Méthode Coué ou début de rémission? TF1 se veut en tous les cas résolument optimiste au sortir d’un été qui aura vu la chaîne surfer sur de bonnes audiences, grâce à une bordée de séries américaines, à la bonne tenue de ses journaux de 13 heures et de 20 heures, ainsi qu’au carton réalisé par la très indigeste émission de télé-réalité, Secret Story, qui je l’ai déjà dit ici, me laisse chaque jour pantois : comment peut-on réussir à faire de l’audience avec un programme à ce point dégradant, d’une telle indigence? Mon fils de 17 ans me dit que cela fait rire…je l’ai regardé en me demandant s’il plaisantait !
Mais l’été ne fait pas un bilan et TF1, sur les rotules à la fin du printemps, va très vite retrouver les questions qu’elle avait laissé à la consigne le temps d’une trêve estivale méritée. Quelles recettes, autres que les jeux et la télé-réalité, pour redresser durablement l’audience de la chaîne? Quid de la grande réforme de l’info et de la fusion des rédactions de LCI et de TF1? Et quels sont les remèdes choc que l’équipe dirigeante devra administrer à cette entreprise pour que son cours de bourse redécolle et que Martin Bouygues retrouve le sourire?
L’équipe dirigeante ? Tout un programme. Fort de ses bons résultats estivaux, Nonce Paolini, le PDG, s’est refait une santé. L’homme, dont la solidité me surprend, semble solidement accroché à la barre et son état-major avec qui fait bloc derrière lui. Tous dans le bunker. C’est qu’à la fin septembre débarque au 8e étage de la Tour TF1, la nef de l’entreprise où se tient le poste de pilotage, l’ancien patron de RTL, Axel Duroux.Et je connais le monsieur. Brillant, bosseur, véloce, pas du genre à lanterner, pressé d’avancer, ce dirigeant est tout le contraire du compromis. Monté sur chenilles, c’est un bulldozer. Et Martin Bouygues lui a donné non seulement une bonne partie du trousseau de clés, mais carte blanche, aussi. Objectif, nettoyer, redresser, innover et «karcheriser », à l’occasion.
Inutile de dire que l’ensemble du petit microcosme médiatique attend le match. Car si officiellement pour TF1, tout va baigner dans l’huile, qu’il y a au sommet de la boite largement la place pour deux squales, la réalité est un peu différente. Car si Patrick Le Lay et Etienne Mougeotte ont grandi ensemble à la tête de TF1 et cheminé côte à côte 20 années durant, essuyant les plâtres et écrivant l’histoire de cette chaîne jusqu’à en devenir tous deux parcheminés, le nouveau tandem n’a rien de commun: deux pièces rapportées condamnées à cohabiter. Il se peut que la mayonnaise prenne entre ces deux hommes, mais pour l’heure les bookmakers du Paf n’y croient guère. Certains ont du coup déjà dressé les herses à TF1, d’autres ont discrètement choisi leur camp. Et chacun y va de son pronostic, avec ce même refrain : la cohabitation entre les deux hommes risque d’être un peu cotton.
Seule, en vérité, la dernière ligne de trait comptera : si TF1 affiche à l’été 2010 des premiers résultats au beau fixe, c’est l’ensemble du ticket Paolini-Duroux qui l’emportera. Dans le cas contraire, si cela patauge, la chaîne s’offrira alors une jolie crise de gouvernance. Connaissant un peu les deux hommes, je parierai volontiers sur une cohabitation tumultueuse et in fine sur un ticket gagnant.
septembre 1, 2009
Tout à fait d’accord avec vous pour secret story !
Une première bonne action pour Duroux serait d’arrêter cette émission affligeante mais je n’y crois pas du tout !!
septembre 2, 2009
Coton: un seul T