Le départ pour TF1 du PDG de RTL, Axel Duroux, n‘en finit plus de déchaîner la colère du PDG de M6, Nicolas de Tavernost. Ce dernier n’a pas digéré l’exil vers La Une de cet ancien cadre dirigeant qui siégeait au sein du Conseil de surveillance de la chaîne. Extrait de l’entretien qu’a accordé Nicolas de Tavernost ce matin au quotidien Les Echos.
Le départ d’Axel Duroux pour la direction générale de TF1 passe mal chez M6 et RTL. Pourquoi ?
Chacun peut aller travailler où il veut. Simplement, lorsque l’on est membre d’un conseil de surveillance ou d’un conseil d’administration, il faut en respecter les règles. L’une de celles-ci est de signaler immédiatement un conflit d’intérêts, même potentiel. Tel n’a pas été le cas. Cela nous cause évidemment un grave préjudice. D’autant que je rappelle que le conseil de surveillance est l’organe le plus important d’une société dont les membres disposent d’informations privilégiées et qui définissent sa stratégie, orientent son exécution et l’approuvent. A M6, comme ailleurs.
Allez-vous lancer une procédure en justice contre lui ?
S’agissant d’une affaire concernant le conseil de surveillance, c’est celui-ci qui en prendra la décision. Encore une fois, il ne s’agit pas du énième épisode de la prétendue guéguerre que se livrent M6 et TF1, mais d’un problème de fonctionnement d’un organe social : les règles, au moment où tout le monde insiste sur la « corporate governance », sont faites pour être respectées et appliquées.
Les dirigeants de TF1 ne sont pas du tout d’accord avec cette vision des choses, on le sait. Son PDG, Nonce Paolini, relativisait la semaine dernière dans nos colonnes le poids et l’influence d’un Conseil de surveillance, en expliquant que ce n’était pas dans ce type d’enceinte que se décide la grille de programmes d’une chaîne de télévisions. Ce qu’infirme Tavernost. Hors micro, le PDG de TF1 me rappelait par ailleurs que lorsque l’ancien patron de Bouygues Télécom, Thierry Breton, (photo), quitta Bouygues pour France Télécom et Orange, c’est à dire la concurrence, pas un mot ne fut prononcé, à l’époque, par Martin Bouygues, qui lui souhaita même bonne chance.
Et quand Axel Duroux, poursuivait Nonce Paolini la semaine dernière, quitta Endemol, le partenaire privilégié de TF1 et le producteur de Secret Story, pour RTL et le Conseil de surveillante de M6, pas un mot, là aussi, ne fut prononcé par les dirigeants de la Une. « C’est simplement la vie des affaires », commentait en privé le patron de TF1.
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juin 30, 2009
Oui, c’est sur Renaud, Martin n’en pipa pas un mot puisque T.Breton n’a jamais été de toute sa vie à Bouygues Télécom, et donc en a encore moins été le patron !! Allez Renaud, un peu de vacances vous ferait le plus grand bien !!
juillet 1, 2009
Pour être exact, Thierry Breton était en effet (depuis 2000) membre du Conseil d’Administration de Bouygues Telecom quand il a été nommé patron de FT en 2002. La comparaison avec Duroux est donc pertinente, on est bien dans le cas où un membre d’une instance non exécutive (CA ou Conseil de Surveillance) rejoint la direction exécutive d’un concurrent direct. Bref, Paolini avait raison, c’est juste notre ami Renaud qui s’est une fois encore emmêlé les crayons en relatant l’histoire. Le journalisme, ce n’est pas seulement recueillir les bruits de couloir et les confidences dans les dîners en ville, c’est avant tout relater les faits avec précision…