Ancienne porte-parole du procureur du TPI, ancienne correspondante en Yougoslavie du journal Le Monde,
Florence Hartmann, a fâché les puissants en publiant dans son livre
, Paix et châtiment. Les Guerres secrètes de la politique et de la justice internationale. et y compris dans un article, paru en janvier 2008, des conclusions frappées du sceau de la confidentialité. Ces conclusions avaient été rendues dans le cadre du procès de l’ancien président serbe Slobodan Milosevic. Figuraient ainsi dans ces extraits publiés des détails sur l’implication de la Serbie dans le génocide en Bosnie, qui devaient rester secret à la suite de négociations au sommet. C’est la raison pour laquelle cette journaliste est aujourd’hui renvoyée devant les tribunaux et son procès démarre.
Florence Hartmann est ainsi accusée d’outrage à la cour ! Sous un motif assez alambiqué concernant la publication d’un unique document que le TPÏ voulait garder confidentiel. Pour être encore plus précis, l
a journaliste, âgée de 46 ans, est accusée d’avoir détaillé le contenu de deux décisions de la chambre d’appel du TPI s’opposant à la publication de documents confidentiels. Ceux-ci auraient, selon elle, permis de prouver l’implication de l’Etat serbe dans le génocide de Srebrenica (Bosnie) qui a coûté la vie à quelque 8.000 musulmans en 1995. Ces décisions confidentielles avaient été rendues dans le cadre du procès de l’ancien président serbe Slobodan Milosevic..
Curieuse époque qui voit une journaliste clouée au pilori et poursuivie par la justice pour avoir osé lever un coin du voile sur une réalité sordide et accablante, laquelle mériterait une publicité totale! Curieuses pratiques que celles du TPI qui s’en prend à une ancienne collaboratrice dont le seul tord est d’avoir voulu briser l’omerta et le huis clos au nom de la transparence et de la vérité. Il serait choquant et le mot est faible que celle-ci soit condamnée. J’avais croisé Florence Hartmann à France Inter il y a quelques semaines. Et je lui avais demandé si elle envisageait d’écrire à nouveau sur ce procès ubuesque qui l’attendait. Inquiète et déstabilisée par cette procédure qui la vise, elle m’avait répondu que « oui » elle prendrait sans doute un jour la plume pour raconter les coulisses de ce qu’elle dépeint comme une injustice et une aberration.
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juillet 1, 2009
Je pense qu’il faut replacer les choses dans leur contexte. Si Florence Hartman a profité de sa position de porte-parole du Tpi pour accéder à des informations confidentielles pour ensuite les rendre publiques, elle a effectivement tort et elle doit en assumer les responsabilités. En tant que porte-parole elle devait savoir qu’elle était en train de violer les règles. Personnellement je ne vois rien de choquant dans ce procès.