On sait que certaines restructurations décidées dans les organes de presse peuvent être violentes, mais ce qui se passe depuis quelques mois au sein du groupe Amaury, propriétaire de l’Equipe et du Parisien, est proprement sidérant. Ce groupe de presse, qui était historiquement d’une très grande stabilité, a vu en effet en l’espace de trois mois la totalité de ses cadres dirigeants décapités. C’est ainsi que l’on apprend le li-mogeage de Dominique de Montvalon, (photo) le patron de la rédaction du Parisien et de ses deux adjoints, Philippe Duley et gilles Verdez. Même la figure tutélaire du titre, Noël Couëdel, conseiller éditoriale de Marie Odile Amaury, la « patronne » de l’empire, a pris la porte.
Cette purge intervient au terme de plusieurs mois d’un bras de fer qui voyait s’opposer, depuis de longues semaines, l’homme de la réforme du Parisien, Noël Couëdel, au directeur général du groupe, Jean Hornain : journaliste contre géomètre. Le premier défendait un projet éditorial ambitieux assorti d’un plan d’économies léger, le second une stratégie digne d’un fond de pension, basée sur des coupes sombres drastiques. Interrogé par Libération, Jean Hornain a invoqué une baisse (sensible) des ventes du Parisien, de 4%, en 2008, pour justifier le licenciement, (sans préavis), de Dominique de Montvalon et de ses deux collaborateurs. A 4%, la porte, et à 8%, le peloton d’exécution? Un argument d’autant plus curieux dans la mesure où Dominique de Montvalon, nommé en mars 2009 à la tête du journal, n’était pas en charge à cette époque, puisque c’est Vincent Régnier, (également viré) qui tenait les rênes du journal ! Mais c’est comme cela.
Cette révolution de palais est inquiétante. Elle témoigne de la perte de pouvoir au sein du groupe Amaury, et pas seulement, des journalistes au profit d’une génération de gestionnaires purs et durs: la presse en crève. Elle illustre le peu de cas fait d’une équipe qui s’était attelée au re-dressement d’un quotidien, dont le contenu s’était très nettement bonifié au fil des semaines : la lecture du Parisien était redevenue à mes yeux un plaisir. Et elle pose, enfin et plus profondément, la question de l’indépendance d’une rédaction confrontée à la perte de sang froid et à la fébrilité d’une direction paniquée face à une légère érosion de ses ventes et à un affaissement du marché publicitaire lié, celui-ci, à la crise économique.
Tout cela est désastreux et consternant. Car la presse semble être gagnée par des pratiques que l’on croyait réservées jusqu’ici au monde de la finance et des multinationales, là où les cols blancs et les consultants font désormais la loi. Peut-on en effet appliquer à une entreprise de presse des « process » en vogue dans l’industrie ? Peut-on à ce point sacrifier des journalistes, au motif que personne n’est irremplaçable, alors que c’est tout le contraire ? Démembrer une rédaction de ses éléments les plus brillants, saigner à blanc un journal en pleine relance, c’est tout simplement mettre en danger l’outil lui-même : il n’est de voir la situation de Libération aujourd’hui… Je ne suis pas sûre que ce qui se déroule au Parisien soit de bonne augure pour la suite. Et que cette prise de pouvoir à la hussarde par les financiers ne débouche sur un véritable affaiblissement du titre. Voire pire.
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septembre 24, 2009
ça commence à sentir mauvais avec toutes ses purges:
prévoyez la tite couche culotte avec le ptit elastic là :anti-fuite
septembre 24, 2009
Un commentaire amical pour R.Revel (dont j’espère qu’il ne sera pas censuré par un modérateur pour « insulte et dénigrement du travail d’un journaliste »).
Dans plusieurs de vos récents billets postés ici, vous exprimez des opinions en écrivant « je suis sûre ».
Il me semble que vous êtes un homme, vous devriez donc écrire « Je suis sûr » sans le ‘e’ final.
Pour validation :
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/sur/75579/
Cordialement,
septembre 24, 2009
En effet la lecture du Parisien est un plaisir. Notons que c’est le seul quotidien qui appelle un délinquant « un délinquant » et non un « jeune ». La vraie vie. Du vrai journalisme.
septembre 24, 2009
Si je ne me trompe pas, Dominique de Montvalon est un grand ami de Monsieur Revel, voire sa source principale au Parisien. Quel dommage que M. Revel ne croise pas ses sources au lieu d’écrire à charge, comme souvent…
Serai-je publié ?
