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A son tour, Gavi revient sur la glissade d’Hortefeux. Mais je ne suis pas d’accord avec cette analyse:  la liberté d’expression ne se négocie pas! Quant à Hortefeux, oui mon cherPhilippe, il a dérapé! Gavi "Copéisé"? Pas possible.    

 La révolution numérique a permis aux manifestants en Birmanie, Chine, Tibet, Iran d’attester des brutalités policières. A La Havane, un clochard a fait irruption lors du tournage d’un vidéoclip, et clamé que le souci premier des Cubains, c’était de bouffer. Ses propos, mis en ligne sur You Tube (plus d’un demi-million de connections), lui ont valu deux ans de prison ferme.
Dans Stratégies, je lis que les footballeurs américains ont pris l’habitude de livrer leurs impressions sur Twitter, en quelques dizaines de caractères bien trempés, avant et pendant le match. La National Football League va les mettre à l’amende
Cette démocratie horizontale transgressive élargit le champ des libertés d’expression. Formidable. Mais elle a aussi des effets pervers. Il n’y a plus de hors champ, hors micro, hors caméra. Les responsables politiques sont sous surveillance permanente. Ils n’ont pas droit, comme les candidats de Secret Story, à un lieu neutre, sans écoutes.
Un mot, un geste, une expression du visage, une blague, une familiarité de trop, et le buzz est immédiat sur le Net, avide d’incidents. Les journaux, obligés de suivre, pour ne pas être accusé de passivité, amplifie l’ « affaire », qui se nourrit d’elle-même et devient un point de fixation de l’opinion. En plus, ça fait venir du monde sur leurs sites, avides de recettes de pub compensant les déficits des vaisseaux en papier.
En visite en Auvergne, Brice Hortefeux se croyait en terrain sûr, entre amis de l’UMP ; le ministre de l’Intérieur, relaxe, lance à un militant d’origine arabe : « Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ». « Un » qui ? La vidéo (des images de la chaîne parlementaire), diffusée sur le site du Monde, a fait un buzz retentissant sur le Net. La presse a enchaîné, la gauche s’est déchaînée. Benoit Hamon, porte-parole du PS, et Olivier Besancenot ont aussitôt exigé la démission du raciste. « Inadmissible » a dit Marie- Georges Buffet. Martine Aubry est « consternée ». Tandis que les collègues de Brice Hortefeux , solidaires, ont dénoncé  « un procès médiatique méprisable », « injuste » .

La gauche a réagi au quart de tour, trop contente, sans chercher à rien vérifier, puisque ça vérifiait ses convictions à priori. Elle n’a jamais cessé d’accuser Brice Hortefeux (et Sarkozy), de mener une politique raciste brutale à l’égard de l’immigration et des sans papiers. Au fond de lui-même, Hortefeux est un raciste même s’il prétend ne pas l’être. La preuve !
Que cette politique soit brutale, certes. Au point que dans « Plus Belle la Vie », une des intrigues actuelles met en scène un sympathique maghrébin sans papier qui ne demande qu’à travailler et que la police tente d’arrêter comme un criminel, lui et son ami Franck qui l’a protégé.
Est-il politiquement responsable de demander la démission d’un ministre non pas sur la base de ses actes, de sa politique, mais d’une bribe de propos, sortie de son contexte ? Non : c’est idiot.
Et de la part du Monde.fr est-ce journalistiquement honorable de titrer à charge « Brice Hortefeux accusé de racisme : ce n’est pas une première », en qualifiant d’ « ambigus » les propos tenus. « Lui nie toute blague douteuse mais on lui a déjà reproche des propos ambigus sur Fadela, Azouz Bagag, les sans papiers », lit-on 

                

Si tous les procès s’instruisaient avec autant de légèreté, les prisons seraient pleines de gens ambigus, condamnés au bénéfice du doute.
Le pire, c’est que la machine s’est emballée sur rien Le premier concerné, Amine Benalia Brouch, a expliqué sur LeParisien fr (qui, lui, a bien fait son boulot) que le ministre ne lui avait nullement manqué de respect. Lui voulait prendre une photo du ministre, et Brice Hortefeux faisait allusion à tous les Auvergnats qui, au cours de cette journée, avaient voulu une photo de lui.
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