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La bataille pour la succession de Patrick de Carolis, qui doit abandonner la présidence de France Télévisions en août 2010, a démarré. Ambitions des uns, petites et grandes manœuvres des autres, le siège de l’ancien producteur de Racines et des ailes excite étrangement les appétits. Comme si se coltiner Nicolas Sarkozy, négocier d’arrache-pied avec les guichetiers de Bercy, ferrailler avec les syndicats maison, (ou de producteurs) et déminer chaque jour un terrain toujours plus impraticable, relevait de la  conquête du Graal. A chacun son truc.

 

 

En tous les cas, voilà plusieurs mois que Nicolas Sarkozy explique en privé qu’il a déjà en poche deux noms possibles pour ce poste. Il y a quelques semaines de cela, j’avais interrogé Alain Minc sur la question. Sourire de sphinx et mine entendue, l’éminence grise de Nicolas Sarkozy était restée peut disert sur la question, m’expliquant seulement qu’il défendait auprès du chef de l’Etat un profil : celui d’un patron gestionnaire venue de l’entreprise. Du type, Louis Schweitzer, l’ancien PDG de Renault aujourd’hui à la tête de la Haute Autorité de lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité, la Halde. On a entendu depuis tous les noms. De Rémy Pfimlin, l’ancien directeur général de France 3 et  directeur général des NMPP à Michel Drucker, en passant par Christopher Baldellli, ancien directeur général de France 2 et cadre dirigeant de M6,  Denis Olivennes, ex lieutenant de Pierre Lescure à Canal+, aujourd’hui à la tête du Nouvel Observateur, jusqu’à Jack Lang, l’ancien ministre de la Culture, dont on dit qu’il pourrait être pour Nicolas Sarkozy une caution de gauche, le pendant d’un Bernard Kouchner dans les médias.

 

 

A la vérité, rien ne sert d’épiloguer et d’allonger la liste ou de se risquer à un quelconque pronostic, même s’il est séduisant d’imaginer qu’un Lang déboule. Pour preuve, personne n’a vu arriver le nom de Jean-Luc Hees pour la présidence de Radio France, tant sa nomination relève de la partie de bonneteau. On le sait maintenant, l’ancien directeur de France Inter doit sa désignation à une amitié et à un concours de circonstance. Une amitié, celle que lui porte l’ancien patron de Charlie Hebdo, Philippe Val : ce proche de Carla Bruni fit la promotion de son pote auprès de la première dame de France et du chef de l’Etat. Si bien que l’occasion fit le larron. En sera t-il de même pour France Télés ? On ne peut l’écarter.

 

 

 

 En attendant, fidèle à lui-même le Paf joue des coudes. Et certains groupes se positionnent, jusqu’à l’Elysée, dans l’espoir de caser à la tête de France Télévisions l’un de leurs poulains. Ainsi de Lagardère. Ce groupe, qui possède une dizaine de sociétés de production de télés verrait d’un bon œil la nomination d’un homme qui aurait sans nul doute à cœur de veiller, en retour, à ce que les productions des boites de prod’ de son ancienne maison soient bien traitées, qu’elles trouvent des débouchées sur les antennes de France Télés : ces pratiques de renvois d’ascenseurs sont aussi vieilles que la cathode. Apparaissent ainsi sur le tapis les noms de quelques têtes d’affiche de Lagardère  susceptibles de figurer sur une liste de papabili, l’heure venue: ceux de l’ancien directeur général de France 5, aujourd’hui en charge des activités multimédias de Lagardère, Jean-Pierre Cottet, (photo). Et du patron d’Europe 1, Alexandre Bompard: une tête bien faite passée par la direction des sports de Canal+, qui composerait un ticket avec Marc Olivier Fogiel.