Bonne journée
septembre 24, 2009
@ zestonus :c’est son coté feminin qui a écrit sûr(e)mdrrrrrrr il a le droit : chaque homme a un ying et yang^_^
j e trouve que l express fait de la pub pour le parisien ..mais en revanche pas un mot sur la prison de Rouan
septembre 24, 2009
source fr3 region:
ROUEN, 22 sept 2009 (AFP) – 20h03
Suicide d’un détenu de la maison d’arrêt de Rouen
Un détenu de la maison d’arrêt de Rouen âgé de 36 ans qui devait sortir en décembre s’est tué mardi en se tranchant la gorge avec une lame de rasoir, a-t-on appris de source judiciaire. Selon les premiers éléments de l’enquête de police, l’homme qui purgeait une peine de six mois de prison pour coups et blessures a été découvert mardi matin dans sa cellule, baignant dans son sang. Le détenu devait bénéficier d’une mesure de libération conditionnelle en décembre prochain et venait de prendre rendez-vous avec le juge d’application des peines (JAP) pour évoquer avec lui les conditions de sa sortie. En Seine-Maritime, un autre détenu s’est récemment donné la mort, vendredi matin à la maison d’arrêt du Havre. Soupçonné de viols de mineur, cette homme d’une soixantaine d’années et qui n’avait pas encore été jugé s’est pendu avec sa ceinture.
septembre 24, 2009
Les journaux où il y a encore de bons journaleux, le Parisien, l’Alsace (voire peut être l’Express) seraient ils menacés!
Le premier responsable de cet état, ce sont les pertes de pouvoir d’achat des classes moyennes depuis l’arrivée de l’Euro.
Le second responsable est google et internet qui en réduisant le nombre de lecteurs potentiels rend la presse dépendante de financiers et de publicistes auxquels il ne faut pas déplaire.
septembre 24, 2009
Un augure , pas une ! un bon augure , un mauvais augure , de bons augures , de mauvais augures , sacré NDD !
septembre 24, 2009
Très bon papier, à un détail près: les trois virés ne sont pas de grandes pointures, et Couedel a dépassé l’age de la retraite. Sur le fond, vous avez toutefois raison…
septembre 24, 2009
Sur ce thème, lire l’article citoyen, dont titre et lien ci-dessous :
Le Parisien (1) ce n’est pas de l’information, c’est de la stratégie, de la propagande politique, au service de Sarkozy, l’édition du jour (04/02/09), en est une nouvelle illustration !!!
http://rpubliquejetaime.typepad.fr/antidote_dmocratique_anti/2009/09/le-parisien-1-ce-nest-pas-de-linformation-cest-de-la-strat%C3%A9gie-de-la-propagande-politique-au-service.html
Le blog Antidote Démocratique Antisarkozy, c’est facile à trouver sur Google, ailleurs, il est repris par Wikio, Cozop, etc…
septembre 24, 2009
Bonjour,
Serait-il enfin possible d’utiliser à bon escient certaines expressions à la mode, dont celle-ci, d’origine forestière ? Une coupe sombre est une coupe légère, qui ne laisse pas passer la lumière dans le sous-bois. Une coupe claire, au contraire, sera sévère. Le commentaire se veut dramatisant, l’obscurité effraie. Et pourtant, c’est la coupe claire qui aura les conséquences sociales les plus dures.
Au passage, une « coupe claire drastique »… on frôle le pléonasme, non ?
Bien à vous.
septembre 24, 2009
La pub virevoltante EDF à droite m’empêche de lire ce post, dommage, pas grave non plus
septembre 24, 2009
Coucou Renaud, il faut arrêter le sketch des méchants patrons et les gentils journalistes.
la presse n’est pas malade des financiers, elle est malade des journalistes qui ne font plus leur boulot.
Voilà, on reprend cet article à zéro maintenant…
septembre 24, 2009
La presse n’a pas besoin de ça pour péricliter. Ça fait plus de 40 ans que les tirages baissent jours après jours.
Lorsque les journaliste feront de l’information au lieu d’essayer d’imposer leur idéologie nauséabonde et si peu professionnelle, peut-être que les gens se remettrons à lire la presse quotidienne.
septembre 24, 2009
Il arrive, hélas, au Parisien, ce qui arrive tous les jours en entreprise…sans qu’aucune ligne ne soit écrite à ce sujet.
Casser de l’humain sous prétexte de restructuration pour une meilleure rentabilité, vous appelez ça comment ? de la gestion prévisionnelle ?
Bienvenue dans le monde merveilleux de la croissance à outrance, de la flexibilité et du libéralisme…
PSSSST ! Ne le répétez pas, mais en surfant sur la vague des énergies nouvelles, un autre monde est possible…
septembre 24, 2009
C’est précisément parce que Le Parisien était redevenu « bon à consommer » que les vautours et les parasites se jettent sur lui.
septembre 24, 2009
Ce n’est pas nouveau comme gestion mais je vois qu’on commence à s’y intéresser seulement quand des collègues sont touchés.
