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La télévision, quand elle donne le meilleur d’elle-même, est un formidable outil d’intégration et de réconciliation entre les peuples et les cultures. Revalorisation et sacralisation de l’être humain, sublimé à travers des performances parfois insensées, les derniers champions du monde d’athlétisme en Allemagne, que j’ai dévoré sur France 2 et sur France 3, m’ont conforté dans l’idée que la passion était transmissible quand officiait à l’antenne des journalistes de talent. Le défi ? Informer, mettre en scène, déchaîner les enthousiasmes tout en restant précis et en s’ouvrant aux autres : c’est ce qu’est parvenu à faire une nouvelle fois l’excellent Patrick Montel que les internautes n’épargnent pas sur la Toile, (pour ses logorrhées, ses poussées de fièvre à l’antenne et son manque supposé de distance face aux évènements). Un journaliste hors pair, pourtant, dont je souhaite me faire l’avocat, au nom de son expertise, de ses enthousiasmes vrais et de l’émotion qu’ il met à défendre des athlètes venus d’horizons parfois lointains et dont on aimerait partager le vécu, après que Montel leur ait arraché, au terme d’une course folle et au détours d’une question, un sourire radieux.

Si le citoyen peut aujourd’hui estimer, au nom de cette fameuse démocratie directe, que l’information peut exister seule, sans tamis ni parenthèse explicative et que grâce à Internet « chacun est journaliste de lui-même », comme l’écrit Dominique Wolton (*), il ne faudrait pas oublier qu’elle n’est légitime que parce qu’un journaliste professionnelle, justement, lui a donné une signification. Que serait l’exploit d’Usain Bolt s’il n’avait été expliqué, validé et mis en perspective  par des journalistes qui ont suivi pas à pas la carrière du jeune jamaïquain depuis son adolescence? En cela Montel fut précieux. Tout comme les interventions de la poignée de consultants qui l’entouraient. Coup de chapeau donc à ce journaliste (photo) qui réhabilite le commentaire sportif et restaure miraculeusement l’image de disciplines aussi cruches que le lancé du marteau, sport pour lequel l’on se prend bizarrement à s’emballer, parce qu’un Montel au bord de l’apoplexie vous explique que le biélorusse au cou de taureau, en haut à gauche de l’écran, est une tout simplement légende…Dans ces instants là, rien ne peut remplacer le petit homme qui hurle au micro. 

(*) Informer n’est pas communiquer de Dominique Wolton aux éditions CNRS.