Comment chaque lundi, vous le savez, Philippe Gavi a carte blanche pour aborder un sujet de son choix. Ce délicieux garçon, spécialiste des médias, ancien collaborateur de Libération et du Nouvel Observateur, a malheureusemnt quelques tropismes et le…Honduras en est un! On est très loin de l’univers des médias. Mon cher Philippe, nous comprenons tes enthousiasmes, nous te pardonnons tes « fixettes », mais pitié, parles nous un peu de télévision, de presse écrite ou de radio ! Une supplique amicale.
Une chronique peste. Celle-ci, non. Je ne mets pas en cause les médias. Que le coup d’Etat au Honduras n’ait pas fait les gros titres, rien de plus normal. Tout le monde se fout de ce petit pays, en plus sans pétrole ni rien. C’est donc déjà formidable d’avoir donné l’info.
Pour moi, ce fut un choc. J’y suis passé, dans les années 60, à une époque où les choses n’étaient pas simples mais où les antagonismes étaient clairs, les engagements marqués. Les mouvements de libération faisaient plus rêver un jeune de 20 ans que les dictateurs, l’impérialisme, et les multinationales. La CIA soutenait les despotes sanguinaires: Haïti, Saint Domingue, Nicaragua…Une démocratie pointait du nez, suite à des élections? Les militaires la brisaient avec le soutien de la CIA, et de l’Organisation des Etats Américains (OEA), machine anticastriste. Le Honduras servait de base arrière à la CIA. Régis Debray appelait dans « Révolution dans la révolution » à créer des foyers de guérilla. Qui aurait imaginé que les dictatures pouvaient tomber au terme d’un processus électoral pacifique? Voyez le sort d’Allende en 1973.
Erreur. Ces dernières années, un peu partout en Amérique Latine, des élections ont donné la victoire à des candidats de gauche, parfois d’anciens guérilleros. Sans que les « yankees interviennent. Ils détestent Chavez, mais le Venezuela vit sa vie. Et la Bolivie, le Chili, l’Uruguay, le Brésil…
Je reviens à l’actualité hondurienne; je me suis senti largué. Un: le président, Manuel Zelaya, élu en 2005 sous l’étiquette du Parti libéral, fils de riches propriétaires terriens, est un conservateur, pas un type de gauche. Deux: le Honduras en 2008 a rejoint l’ALBA, une alliance économique pilotée par Chavez et Cuba, donc pas vraiment pro américaine.
Trois: un coup d’Etat militaire destitue Zelaya. Les chars à Tegucigalpa. Classique? Pas du tout. Quatre: je lis que le putsch a été soutenu…par la Cour Suprême et par le Congrès. Sans explications. Vous admettrez qu’il est rare que des militaires prennent le pouvoir en s’appuyant sur les institutions symboles mêmes de la démocratie, sur les élus et les juges. En général, ils les dégomment. Cinq: des ministres ont été interpellés, dont celle des affaires étrangères, que les ambassadeurs de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela ont cherché à protéger.

Je lis que ce putsch a été « unanimement condamné par la communauté internationale ». La notion de communauté internationale est plutôt vague, disons qu’on parle d’elle quand il faut réprouver quelque chose qui n’est pas bien ni juste, ce qui est positif, somme toute. Le « unanimement » est certainement emphatique. Plus précisément, les États-Unis, l’Union Européenne et les pays d’Amérique Latine, par la voix de l’OEA, ont exigé le rétablissement de Manuel Zelaya dans ses fonctions. Je nage. Il n’y a pas qu’au Honduras …Si on retient les critères du 20 ème siècle, l’actualité mondiale, restituée live par des médias qui font de leur mieux, s’écrit dans une langue non traduisible, incompréhensible. Remarquez, quand Martine Aubry parle de post matérialisme, ce n’est pas vraiment plus clair. Heureusement que j’ai eu vingt ans dans les années 60. PG
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juillet 6, 2009
« Je ne mets pas en cause les médias. » Et pourtant… Lire : http://www.acrimed.org/article3178.html
juillet 6, 2009
« Tout le monde se fout de ce petit pays » je pense que c’est l’explication d’une mauvaise information. La cour suprême et le congrès ont soutenu ce changement. Ce n’est pas un coup d’état et il faudrait peux être se poser la question des actions menées par M. Zelaya ces dernières années…. Corruption, insécurité grandissantes et trafic de drogue en constante augmentation. Une démocratie peut être fragile mais un président qui préparait une réélection par referendum mafieux ; c’est pire.
juillet 6, 2009
Alexandre a t’-il lu l’article dont le lien est cité plus haut par Anna.
C’est très instructif.
Merci Anna
http://www.acrimed.org/article3178.html
juillet 6, 2009
J’ai eu 20 ans au Honduras en 1996… ça ne me donne aucune légitimité mais, même si je désapprouve la manière dont Zelaya a été sorti, je suis heureux qu’il ne soit plus à la tête de ce petit pays… J’ai écrit un article que je trouverais déplacé de reproduire ici, il est consultable ici
Cordialement.
PS Alexandre peut avoir très bien lu l’article sur Acrimed et ne pas être du même avis… Zelaya n’est pas de gauche mais un opportuniste qui avec l’excuse d’une consultation populaire réussié, voulait imposer des changements dans la constitution de son pays, sous couvert de processus démocratique…
juillet 7, 2009
Faut arrêter de dire n’importe quoi. La question n’est pas d’être d’accord ou pas avec Acrimed sur la situation politique au Honduras. Acrimed, même si c’est plutôt un site de gauche, se contente de dénoncer le traitement journalistique de cet événement. Si Natalie pose la question « Alexandre a-t-il lu l’article d’Acrimed ? », c’est tout simplement parce que cet Alexandre, qui ne sait rien, qui ne veut rien savoir (sinon conforter ses préjugés imbéciles), répercute les conneries qui sont rapportées par la plupart des médias mainstream.
juillet 18, 2009
Et vous qui savez tout Gilbert? que pensez-vous de la situation maintenant?
Appel à l’insurrection, « enquête truquée à l’avance »…
Pas touche parce que c’est à gauche? on est encore dans le consensus mou?
peu importe on ne parle déjà plus du Honduras…
mars 25, 2010
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