La bourse de Paris a salué ce matin l’arrivée du patron de RTL, Axel Duroux, à TF1,une chaîne qui a vu son cours prendre 3,38%, ce qui ne lui était pas arrivé depuis un moment. Voilà qui devrait mettre du baume au cœur des grands argentiers du groupe Bouygues et comblé d’aise l’intéressé qui se voit adoubé par le CAC. La belle affaire…Il est assez étonnant de constater à quel point les analystes financiers, qui font et défont le marché à coup de sentences, ont la vue basse. Pourquoi l’annonce de l’arrivée d’un seul homme, fut-il de qualité, devrait-elle se traduire par une envolée immédiate du cours de TF1, alors que l’impétrant n’a pas encore mis la main à la patte?
Cet œillet épinglé à la boutonnière d’Axel Duroux a quelque chose de curieux pour l’équipe dirigeante en place, qui rame dans la soute depuis des mois avec quelques premiers résultats et de prématuré pour l’intéressé, à qui le Palais Brongniart déroule le tapis rouge. Mais ainsi va la bourse: fébrile et moutonnière. Regardez Canal+ et Vivendi ! Redressées au pas de charge par des dirigeants discrets et bosseurs, ces deux entreprises, encalminées par le génie des Carpates du Paf que fut Jean-Marie Messier, on s’en souvient, ne cessent d’afficher des bilans ronflants: Canal+ a retrouvé son lustre d’antan, une bonne image, des abonnés par millions et des bénéfices qui ne se démentent pas.
Quant à sa maison-mère, Vivendi, dirigée par Jean-Bernard Lévy, c’est aujourd’hui une entreprise performante, un leader mondial sur les marchés du jeu vidéo et de la musique, notamment. Résultat ? Pas suffisant aux yeux du marché qui avance un argument assez vaseux pour la sanctionner: pour les analystes, Vivendi continue en effet d’apparaître comme une simple société holding qui a empilé des activités disparates. Si bien que depuis des années la bourse ne cesse de la punir en plombant son titre.Ainsi va le Cac.
En attendant RTL (où le personnel a appris la nouvelle du départ d’Axel Duroux par l’AFP!) va devoir tourner une nouvelle page. Un Conseil de surveillance extraordinaire se réunira demain et le nom du nouveau patron de la station devrait être connu assez vite. Qui sera t-il? On cite déjà, entre autres, les noms d’un des cadres dirigeant de M6, ancien directeur général de France 2, Christopher Baldelli, de l’actuel directeur de France Inter, Frédéric Schlesinger, qui va quitter ses fonctions ou encore de Jacques Esnous, le patron de l’information de RTL. Réponse sous quinzaine.
PS: RTL me signale que le personnel de la station a été informé du départ de son patron non pas par l’AFP, mais par l’intéressé lui-même, 20 minutes avant que l’Agence France Presse n’envoie une dépêche. Dont acte.
0
juin 16, 2009
Personnellement, je serais très heureux si le poste pouvait échoir à Frédéric Schlesinger qui a fait un excellent travail à France-Inter et dont on comprend mal qu’il soit évincé de son poste actuel. En plus, il a passé de nombreuses années dans le groupe Lagardère, il connaît parfaitement tous les rouages du media radio. Ce serait un excellent choix.