidentales, minées par la récession et pétries d’anxiété, se déportaient vers des produits qui sont autant d’antidotes contre le stress et la déprime.
Boom du chocolat, explosion des produits de beauté, (fonds de teint et rouges à lèvres) qui permettent de faire bonne figure quand tout va mal, (le corps n’est-il pas le miroir de l’âme ?), ruée sur les alcools, (avec le groupe Pernod Ricard, qui a gagné près de 20% à la bourse de Paris ces dernières semaines), le dernier anti-douleur en vogue, regain d’activités dans les centres de balnéothérapie et autres instituts de soins et de massage, où une France HS va se faire dorloter, va se ressourcer…Les experts au sein d’agences de pub, comme Publicis ou Havas, recensent ainsi les mille et un produits anti-crises que des consommateurs à bout de nerfs privilégient, comme
autant d’antidépresseurs.
Les dirigeants de Radio France avaient été surpris de voir que l’audience de France Info s’était repliée, lors de la dernière vague de sondage, en janvier dernier, alors que surfant, sur l’actualité,
France Inter, Europe 1, RTL et RMC, engrangeaient. Il a fallu peu de temps pour expliquer cette érosion: las de se voir abreuver tous les quarts d’heure, de mauvaises nouvelles, un grand nombre d’auditeurs de France Info ont préféré prendre la poudre d’escampette.
Les aléas de la mondialisation, couplés à l’incertitude sur le futur et la perte de repères, semblent avoir fragilisé une société qui fait l’autruche : le climat est à la diabolisation de la finance et au repli sur soi. Le travail a perdu sa fonction structurante : reclus chez eux, les Français, qui désertent restaurants et salles de spectacles, ont fait bondir la consommation d’électricité. Et ce n’est pas seulement la rigueur de l’hivers qui explique cette soudaine surchauffe.
Cette grande dépression échappe à tout contrôle. L’opinion échappe ainsi à l’influence des médias, dont elle se détourne, comme elle se défie des "spins doctors" de l’info positive, (versus Jean-Pierre Pernaud). Cette crise contredit ainsi radicalement l’idée selon laquelle les médias écrits et audiovisuels seraient le fruit d’une pensée unique contrôlée, où surnagerait un credo commun libéral partagé par tous les éditorialistes. On en est bien loin.
0
février 16, 2009
Oui, bien entendu les gens n’écoutent plus F INFO car l’info y est trop triste. Sans blague ! Cette radio est devenue complètement nulle. Sa descente dans les sondages ne date pas de la crise. Les chroniques sont nulles, les entretiens-copinages de 4-5 minutes sont pénibles, l’ordre des infos est de pire en pire. C’est comique dans les médias cet bêtise à ne pas vouloir comprendre quitte à tout couler. Il y a quelques années, 1h30 d’écoute de suite c’était supportable, aujourd’hui un flash et c’est tout. Les reportages qui démarrent au son des cigales ou dans le style du 13h de Tf1 c’est pénible.
Pour le reste que l’info soit données correctement et on verra. Que cesse l’effet mouton des journalistes qui attendent ce que le confrère va dire ou faire.
février 16, 2009
Bonjour,
Je ne suis pas d’accord avec votre conclusion :
« Cette crise contredit ainsi radicalement l’idée selon laquelle les médias écrits et audiovisuels seraient le fruit d’une pensée unique contrôlée, où surnagerait un credo commun libéral partagé par tous les éditorialistes. On en est bien loin. »
En effet, votre article, si je l’ai bien lu, considère justement que beaucoup de gens sont capables de prendre de la distance vis à vis du discours médiatique. Mais en revanche, dans nombre de débats, d’émission, on peut entendre les mêmes pseudo experts de l’économie commenter une crise qu’ils n’avaient pas vu venir.