France Inter aime à afficher sa différence et à cultiver les paradoxes, avec une autodérision délicieuse. Cette station de radio est décidément atypique: indomptable, susceptible, talentueuse et imprévisible. Arrivé à sa tête, l’été dernier, Philippe Val a eu la sagesse, (et la prudence), de ne pas dérégler cette mécanique fragile, laissant à Nicolas Demorand, Thomas Legrand et Stéphane Guillon les clés du 7-9 heures, une tranche horaire qu’ils ont tranquillement affermé, sanctuarisé, puis installé en tête de l’audience radio, le matin. Et s’il fallait que les dirigeants de Radio-France s’en convainquent une bonne fois pour toute, la Société civile des auteurs multimédia (SCAM). a eu l’idée opportune de décerner,, le même jour, à Demorand, le prix du meilleur intervieweur politique. Cerise sur le gâteau.
Venu le printemps dernier à la tête de Radio France, le regard lourd et à pas lents, comme un paysan se dirige vers le champs de foire, après avoir appris dans les herbages à jauger les bestiaux, Jean-Luc Hees, s’est prudemment retiré dans ses bureaux, laissant la bride lâche à ce trio, quand tout le monde s’attendait à une charrette. Récré pour tout le monde, pas de Carmagnole, point de guillotine : « Inter va bien et vous remarquerez qu’il ne s’y est rien produit », me confiait-il hier, au milieu d’une phrase ponctuée d’une douce ironie et entrelardée de quelques légers soupirs…Comme si Jean-Luc Hees, en grand seigneur, avait du définitivement renoncer à recadrer la grille des programmes d’une station qui porte son ADN. Et dont il est obligé de convenir que l’ indépendance qu’elle revendique lui va plutôt bien.
Résultat, promis à l’échafaud par la rumeur, Stéphane Guillon continue de dégoupiller allègrement : oubliés les oukases du Château et les crispations du chef de l’Etat. Dans ce contexte de grande liberté, sa chronique d’hier prenait toute sa saveur: revenant sur le départ de la journaliste politique, Françoise Degois, débauchée de France Inter par Ségolène Royal, Guillon s’est livré à une peinture en creux de cette station, drôle, juste et réussie.
novembre 19, 2009
FRANCE INTER plus libre que jamais dixit REVEL
HI HI c’est un service public à la pensé unique où la gôche parisienne cotoye la gauche prolétaire!!
c’est vrai REVEL a bossé à FRANCE INTER pour nous brosser un portrait aussi angélique!!
Dans quelle catégorie étiez vous!!
MERMET ou DEMORAND??
novembre 19, 2009
renaud « la léche » revel est toujours du côté du manche; dans le milieu, il est surtout connu pour ça. renaud revel a travaillé pour nicolas demorand dans son 7-9 heures à l’époque où la bafouilleuse du paf s’occupait de la demi-heure consacrée aux médias.
novembre 19, 2009
Cela fait 3 ans que Demorand est au pinacle. Il suffit de lire l’article de 2006 qui suit:
« On dit de lui que c’est le nouveau Serge July, le passé militant en moins. Autant dire que les dents de Nicolas Demorand labourent depuis longtemps les couloirs de la Maison ronde de Radio France. Non sans profit (pour lui) : la direction de France Inter, qui entend simultanément reléguer Daniel Mermet à une heure de moindre écoute, vient de promouvoir Demorand à l’animation du « 7-9 ». Lors du référendum européen, Paoli avait défendu le « oui ». Sur France Culture, Demorand aussi. En donnant la parole à Adler, puis à Olivier Duhamel, puis à Slama. Tous partisans du « oui ». Racontant sa bérézina référendaire, Duhamel a salué « l’exceptionnel soutien de Sciences-Po, étudiants, appariteurs et direction confondus » mais surtout le « fabuleux soutien des amitiés nées dans cette aventure, Nicolas Demorand, Marc Kravetz, Géraldine Mulhmann ».
