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Les publicitaires forment une corporation qui se gargarise volontiers. Les «pubeurs», comme on les étiquette, aiment se regarder le nombril en nous expliquant, dans le jargon qui est le leur, qu’ils forment une élite à l’avant-garde des grandes tendances qui agitent la société et bla et bla….Bref, on le sait, ce n’est pas l’humilité qui étouffe cette profession capable du meilleur comme du pire. J’en connais des formidables et j’en croise souvent, hélas, des médiocres. Ainsi, je trouve assez consternant de voir émerger, à période régulière, des campagnes qui ont fait l’objet d’intenses réflexions au sein de grandes agences, avant qu’elles n’atterrissent à la télévision ou dans les colonnes des journaux et dont le résultat est tout simplement consternant. A l’image du désopilant spot de pub que vient de tourner pour une très grande marque de cosmétiques le tennisman Richard Gasquet.

Mais quel est donc ce génie du marketing qui a accepté que l’on mette à l’antenne cette pub qui met en scène un pauvre Gasquet englué dans une affaire qui continue de lui coller à la peau? Non seulement, ce film est nul, mais il véhicule un second degré destructeur pour celui qui reste soupçonné de s’être drogué à la cocaïne. Rien que le texte que débite Gasquet est confondant de bêtise dans la mesure où il nous renvoie illico à l’affaire qui l’empoisonne depuis des semaines. La sagesse aurait voulu que l’on ne diffuse jamais ce spot et que Gasquet, à l’évidence bien mal conseillé, y mette son veto. Mais c’est tout le contraire qui s’est produit: tablant sur une réhabilitation du sportif, les responsables de Head&Shoulders, qui n’est pas la dernière des PME du Kazakhstan, ont préféré prendre le risque d’un joli tollé dans les médias, ce qui est le cas et où on se gondole depuis quelques jours, plutôt de rengainer un spot qui restera dans les annales du n’importe quoi.