Il semble que le débat sur l’identité nationale soit revenu comme un boomerang à la face des promoteurs. Tous les medias ont repris la déclaration d’un maire UMP maugréant qu’il y a déjà en France dix millions d’étrangers qui ne foutent rien et parasitent notre système social. D’emblée, le débat s’est doublé d’un débat sur son opportunité. Comme si ce malotru et néanmoins français, et exprimant l’opinion d’un certain nombre de français, devait être écarté du champ de la réflexion.
Mais quelle est la question ? Brice Hortefeux expliquait dimanche que s’interroger sur notre identité, c’est se demander « quelles sont les valeurs que nous français on doit porter » C’est une fausse question puisque les initiateurs du débat y ont déjà répondu en invoquant les valeurs d’ouverture, de liberté, d’universalité, de droits de l’homme.
Et ces valeurs ne sont pas une réponse, elles sont une posture (certes sympathique), celle d’un modèle républicain, démocratique, laïc. Quand Martine Aubry renvoie à « la France qu’on aime », elle fait de la politique pas de l’identitaire. Car manifestement, tous les Français n’aiment pas, ni n’ont aimé la même France, ni ces valeurs. La France de Vichy n’était pourtant pas moins française que celle de Jean Moulin. La France a existé avant la République, avant la séparation de l’église et de l’état, avant les congés payés, avant le vote des femmes. Elle le produit de luttes sociales, de guerres civiles, de grands procès (de Callas à Dreyfus ou Bobigny). Cela ne définit pas une identité.
Une identité tient à des traits; qui singularisent une personne par rapport à une autre. Qu’est-ce qui distinguent les Français des autres peuples en dehors de leurs papiers d’identité, d’une histoire, de la langue ? Je suis étonné du peu de participation au débat des experts en markéting. Les études comparatives ne manquent pourtant pas qui indiquent qu’il y a une manière d’être, de se comporter, de réagir, d’être plus ou moins critique, plus ou moins pessimiste qui fait qu’on ne vend pas toujours les mêmes choses de la même manière en France que dans d’autres pays. Appelons ça notre identité local. Même les jeux et fictions les plus formatées doivent être adaptées à notre psychologie.
Ce sont des comportements, pas des valeurs, qui nous identifient, ou alors, ce sont des valeurs de marque, ce que les publicitaires appellent les valeurs imaginaires ajoutées. Elles s’incarnent dans des mythologies.
Il en est une typiquement française, c’est ce complexe de supériorité culturelle qui nous pousse à mettre en avant les valeurs universelles précitées comme étant uniques. Cela va faire bientôt deux semaines que les débateurs rabâchent la gloire de notre mère patrie, nos écrivains, nos artistes, notre république, notre message civilisé Aller s’étonner ensuite que les Français soient jugés arrogants, donneurs de leçon.
Un intervenant allemand a eu l’intelligence de remarquer que si se débat sur l’identité nationale avait eu lieu en Allemagne, cela aurait été le tollé en France.
On se pense tellement universels que l’UMP a acheté à l’agence Getty les images de son clip rendant hommage à la douce France de Sarkozy.Yann Barthés, au Grand Journal de Canal +, a montré les images d’origine, non coupées. Ces familles heureuses, cette classe épanouie avec des enfants de toutes couleurs, cette maison à énergie solaire étaient tout ce qu’il y a de plus américaines. Philippe Gavi
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décembre 7, 2009
Hop hop hop hop !! Pas si vite.
je peux aussi penser que c’est des immigrés dont parle le maire UMP, mais cela reste au mieux implicite et pas clairement énoncé comme tel
De plus, dans une déclaration ultérieure, il a dit qu’il parlait des chomeurs et RMIstes.
Je ne suis pas dupe. Reste qu’on ne peut lui imputer des termes qu’il n’a pas prononcé.
Dans un futur pas si lointain, n’hésitez pas à nous reparler de ce maire et de son score « ras de marée » à sa prochaine élection. On parie ?
D’ailleurs, j’adore ce paradoxe qui montre que les médias n’ont strictement rien appris depuis 30 ans et le phénomène Lepen. Vous l’avez médiatisé à outrance pour le dénoncer et ce faisant vous lui avez servi la soupe.
Je suis quasi certain qu’il y a du blé à se faire en jouant au poker avec des journalistes….. lol
décembre 7, 2009
Ce maire n’a fait que dire la vérité ;sinon comment
expliquer le coût de l’immigration : 36 milliards d’Euros / an pour l’estimation d’un spécialiste optimiste .
Mais seulement le politiquement correct ,la bien pensance interdisent de dire la vérité aux français sur la situation réelle de l’immigration telle qu’elle
s’est accumulée depuis 35 ans …Naturaliser à tout va
ne change rien ;les français de papier posent autant
de pbs que les nouveaux arrivants .
On s’interroge sur notre identité comme si on avait pas déjà la réponse .Elle résulte de tout ce qui
a fait la France au cours des siècles : son histoire ,
sa langue ,sa culture ,ses traditions …Elle est une
et indivisible on peut y adhérer ,mais pas la modifier .
Le but du débât est d’intégrer le multi-culturel dans notre identité ,ce qui est impossible ,sous peine de libanisation avec les conséquences qui vont
avec …