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Karl Zéro: "Je n'ai rien demandé à Nicolas Sarkozy"

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Les éditions Flammarion publient mercredi un livre retraçant deux années de relations épiques entre Nicolas Sarkozy et la télévision. Pour être plus précis, 24 mois d’un long et très rugueux bras de fer entre un président de la république et une entreprise au cœur du livre: France Télévisions. Intitulé «Canal Sarkozy » ce livre, signé de Renaud Saint-Cricq et de Frédéric Gerschel, se veut une chronique précise de la longue bataille souterraine que se sont livrés, (et que se livrent toujours), Nicolas Sarkozy, Patrick de Carolis et Patrice Duhamel, ce dernier occupant souvent dans cet ouvrage la tête d’affiche. On y retrouve les principales figures qui n’ont cessé au fil des mois de scander la vie de France Télévisions: De Julien Courbet à Guillaume Durand, de Michel Drucker à Patrick Sabatier ou des frères Bogdanov à Patrick Sébastien, pour ne citer que les principaux.
 
Ce qui frappe dans ce récit ainsi concentré, c’est le rôle central joué par un homme politique qui bien qu’à peine élu et confronté à des enjeux majeurs, dont la crise économique est l’épicentre, s’emploie à régenter avec une énergie inouïe et un aplomb insoupçonné des chaînes publiques dont il a fait son pré-carré. On le savait et je l’ai maintes fois écrit, exemples à l’appui: cette forme de « berlusconisation » de notre paysage télévisuel, tenu bride courte par le locataire de l’Elysée, est une première en bien des aspects. L’on peut tirer en effet de ce livre, qu’il faut lire, trois enseignements.
 
Premier point, l’hyper activisme d’un responsable politique qui trouve le temps en plein G20 ou au cœur d’une crise internationale, de régler la carrière télé de ses protégés! Là où François Mitterrand et Jacques Chirac faisaient intervenir discrètement leurs conseillers, afin d’imposer tel journaliste ou tel projet d’émission dans une chaîne, Nicolas Sarkozy opère lui-même et en direct, sans interfaces et avec la diplomatie qui le caractérise: tout n’est que portes qui claquent, coups de gueule et sommations diverses et variées.
 
Le second enseignement tient aux sujets abordés. Jamais à ma connaissance Nicolas Sarkozy n’est intervenu pour des questions d’ordre éditoriale. Exception faite de l’éviction de PPDA sur TF1, à laquelle il n’est pas étranger, pas un journaliste de radio ou de télévision n’a eu à constater depuis deux ans une intervention du chef de l’Etat, à l’inverse de ses deux prédécesseurs qui s’esquintèrent à mettre en coupes réglées les rédactions de l’audiovisuel public. En revanche, ce sont ses amis saltimbanques qui mobilisent de fait un Sarkozy infatigable. 
 
Enfin et c’est le dernier point: ces deux années de rixes ont révélé le caractère parfois inopérant de ses interventions, ce qui est un comble. Là où personne à la tête d’une chaîne publique n’aurait osé dire « non» à un Mitterrand ou à un Chirac, dont les souhaits étaient immédiatement exaucés par des dirigeants de chaînes zélés, Nicolas Sarkozy peine parfois à se faire entendre. L’ouvrage recèle ainsi d’exemples qui voit un Nicolas Sarkozy s’épuiser en vain à faire le siège du patron des programmes de France Télévisions, Patrice Duhamel, qui plie mais ne rompt pas. Un homme que les oukases du chef de l’Etat épuisent mais n’impressionnent guère.
 
On voit ainsi se dessiner en filigrane à travers ce livre l’image d’un dirigeant politique à l’autorité décrépie, aux semonces parfois inéficaces et dont la fonction présidentielle est foulée aux pieds. Les auteurs racontent par exemple comment Nicolas Sarkozy tenta de remettre en selle la carrière de Karl Zéro. On nous raconte qu’un jour; lors de la remise de la Légion d’honneur au publicitaire Jacques Séguéla, à l’Elysée, Nicolas Sarkozy tombe nez à nez sur l’ancien animateur et journaliste de Canal+, un garçon à qui il lance, « Qu’est-ce que tu deviens? Viens déjeuner un de ces quatre». Les deux hommes se rencontrent quelques jours plus tard et Karl Zéro, dont Sarkozy avait déjà tenté de sauver la tête, à Canal+, s’épanche: France Télévisions le boude, les portes de la télévision publique lui sont fermées, il n’a pas beaucoup de boulot.
 
Selon les auteurs de l’ouvrage, quelques coups de fil sont alors passés à France Télés, mais sans le moindre effet : Rien ne bouge. Il est vrai que Karl Zéro traîne derrière lui une fâcheuse affaire, celle de Patrice Allègre, ce tueur en série affabulateur qui désigna à la vindicte l’ex président du CSA, Dominique Baudis, accusé à tord d’être l’un des commanditaires de l’assassinat d’une prostituée et d’un travesti. Alègre, dont Karl Zéro ira jusqu’à lire une lettre à l’antenne de Canal+, reviendra plus tard sur ses aveux et confiera que ce courrier passé au journaliste avait fait l’objet d’une transaction de 15 000 euros. Un épisode peu flatteur qui compliqua la tache d’un Nicolas Sarkozy dans l’incapacité de repêcher le journaliste, malgré quelques nombreuses et vaines tentatives auprès des dirigeants de Canal+.
 
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 Mais que pense le journaliste de ce chapitre? « Je n’ai pas demandé de coup de main à Sarkozy, dit-il.
 
Jamais?
« Si, à Canal+. Quand la chaîne avait décidé de me virer, j’avais tiré les sonnettes, appel&eacu
te; François Hollande, François Bayrou et Nicolas Sarkozy. Et j’ai revu ce dernier il y a quatre mois, à l’Elysée, c’est vrai 
».
 
Pour vous dire quoi ?
« Nous avons parlé de télé. De BFM TV, de mes productions sur 13e rue, mais pas de France Télévisions… ».
 
Humm…
« Non je vous le jure ! Et d’ailleurs, si cela avait été le cas, je serai sur France 2 aujourd’hui…» Rien n’est moins sûr.                   
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2 Comments
  • ZORBEC
    mai 11, 2009

    Encore deux journaleux qui veulent se faire du fric sur le dos de Sarko en blousant de pauvres lecteurs.Quant a Karl le Zero il porte bien son nom.

  • ltb22
    mai 11, 2009

    Les conclusions de votre article sont, me semble-t-il, extrêmement inquiétantes.
    Certes, Sarkozy ne semble pas vouloir fléchir la ligne éditoriale des rédactions, et, théoriquement, ce devrait être tout à son honneur.
    Mais si, en contre-partie, on creuse et découvre qu’effectivement, il intervient tous azimuts pour placer tel ou tel, ou virer tel ou tel (vous citez PPDA, mais il y aussi GENESTAR… ou à l’inverse, Laurence Ferrari, non?), cela signifie que l’extrême personnalisation qu’il a imprimé à la fonction présidentielle s’étend à l’exercice de son approche du pouvoir en général : en rien les idées ne l’intéressent – pas même politiques. Seuls les individus ont sa faveur (ou sa défaveur).
    En clair, la jouissance du pouvoir semble se résumer pour lui à une lutte d’influence et d’affrontements : nommer, défaire, prendre sa revanche, récompenser… Tout est affaire de contenant – les gars dans la lucarne – et non de contenu – ce qu’ils ont à exprimer…
    En résumé, votre article nous dit, en filigrane, ce qui commence à se voir de manière hélas flagrante : Sarkozy n’est pas un président; c’est un chef de guerre.