C’est un Tsunami pour le petit monde des instituts de sondages: partenaire historique de TF1 depuis des lustres, le mastodonte TNS-Sofres, qui a accompagné la chaîne tout au long des grands scrutins électoraux de ces 19 dernières années, vient de se voir blaquebouler pour les élections européennes, au profit du petit Poucet du métier, Opinion Way. Cette toute jeune institut s’est taillée en peu de temps une place enviée sur le marché des sondages, ainsi qu’une réputation…contestée auprès de ses concurrents. Spécialiste du sondage «sorti du clic»,
Opinion Way a en effet inventé la consultation à portée de clavier.
Qualifiée d’entreprise « low cost », l’institut, qui ne pratique pas de sondages au sens classique du terme, mais une consultation d’internautes, sur la base d’un échantillon représentatif, (5000 personnes), labellisé par la Commission des sondages, s’est mis à dos tous ses concurrents, en raison de ses méthodes jugées peu professionnelles. Ce que contestent avec virulence ses dirigeants. L‘autre grief, couramment entendu, porte sur son tropisme sarkoziste : on lui reproche d’être, en effet, «sarko dépendante» et d’alimenter TF1, LCI, RTL et le Figaro, ses principaux clients, en sondages un brin ripolinés, dès lors qu’il s’agit du chef de l’Etat ou de sa politique.
Des critiques maintes fois balayées parHugues Cazenave, le fondateur d’Opinion Way, qui aime à rappeler que « le monde des instituts de sondage a toujours entretenu des relations ténues avec l’Elysée, ce qui ne veut pas dire, à la solde de…» Et d’ajouter, «Opinion Way travaille avec le Nouvel Observateur, le site Bakchich Info, la mairie de Paris ou la fondation Terra Nova : je ne pense pas qu’il s’agit là d’officines de l’UMP ! »
Reste que les méthodes d’Opinion Way interpellent.Car vouloir dessiner une cartographie de l’opinion à partir d’un simple coup de sonde sur la toile n’a guère de valeur scientifique, dit-on.Qui sont, en effet, ces internautes? D’où viennent-ils? Peuvent-ils être instrumentalisés, organisés ? Sont-ils des supporters déguisés de Nicolas Sarkozy? Cazenave, là aussi, s’en amuse et défend une approche impartiale et professionnelle de son métier: « il est normal que le petit nouveau prenne des coups. C’est un rite initiatique et le prix sans doute à payer pour entrer dans la cour des grands », dit-il .
En attendant, les ténors ont du en rabattre et se déporter sur France Télévisions. Les instituts CSA, Ifop, Ipsos et TNS-Sofres ont répondu à l’appel d’offres lancé il y a un peu plus d’un mois par le groupe France Télévisions, dans le cadre des Européennes. Et c’est le quatrième larron, TNS-Sofres, justement, qui a été choisi par Arlette Chabot : la directrice de l’info de France 2. qui a l’habitude de travailler avec le directeur des études politiques de cet institut, Brice Teinturier, notamment dans le cadre de l’émission d’Yves Calvi, Mots croisés, a pesé dans ce choix.
Cette bataille, sans grands enjeux pour l’heure, compte tenu du peu d’engouement manifesté par les français pour ce scrutin, est moins anodine qu’il n’ y paraît. Car c’est un scrutin ban d’essai pour Opinion Way, une société d’études condamnée à faire ses preuves et ses gammes à trois ans d’une présidentielle que ses dirigeants comptent bien accompagner sur les antennes de LCI et de TF1. Après la pataugeoire, le grand bain.
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mai 18, 2009
Ca vole tres haut comme article … si c’est pour faire un copié collé de toutes les conneries que l’on trouve sur les blogs pour pondre un article … beau métier celui de journaliste (a croire que l’on peut être low cost aussi dans ce métier) …
mai 19, 2009
Les français ont compris que TF1 est de moins en moins impartiale dès qu’il s’agit d’actualités en rapport avec Nicolas Sarkozy….
Opinion way a sans doute été choisi dans ce sens.
On peut tromper 1000 personnes une fois mais …
mai 19, 2009
« Cette toute jeune institut s’est taillée »
Sauf erreur de ma part, institut est un nom masculin.
Intéressant sinon.
juin 2, 2009
C’est très louable de choisir un jeune institut par rapport à des multinationales bie nétablies