Ce n’est pas anodin et cela témoigne de la fébrilité et de l’inquiétude qui règne sur le marché de la TNT: la chaîne du groupe Lagardère, Virgin 17, a engagé des discussions avec le CSA afin de renégocier son cahier des charges. Objectif, alléger ses obligations en matière de musique et obtenir du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel l’autorisation de faire plus de divertissement et de fiction. Ce virage de Virgin 17 est la conséquence d’une réalité toute crue : les chaînes de niche de la TNT n’ont pas trouvé leur modèle économique. Et seuls les formats semi-généralistes, à l’instar de TMC, de W9, voire de Direct 8, demain, sont à même de gagner de l’argent.
A cela s’ajoute le Tsunami que vient de déclencher TF1 sur ce même marché : en faisant une OPA sur TMC et NT1 «La Une» a frappé fort. Et cette très belle opération du groupe piloté par Nonce Paolini n’est pas une bonne nouvelle pour l’ensemble de la TNT et pas seulement. Car selon les projections des spécialistes, la part de marché publicitaire du groupe TF1, (aujourd’hui de 52%), élargi à TMC et NT1, devrait atteindre les 66% en 2013, c’est à dire au lendemain de la disparition totale de la pub sur les chaînes publiques Autant dire, une razzia.
Et quel retournement de l’histoire ! Parent pauvre de la TNT, il y a encore deux ans, TF1, qui avait failli louper le coche en raison des errements en la matière de son ancien PDG, Patrick Le Lay, se retrouve aujourd’hui dans la position d’un leader. Au point de jeter un vent de panique chez les acteurs plus faibles de ce marché. C’est le cas de Lagardère. Frappé par la crise ce groupe connaît de grosses difficultés. Revenu d’Internet et du numérique, dans lesquels Lagardère, sous la houlette de Didier Quillot, a investi des sommes déraisonnables, Arnaud Lagardère, lui-même, se dit inquiet : presse écrite, industrie numérique, édition…tout lui semble très fragile. Dans ce contexte de grande morosité la question vient: les petits Poucet, Virgin 17 ou NRJ 12, résisteront-ils à la bourrasque?
octobre 8, 2009
Il est piquant de constater que le marché publicitaire de la TNT est « étriqué » au moment même ou un certain DG de Canal+, (Méheut) réagit avec véhémence…
Question : pouquoi maintenir un (gros) morceau du gâteau publicitaire en faveur de Canal+, une chaîne qui gagne des milliards d’euros grâce aux ABONNEMENTS ?
La survie des chaînes gratuites de la TNT en dépend en partie.
On comprend que Canal, il y a 20 ans, avait besoin de financer ses « vitrines » en clair mais aujourd’hui… ?
Pourquoi Renaud ne nous fait-il pas un courageux édito sur le sujet ?