ImmediaS

 

L’ironie est d’une grande cruauté…Ce sont les dirigeants de M6, chaîne concurrente de TF1, qui viennent de provoquer la dernière crise en date au sein de cette chaîne. Hasard de circonstance, c’est au lendemain de ce psychodrame qu’ Axel Duroux, a été poussé vers la sortie au terme d’une soirée orageuse à TF1. L’OPA de M6 sur le match de barrage de l’équipe de France, Irlande-France, aura été un épisode de plus dans la vie mouvementée d’une chaîne, où Axel Duroux ne fait plus partie des meubles.

Voilà des semaines, et nous l’avons écrit très tôt, que le tandem dirigeant de TF1, Nonce-Paolini-Axel Duroux, entretenait des relations tumultueuses. Arrivé à TF1 au début de l‘été l’ancien patron de RTL n’avait pas su, ou pu, trouver sa place dans une chaîne où il pensait pouvoir partager le pouvoir aux côtés de son actuel PDG. Un mano à mano tendu qui voyait les deux hommes marquer leur territoire devant des cadres de TF1 médusés. Il aura fallu l’intervention de Martin Bouygues, la semaine dernière, pour que le calme revienne et que les deux hommes clarifient leurs responsabilités respectives au sein de la chaîne. A Paolini la stratégie, à Duroux les programmes.
Une simple accalmie. Trop d’incidents, trop de couacs, trop de divergences, trop d’inimitiés…Les deux hommes ne s’entendaient pas. Nonce Paolini, qui avait depuis le début toute la confiance et le soutien de Martin Bouygues a eu dans cette affaire l’entier feu vert de son actionnaire et les mai,s libres pour mettre un terme à cette collaboration éphémère et décapiter son adjoint. Au désarroi d’une grande partie des salariés de la chaîne.

Axel Duroux aura sans doute commis trois erreurs dans cette affaire:
La première est d’avoir sous estimé le poids de Nonce Paolini au sein du groupe Bouygues : intime de la famille, cet ancien DRH de TF1 fut celui qui organisa notamment les obsèques de Francis Bouygues. Proche de Martin Bouygues, dont il a la confiance, il était également assuré de durer à la tête de la chaîne, sauf cataclysme.

La seconde est d’avoir imaginé qu’il pouvait  co-gérer TF1 et y prendre le pouvoir. C’était mal connaître l’ADN d’une entreprise repliée sur elle-même et qui accepte mal les greffes venues de l’extérieur. Avec sans doute un peu de patience, Duroux aurait pu sans doute s’imposer. Son impétuosité et son empressement l’auront desservi.

La troisième concerne l’énorme tapage médiatique qui a précédé son arrivée à TF1: bien qu’il ne l’ait pas suscité ou activé, la presse en a fait des tonnes sur un Axel Duroux présenté dès l’été comme le « sauveur de TF1 ». Des papiers allégoriques qui avaient provoqué la colère d’un Nonce Paolini, au charbon depuis des mois. Dans ce bras de fer qui ne pouvait déboucher que sur la chute programmé de l’un de ces deux hommes, Duroux aura perdu, contraint de jeter l’éponge et poussé vers la sortie. Triste fin de parcours.   

Quant à Nonce Paolini il sort affaibli de cet épisode: sans directeur général et avec une direction démembrée. Retour à la case départ pour un PDG qui devra se trouver un nouvel adjoint. Pas sûre que cette fois-ci Martin Bouygues lui laisse les coudées franches.