Lors du dernier Conseil des ministres Nicolas Sarkozy s’est emporté contre les journalistes de France Télévisions enlevés en Afghanistan. Le chef de l’Etat, qui a parlé d’«inconscience» s’est élevé contre le danger que faisaient subir ces reporters, partis dans les montagnes afghanes la fleur au fusil, aux troupes françaises, chargées de les localiser. Et Nicolas Sarkozy de surenchérir en faisant allusion au coût sur le terrain d’une telle opération de sauvetage: aux alentours du million d’euros…Si la sortie du chef de l’Etat peut apparaître abrupte et même un brin déplacée dès lors qu’il aborde les aspects financiers de cette affaire, elle a le mérite de poser « la » question : Fallait-il y aller, au risque de mettre en danger, non seulement la vie des premiers concernés, (ces deux journalistes), mais également celles des soldats français partis à leur recherche?
A cette question, il ne peut y avoir, sur le principe, qu’une seule réponse: oui ! L’Histoire contemporaine a été trop jalonnée de conflits qui se déroulaient à huis-clos pour que l’on ne défende pas, mordicus, la présence sur tous les théâtres d’opérations du globe de journalistes. Kosovo, Tchétchénie, Rwanda…combien de drames se sont déroulés, parfois aux portes de l’Europe, sans témoins, laissant aux seuls belligérants le soin d’écrire ou de travestir l’Histoire? Quels qu’en soient les risques, une démocratie se doit d’épauler celles et ceux qui, au nom du droit à l’information, décident de pousser les cloisons, de déplacer les lignes, de forcer les portes, afin de raconter cette sale guerre: au nom de la vérité.
Il est vrai qu’il est parfois insupportable pour des soldats de métier de voir débouler sans crier gare quelques fanfarons décidés à jouer les reporters en goguette, quitte à prendre les risques les plus inconsidérés pour quelques images. Il aurait sans doute fallu, dans le cas présent, que la direction de l’info de France Télévisions cadre ses reporters, avant de les lâcher dans la nature afghane. Mais ces derniers auraient pu répondre que ce métier n’est pas sans risques et que l’Afghanistan n’est pas Disney Land.
Selon le directeur général adjoint de France 3, Paul Nahon, ces deux reporters français portés disparus depuis mercredi dernier «ont été localisés, donc ils sont vivants et bien traités». «Les gens chargés de les récupérer sont entrés en contact avec ceux qui les ont enlevés», a ajouté sur France Info celui qui est également directeur des magazines d’information de France 3. «On a une preuve de vie, si j’ose dire, et les choses apparemment se sont bien déroulés», s’est ainsi réjoui Paul Nahon. Et de juger cette «nouvelle tout à fait rassurante et optimiste pour la suite des opérations». Souhaitons-le.
Jeudi soir, le ministère français des Affaires étrangères avait confirmé être «sans nouvelles depuis mercredi des deux journalistes et de leurs accompagnateurs afghans. «Aucune hypothèse ne peut être exclue», avait averti le Quai d’Orsay, réclamant de «la discrétion». Selon l’une de leurs collègues présente à Kaboul, les deux hommes – dont l’identité est maintenue secrète pour des raisons de sécurité – ont été enlevés avec leurs trois accompagnateurs par des insurgés, alors qu’ils se trouvaient dans la province de Kapisa, à 120 km de Kaboul
janvier 7, 2010
Allons donc… L’armée française a même mis sur pied, dans le sud de la France, un camp d’entraînement ad hoc pour les envoyés spéciaux des chaînes et des médias… C’est pour la beauté du geste ? Ou pour relayer l’illusion que l’ISAF a la situation en mains, que les Afghans collaborent, &c. ?
Comment se fait-il que, depuis la disparition des deux journalistes de FR 3, l’armée cornaque d’autres journalistes sur la même zone ?
Rappelez-vous les opérations au Koweit (première guerre d’Irak) : tout le monde consigné et prié de noter les bonnes paroles, sans jamais s’approcher du terrain.
À prendre pour argent comptant les dires des gouvernements, on finit par gober les armes de destruction massive : qui vous dit que vos confrères de FR3 n’avaient pas obtenu l’assurance que l’armée contrôlait bien la zone ou le contraire ?
janvier 10, 2010
C’est en effet toute l’ambiguité et la difficulté d’être un journaliste cornaqué, embarqué, « embeded »…Vos exemples sont justes. D’où sans doute la tentation pour ces reporters de France 3 de vouloir s’émanciper d’une tutelle militaire encombrante. A leurs risques et périls. Il n’empèche, je pense encore une fois qu’il n’y a pas meilleur témoin d’un conflit que le journaliste désireux de faire son métier.
mars 26, 2010
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janvier 6, 2011
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