A quelques semaines maintenant de son départ, le PDG de Radio France, Jean-Paul Cluzel, revient sur les bonnes audiences de la «Maison ronde» en général et de France Inter, en particulier. Avec un mot sur la chronique de Stéphane Guillon, qui lui vaut aujourd’hui largement son poste.
Vous partez avec les honneurs…
J’ai en effet le sentiment du devoir accompli. Les résultats de cette maison sont d’autant plus à saluer qu’en 5 ans l’écoute de la radio, en France, est passée de 85% à 81% et la glissade est encore plus significative aux Etats-Unis, avec 76% d’écoute, contre 86%, il y a seulement deux ans. Dans ce contexte de repli, Radio France garde un bon cap puisque son audience augmente: elle est passée, d’une année sur l‘autre, de 20,2% à 22,3%. Tout cela reste pourtant fragile car le média radio risque de terriblement souffrir s’il ne s’adapte aux nouvelles évolutions du paysage liées à l’explosion du numérique et à la multiplication de nouveaux supports. Qu’il s’agisse de la 3G, de l’I Phone, ou de l’internet. C’est le premier enjeu.
France Info est à la peine dans ce paysage. Comment réinstaller durablement une station comme celle-ci sachant que la concurrence du net va croissante?
Au-delà de France Info, c’est toute la question de l’information dispensée par l’ensemble des stations de Radio France qui doit être repensée. Cette maison a la chance unique de disposer d’une rédaction de quelques 600 journalistes. Et donc d’une matière formidable. Je ne vois pas comment mon successeur s’évitera une réorganisation profonde de cette maison afin d’optimiser au mieux cet outil sans nul autre pareil en France. Ce sont des questions autrement plus importantes à mes yeux que le cas de Stéphane Guillon sur lequel on a beaucoup glosé. Ces 3 minutes de chronique quotidienne, qui ont fait de tant de bruit, sont un point de détail si l’on s’en réfère aux enjeux que je viens d’évoquer.
Et demain, quel point de chute pour vous?
Je regarde. J’ai quelques pistes. En tous les cas, mon départ un peu précipité n’a pas laissé indifférent le métier. J’ai reçu un très élégant SMS du PDG de RTL, Axel Duroux, une invitation du patron de RMC, Alain Weill, à participer à l’une de ses émissions et je déjeune, ces jours-ci, avec celui d’Europe 1, Alexandre Bompard. Toutes ces manifestations de confraternité me touchent.
avril 17, 2009
La baisse de France Info, c’est normal : c’est devenu « radio Sarkozy ». Hier encore une journaliste osait dire que le point fort de Sarko c’était la sécurité, alors que les chiffres s’emballent ! Au contraire de France Inter qui est bien plus équilibrée, et ose la critique du pouvoir
avril 17, 2009
Vous ne pensez tout de même pas sincèrement que Guillon soit le motif de son éviction ?
Quant à son point de chute, outre que je n’ai point trop de soucis, certains parlent d’une ambassade…
Il n’en reste pas moins qu’il restera le premier à subir les caprices de Nombril 1er (et ce de façon juridiquement irréprochable).
A quand les autres ?
Bonjour chez vous