Demorand, c’est l’autre Nicolas, version Inrockuptibles. Aussi opportuniste et fat que Sarkozy, il se pique en revanche de culture et de colloques à la sauce CFDT. Mais quand il évoque « la philosophie explosive de Gilles Deleuze », c’est pour exalter « les surfeurs qui ont trouvé dans Deleuze un penseur branché pour les jours de tempête ». En mars 2004, Laure Adler renvoie de France Culture Miguel Benasayag, « trop militant, trop engagé ». Miguel se souvient : « Le jour où je me suis fait virer, Nicolas Demorand, comme un petit Judas de sous-préfecture, m’a fait la bise et m’a dit : “Va à ton rendez-vous avec Laure. Il n’y a aucun problème ma poule, nous restons groupés.” […] Après, il a eu cette charmante attitude que j’ai bien connue en Argentine qui consiste à regarder ailleurs pendant que les gens disparaissent. »Pierre Marcelle, qui pourtant connaît bien Serge July, a été stupéfié par la bassesse de son héritier spirituel. Il y a deux ans, il qualifiait Demorand de « caniche » et pronostiquait : « D’avoir ainsi fait salement son sale petit boulot de vigile de la pensée, son employeur lui saura gré. » Nicolas, tu as ta récompense sur France Inter, mais Le Plan B t’offre une laisse en sus. Oui, tu peux gratter : c’est de l’or ! »
novembre 19, 2009
Bravo Coralie, et vive le Plan B!
Quel veinard le gros Nico, une laisse en or massif pour ses 7 invitations/interviews du « grand philosophe » (« de mes deux », comme l’appelait tendrement Desproges°.
Je ne connaissais pas l’éloquent épisode Demorand/Bénassayag. Merci de l’anecdote.
Il est clair que Demorand a toujours préféré Slama, cursus commun Normal Sup oblige, et bien peu suspect, lui, d' »engagement » et de « militantisme » propre à nuire à une si prometteuse carrière.
novembre 19, 2009
Bravo Coralie, et vive le Plan B!
Quel veinard le gros Nico, une laisse en or massif pour ses 7 invitations/interviews du « grand philosophe » (« de mes deux », comme l’appelait tendrement Desproges°.
Je ne connaissais pas l’éloquent épisode Demorand/Bénassayag. Merci de l’anecdote.
Il est clair que Demorand a toujours préféré Slama, cursus commun Normal Sup oblige, et bien peu suspect, lui, d' »engagement » et de « militantisme » propre à nuire à une si prometteuse carrière.
novembre 20, 2009
On m’appelle l’eunuque de la Maison ronde et ma voix de crécelle exaspère chaque matin des millions d’auditeurs. Certains osent prétendre que je brais comme un âne. J’ai toujours redouté qu’ils viennent me le dire en face. Que ferais-je dans ce cas ? Quand en 2004, Laure Adler, mon ancienne patronne de France Culture, a viré mon collègue Benasayag, je n’ai rien dit. Quand mon nouveau patron, Philippe Val, a viré mon collègue Frédéric Pommier, je n’ai rien dit. C’est ça, l’impertinence. Je ne dit merci qu’à mes invités permanents, dont je suis aussi l’attaché de presse : BHL, Daniel Cohen, Pierre Rosanvallon… Avant qu’ils n’aient eu le temps de sécher du matin, je pourrai bientôt les lécher l’après-midi dans ma nouvelle émission de France 5. Qui suis-je ?
novembre 20, 2009
Cessez le feu, les commentateurs intransigeants !
Quand il n’est plus possible de suivre les infos à la télé (toutes sarkozystes), que dans la presse écrite on n’a guère plus le choix qu’entre Marianne et le Canard Enchainé, il reste une espèce d’espace de liberté, France Inter et France Culture. Si cela vous défrise, regardez TF1 et faites pas ch***…
novembre 20, 2009
QUI a voté?
pas moi c’est sur!
je n’aime pas DEMORAND (encore moins CALVI et MERMET) mais apparemment c’est la nouvelle coqueluche! (grippe h1n1 pour être dans l’air du temps…)
je suis une fidéle de france inter (Four, VIdard, Paoli…) oui mais lui non!
vraiment qui a voté! les auditeurs …???
novembre 23, 2009
France inter plus libre que jamais?
Pourquoi assombrir ainsi l’avenir?
Il faut jamais dire jamais…
J’ai écouté demorand sur france culture, il semblait libre. La veulerie devant les puissants et la haine radicale des faibles, sont donc des choix personnels pris en toute liberté.