Dans l’industrie, cela fait plus de 20 ans que les entreprises sont gérées de cette manière et à part quand les salariés se manifestent (parfois violemment malheureusement c’est la seule manière de se faire entendre), personne n’en parle.
septembre 24, 2009
vous etes la honte du journalisme incarné et si la plupart des journalistes font comme vous la presse ne risque pas de s’en remettre, vous profitez de votre statut de journaliste (ami du dit couedel)pour faire croire des allégations totalement fausses a des gens non imformés. Vous voulez faire croire que monsieur couedel avait fait des propositions magnifiques et revolutionnaire mais si vous etes si bien informés quelles sont elles!! et celles de monsieur hornain dont vous ignorez le parcours (triste pour un journaliste ! de ne pas mieux se renseigner) qui seraient des coupes drastiques et sombre ( oh ca fait bien peur! bravo) les avez vous lu, les connaissez vous! evidemment vous avez l’oreille de monsieur couedel, qui partant du groupe , en grand seigneur : vous fait dire que tous ces gens qui restent sont nuls et que les journalistes on peur! mais peut etre sont ils soulagés au contraire! les jeunes journaliste on peut etre envie de s’exprimmer aussi et faire face a une nouvel forme de journalisme ( pas la votre et celle de monsieur couedel!)En tout cas mme Amaury doit etre ravie de son départ, vu son épanchement nauséabond a travers vous dans ce que pretentieusement vous publier comme étant une information.
septembre 24, 2009
autre chose : ou en serait Le Monde, Libération et consort si de riches financiers ne venaient pas resorber les dettes collosales des gestions calamiteuses faites sous influences journaleuxstiques ;ceux la meme qui ralent et conspuent le monde de la finance mais qui se servent allègrement dans les caisses de leur mècenes pour aller dejeuner, pester, faire des voyages et jouer au starlettes à peines digne des starlettes de cannes en 1960. non vraiment un peu de décence. Cessez de critiquez la main qui vous nourri ou vous courrez le risque de finir famélique! et encore si c’était pour des idées!! mais c’est pour votre petit confort, de petit bourgeois !!!!
septembre 25, 2009
« Je suis sûre »???
Ce n’est pas la première faute d’accord dans vos billets depuis la rentrée.
la faute à LA stagiaire/assistante qui écrit vos textes à votre place?
septembre 25, 2009
Diantre ! Que de messages haineux pour un « simple » journal. Je doute que tous ceux qui évoquent ce « torchon » l’aient beaucoup lu. Ou alors, peut-être ont ils un âge trop avancé pour se replonger dans un titre qu’ils analysent toujours à l’aune de ce qu’il était dans les années 80-début 90. Quelqu’un l’a dit : le Parisien s’est payé le luxe de débaucher l’un des fleurons de Marianne. Comme quoi, ce canard ne doit pas être si mauvais que ça. Pour moi, il reste l’un des rares valables dans le paysage de la presse française, quand Libé s’est perdu en route, que Le Monde ne s’adresse qu’à l’élite, que la PQR flatte les roitelets locaux, et que les hebdos sont restés coincés sur le tiercé vin-immo-francs-maçons. Reste que ces derniers mois, le Parisien était bien UMPisant (suffit d’en juger par cette jolie rubrique « l’invité secrétaire d’Etat UMP du dimanche ». Et à vu de nez, au delà des risques d’une gestion ultra-finaciarisée, l’équipe qui en prend les manettes a l’air plutôt carrée.
septembre 25, 2009
Article partial.
En une année Noel Couedel a fait un tort immense aux rédactions de l’Equipe et du Parisien en écartant des gens compétents par pur esprit revanchard et en instaurant un journalisme à la grand papa dépassé et a contre courant de tout ce que les journaux qui se battent pour exister dans le monde dans un contexte morose
Son éviction (car il est viré) est une grande et belle nouvell
septembre 25, 2009
erreur dans le précédent commentaire, décalé par rapport au propos, ce n’était pas celui que je voulais laisser, mais la technique m’a trahi !
septembre 25, 2009
Tout à fait d’accord avec Insider. La presse se meurt du journalisme de connivence, qui ne fonctionne plus que sur la petite phrase, le renvoi d’ascenseur et les diners en ville. Ce sont tous ces « journalistes » à l’ancienne, imbus d’eux-mêmes, qui ont trahi la profession et laissé le champ libre aux financiers. Y’a qu’à voir le nombre pigistes ultra-compétents plombés par la situation, découragés, et dont ne parlent jamais ceux qui nous tiennent de grands discours sur la situation de la presse…
S’il y a une chance de se rapprocher d’un journalisme plus humain, plus proche du terrain et de la société, c’est maintenant qu’il faut la saisir. Vous noterez que, contrairement à ce qui se passa il y a quelques années avec le licenciement de Jacques Espérandieu, la rédaction du Parisien n’a pas levé le petit doigt pour sauver ces trois grands patrons, dont l’avenir s’annonce beaucoup moins sombre que celui des Molex et autres Continental…
juillet 20, 2010
Don’t have enough cash to buy a building? Worry not, because it’s available to take the home loans to solve such problems. Thence take a consolidation loan to buy everything you need.