Robert Louis-Dreyfus restera une énigme pour les journalistes. Des yeux bleus, une longue tête de cheval mélancolique, il souriait d’un sourire un peu tordu, et dégageait une impression un peu gauche quand on l’abordait : une timidité qui tranchait avec l’autorité et la puissance qu’il manifestait dans la conduite de ses affaires. Comme ennuyé de parler de choses sérieuses, d’évoquer les grandes enjeux économico-financiers qui l’agitaient pourtant, nuit et jour, RLD se transformait face vous en un taiseux déconcertant.
J’en ai fait un jour l’insolite expérience, lors d’un entretien qu’il m’accorda pour l’Express, alors qu’il tenait les rênes du capital de Neuf Télécom. Répondant à mes questions par monosyllabes, le regard ailleurs, ce milliardaire en dollars au destin inouï se cuirassa d’une langue de bois assez épuisante. Une entrevue d’autant plus frustrante qu’on savait qu’en franchissant le seuil de son bureau, on rentrait dans l’antre d’un industriel qui était d’un ton nettement au dessus de tous les autres.
La presse s’est mal conduite depuis quelques mois avec cet homme. Ne parlons même pas de l’ancien président de l’OM, Pape Diouf, qui bien que connaissant l’état de santé gravissime de RLD se répandait sur son compte dans les colonnes des journaux. Ne parlons pas non plus du maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, qui il y a encore quinze jour apostrophait au téléphone l’industriel alité, lui reprochant de ne pas l’avoir averti du limogeage de Pape Diouf : depuis hier, Gaudin se multiplie sur les ondes en hommages pompeux. Ne parlons pas de la rue marseillaise qui pleure la disparition d’un mécène vilipendé il n’y a pas huit jours.
Quant à la presse sportive, elle se sera tout simplement discréditée. Chacun savait en effet dans les rédactions que Robert-Louis Dreyfus bataillait contre la maladie. Pas moins de quatre sommités de la médecine, (trois praticiens israéliens et un américain) se relayaient à son chevet depuis des années. Chacun savait qu’au plus mal ces derniers mois, RLD avait pourtant trouvé l’énergie pour régler la crise de l’OM et remettre ce club sur de bons rails. Chacun savait…Et tout le monde y est allé gaiement, feuilletonnant sur l’éviction de Pape Diouf, soliloquant sur les incohérences de gestion du club phocéen par un Robert-Louis Dreyfus désespérément invisible. Et pour cause, l’homme vivait ses derniers jours. Aujourd’hui, chacun salue sa mémoire…
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juillet 6, 2009
je suis surpris dêtre en accord avec MR REVEL sur le traitement odieux voire scandaleux des médias tels L EQUIPE, RMC chaine populiste de gauche etc envers MR DREYFUS VIVANT
Ces médias,pour garder un electorat allaient toujours dans le sens démagogique des supporters marseillais qui ne cessaient de dénigrer RLD pourtant le sauveur de L OM!!!!!!!!!!!!!
pauvres médias!!!!!!!!!!!!!
juillet 6, 2009
vous avez raison!
mais l’om est considéré tel un « domaine public »! et les informations concernant RLD étaient très partielles.
dans le populisme vive rmc!
sur europe1, que j’écoute, on pouvait comprendre qu’un langage codé était utilisé dès que RLD était évoqué…
juillet 6, 2009
Bravo pour votre article ! Tout est tellement vrai !
juillet 6, 2009
Eh oui… 100% d’accord avec vous monsieur Revel !
On brûle aujourd’hui celui qu’on adulait hier et vice versa. Ce n’est pas nouveau hélas, la presse française (en grande partie) s’y complait régulièrement. A midi, les grandes gueules sur RMC disaient que la presse versait des larmes de crocodile… ils feraient bien de balayer devant leur porte sur RMC !
juillet 7, 2009
Sacré RLD t’es un sacré bonhomme ! Il en faudrait beaucoup plus des comme toi ! bien à toi et aux tiens !
novembre 28, 2009
Quel homme un grand hommage à lui.
Merci à l’auteur pour le livre qui vient de sortir.
Sur sa vie et son histoire.
Paix à toi grand homme merci pour tout ce que tu as fait sur la terre et pour L’O.M et la ville de Marseille.
Un Grand Homme simple et sage même si toute ces critiques quelque fois non fondées par les médias.
Un grand exemple pour la france notre patrie.
Nos hommes politiques actuel devraient prendre exemple sur ta façon de faire et vivre simple comme tu as étais jeans basquette sans cravate.
Que dieu protège les tiens.