Voilà une semaine que les médias se polarisent autour d’un mot : rigueur. Jamais mot n’a été plus silencieusement bruyant. Plus Fillon, Lagarde, Sarkozy se sont gardés de le prononcer, plus tout le monde l’a entendu. Les commentateurs ne parlent plus que d’une politique de rigueur qui, par le fait même qu’elle ne veut pas être nommée pour ce qu’elle est, laisse présager pire que la rigueur.
Le traumatisme lexical date d’il y a prés de trente ans, quand le mot rigueur, de consonance alors positive, a habillé le tournant brutal en 1984 de la politique sociale de la gauche.
Place aux substituts, à austérité, à plan d’économies, à un langage budgétaire de ménagère.
Il est vrai que l’austérité est une posture personnelle tandis que la rigueur s’applique à l’autre, elle est agressive. Il n’est qu’à consulter le dictionnaire. « Rigueur » figure, comme une douche glacée, après « rigolo » et « rigoler », et ses définitions vous sautent à la gorge : en un, on a « sévérité, dureté » (« user de rigueur envers quelqu’un »), et en deux, « âpreté, violence » (« la rigueur d’un hiver »). Reste en trois une perspective moins réfrigérante : « grande exactitude ». C’est à cette rigueur là qu’ont voulu se référer Pierre Mauroy puis Laurent Fabius.
Beaucoup de termes se sont mis à dépasser l’entendement du commun des citoyens. Et de chiffres ; l’unité de compte de l’actualité a pris des zéros. Le public a dû se familiariser avec des montants inimaginables. Un petit trader de la Société Générale crame 5 milliards d’euros, des patrons touchent des centaines de millions d’euros, des emprunts d’Etat de 800, 1000, 5000 milliards, des déficits et des dettes abyssales.
Nous n’y comprenons plus rien, le bon sens ordinaire cale.
Tenez, à qui les Etats européens, lourdement déficitaires, et endettés, ont-ils emprunté les milliards d’euros qu’ils ont prêtés à la Grèce. Qui leur fait crédit (à 1,5 % de taux d’intérêt) ? Les banques ? Mais, on leur a prêté de l’argent lors de la dernière crise. Existe-t-il une cagnotte secrète ? Une fabrique de titres transformables en espèces ?
Ou sont-ce « les marchés » ? Depuis quelques jours, « les marchés » sont devenus les maîtres du jeu, « les marchés » tout court, sans plus préciser qu’ils sont financiers. C’est qui les marchés ? Mystère. Le pluriel anonyme semble désigner une entité omnipotente, décidant du sort des Etats, des entreprises, de nos vies. On parle d’eux comme s’il s’agissait d’êtres humains, ils réagissent, s’emballent, spéculent, ont des comportements irrationnels, sont capricieux et avides. Pour autant, il est impossible de leur donner un visage. Personne ne sait qui sont précisément ces « quelques uns » à qui Sarkozy reproche d’indignes spéculations ? Ont-ils un nom, une nationalité, une conscience ?
Mes voisins du dessous sont des retraités de 80 ans, après une vie laborieuse. Leur fille est lourdement handicapée, la trisomie. Des hypothèses soulevées par Fillion, ils n’ont retenu qu’une chose, que les allocations pour personnes handicapées pourraient être réduites. Leur fille si choyée ne pourrait plus recevoir des soins. Ils éprouvent un profond sentiment d’injustice, d’iniquité.
Car les milliardaires ne sont nullement décidés à verser sur l’autel de la rigueur une quote-part de leur fortune et de leurs avantages à la hauteur de la terrible gêne que représenterait pour eux une réduction des allocations. Un euro est un euro, ça ils l’ont toujours su, mais sait-on ce qu’est 1 euro chez les CAC 40 et les marchés? PG
mai 11, 2010
L’art de la démagogie illustré par l’art de faire croire qu’il y a un lien direct entre le défaut de soin de la fille malade du voisin est un fantasmatique « capitaliste » non identifié.
Le fait que la gabegie, l’irresponsabilité encore récemment dénoncée par un rapport cinglant sur la gestion des Hôpitaux de Paris, ne soient pas évoqués dans cet article est un hasard qui n’est en rien fortuit.
Il faut faire payer les riches! Mais surtout ne pas dire que plus de la moitié des prélèvements vont dans la poche des employés de l’Etat.
Décidemment, Sartre, Libé, c’est une école de la démagogie.
Prendre aux riches, oui, mais pour en garder plus de la moitié, distribuer l’essentiel du reste à une clientèle électorale sure, et donner les miettes aux pauvres.
Comme c’est trop long et que les gens risqueraient de ne pas tout comprendre, cette école apprend à résumer par « Prendre aux riches pour donner aux pauvres ».
Du point de du marketing politique, il faut reconnaître que c’est plus « vendeur ».
mai 14, 2010
tout est mis en oeuvre pour rendre le s gens de plus en plus dépendant
Après avoir encouragé les femmes pour avoir des enfants par des aides au logement à la construction etc..on va diminuer les allocations et tellement les réduire
mais comme l’a dessiné ITURRIA dans une bulle:’on ne dit pas rigeur’ il faut dire responsabilité et il ne faut pas dire C… mais i il faut dire mal-comprenant !
juin 7, 2011
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juillet 18, 2011
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mars 4, 2013
Nigdy nie przyszło by mi do głowy, że można tak ciekawie przedstawic opisany w artykule temat.
novembre 13, 2014
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