Vendredi 30 janvier, au théâtre du Chatelet, « grande réunion publique » « Pour la liberté de l’information et le pluralisme des médias ». Elle s’est tenue dans le cadre de « l’appel des appels » lancé par « Nous, professionnels des soins, du travail social, de l’éducation, de la justice, de l’information et de la culture », un agrégat anti-Sarkozy dont je relève, parmi la multitude des collectifs signataires, trois manifestes (de la désobéissance, des innombrables, des menteuses), trois « non à » (à la destruction de la psychiatrie publique et du secteur, à la perpétuité sur ordonnance, au contrôle génétique de l’immigration), et six « Sauvons » (l’hôpital public, l’université, la clinique, la culture, la recherche, la statistique publique). Vendredi, c’était donc l’appel des six, de Charlie Hebdo, les Inrockuptibles, Marianne, Mediapart, le Nouvel Observateur, Rue 89 (Libération s’y est joint). Extrait :« Une République où le pouvoir exécutif impose sa loi au pouvoir législatif et ses désirs au contre-pouvoir médiatique n’est pas une démocratie digne de ce nom » Les signataires appellent « à un vaste sursaut citoyen contre ce recul des libertés qui affaiblit notre démocratie et discrédite notre pays »
Moi qui croyais qu’à la base de notre régime présidentiel, le chef de l’Etat, dûment élu, dirige en s’appuyant sur une majorité parlementaire, dûment élue, que pouvoirs exécutif et législatif allaient de pair ! Soyons honnête : Sarkozy n’agit pas autrement que ses prédécesseurs. Et l’opposition, c’est de tradition, dénonce la dérive monarchique du Président.
Sur les atteintes aux médias, les orateurs ont brandi le spectre d’une presse en crise (mais Sarkozy n’y est pour rien). Ils ont aussi réaffirmé le principe que les industriels de la presse ne doivent pas être dépendants de l’Etat (mais la situation n’est pas nouvelle). Bien sûr, on a stigmatisé les amitiés de Nicolas avec Martin, Arnaud, Vincent, Bernard. Enfin, sur le concret, sur des interventions avérées, on en est resté à l’ « affaire Genestar », à quelques brèves sucrées, et à des procès d’intention.
Résumé du spectacle par un jeune documentaliste : « J’avais le sentiment qu’ils en avaient tous lourd sur le cœur de ne plus plaire à leurs lecteurs, d’être seuls, et que, tétanisés par le syndrome de la Bérézina, ils cherchaient un responsable ».
Suis-je naïf, ou mal informé, mais penser qu’un Nicolas Sarkozy pourrait manipuler l’information, c’est croire que les Français sont cons. Le vrai contre-pouvoir, dans une démocratie « digne de ce nom », ce ne sont pas les médias, ce sont les Français, les électeurs. Ils sont informés de tout, et tout finit par se savoir. Il y a même des journaux qui tirent à vue sur Sarkozy, et dont les journalistes sont sortis libres du Chatelet libres.
Et pour des médias censés être tenus, l’histoire du préfet viré par Sarkozy a fait le tour de tous les journaux. Certes, le caporalisme de Sarkozy pose un vrai problème (et notamment pourquoi vouloir lui-même nommer le PDG de la télévision publique, mais de là à crier que le loup est dans notre démocratie, non. Il y a tant d’autres raisons de s’opposer à Nicolas Sarkozy ( sur sa vision économique et sociale (son absence de vision), sur sa tendance à criminaliser les faibles, sur l’obsession du risque zéro.
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