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La scène, rapporte la presse, s’est déroulée au terme de l’entretien accordé par Nicolas Sarkozy à TF1 et France 2, mercredi soir à New York.  En colère, le chef de l’Etat a reproché aux deux journalistes qui venaient de l’interroger, David Pujadas et Laurence Ferrari, de ne pas l’avoir repris de volée quand il a lâché ce que la presse présente à tord comme un lapsus : ce mot « coupable » qui visait très directement Dominique de Villepin. Une bourde que Nicolas Sarkozy attribue presque aux deux journalistes:  accusés de ne pas avoir fait correctement leur travail, en ne pratiquant pas le droit de suite, Pujadas et Ferrari essuient donc l’ire d’un président de la République qui se paye également au passage la directrice de l’information de France 2 , Arlette Chabot, au motif qu’il n’y aurait pas de « bonne émission politique » sur France 2.  La suite, la presse la raconte également ce matin : l’agacement du chef de l‘Etat à l’égard de Bernard Kouchner, en désaccord sur le discours à tenir à l‘égard de l’Iran, ou le camouflet infligé à Philippe Douste Blazy, que Nicolas Sarkozy croise sans prendre la peine de le saluer quand celui-ci se précipite à ses pieds…

Chanson de geste présidentielle…électrique et sanguin, Nicolas Sarkozy s’est donc livré à l’un de ses numéros favoris : fuser comme une balle contre ceux qui lui servent régulièrement de défouloir, à savoir les journalistes. Vieux rituel. Les équipes du Grand Journal de Michel Denisot, qui étaient sur place, ont interrogé, mercredi soir et par hasard au détours d’un couloir, le PDG de France Télévisions, Patrick de Carolis, qui quittait tout juste le plateau de France 2, au terme de l’entretien télévisé du chef de l’Etat.  J’ai vu à l’écran un Carolis mutique, la mine fermée et déconfite. Et j’en ai immédiatement déduit que les retrouvailles avec Nicolas Sarkozy n’avaient pas du être de tout repos. Et que les quelques mots de félicitations lâchés par le chef de l’Etat à propos de la diffusion du documentaire Apocalypse n’avaient pas suffit à détendre l’atmosphère. C’était avant que ne démarre l’enregistrement du fameux entretien. Avant que Nicolas Sarkozy ne dérape à l’antenne. Juste avant que ne démarre la tradtionnele partie de ball-trap du président. Bref, avant l’Apocalypse présidentielle.