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Suite de Secret Story 4. Vendredi soir 17 septembre, Amélie et Senna s’étaient mariés (on pourra feuilleter sur TF1.fr l’album photos du mariage).  Dans les jours qui ont suivi, ils n’ont plus parlé que de faire un bébé. « On fait tout pour ». A vrai dire, ils n’ont pas attendu que le père Laurent bénisse leur union; une semaine avait à peine coulé que vendredi dernier Benjamin Castaldi annonçait qu’un « huitième habitant potentiel» s’apprêtait à entrer dans la maison des Secrets. Eh oui ! Amélie présente tous les symptômes d’une femme enceinte, irritable, sautes d’humeur, petites envies. Rien n’est sûr cependant, car la jeune femme a toujours manifesté un tempérament volcanique.

La production a remis à Amélie un test de grossesse. Mais les résultats ne nous ont pas encore été communiqués.

Le surlendemain, Des cris ont réveillé les habitants de la maison des Secrets. Un gros bébé en celluloïd les attendait dans un landau, entouré de jouets et peluches. Amélie et Senna vont pouvoir faire leur apprentissage de jeunes parents. Toutes les trois heures, le poupon crie, il faut lui donner un biberon, ou changer sa couche pour le calmer. La Voix organise un concours de baby sitters.

Après avoir  produit « le plus beau jour de la vie » d’Amélie (24 ans, serveuse à Liège) et de Senna 20 ans, joueur de basket), ce jeu de télé réalité culte (quoique l’audience a baissé) va  peut-être nous fabriquer le plus heureux des événements, un bébé conçu sur scène, en direct, live, le premier Dolly humain du reality show, cloné par TF1.

Amélie et Senna ne sont pas des avatars d’un jeu vidéo ni des acteurs d’une fiction. Ce qui est stupéfiant, abstraction faite de considérations morales et esthétiques, c’est que tout est à la fois réel et scénarisé.

Et j’observe que personne n’est dupe, et ne veut prendre le spectacle trop au sérieux.  Ni l’animateur, qui persifle, goguenard, ni le public. « La maison est remplie de doux dingues et le show est au rendez-vous », a dit Benjie. Ma fille (17 ans) et ses copines (qui ne ratent jamais un épisode) rigolent, ricanent, commentent. Déjà qu’elles trouvaient qu’Amélie et Senna allaient trop vite en besogne maritale mais là, c’est l’overdose, elles se sentent flouées, grugées, c’est limite faute professionnelle. « C’est du grand n’importe quoi, s’insurge Léa. Avant, ils se prenaient pas la tête. On riait. Maintenant, il y a cette meuf épouvantable, et, à part Bastien, ils sont tous débiles, il n’y en a aucun qui parle plus de trois mots ». Il faut dire qu’à part « je m’en bats les couilles », le registre d’Amélie est restreint.

Faut-il inventer l’expression « souffre-bonheur » ?

Je me dis, et m’inclue dans le lot, que nous sommes des personnes complexes, souvent imprévisibles. Le « Monde » daté du mercredi 22 septembre titrait: « seuls 54 % des Français veulent la fin du bouclier fiscal » (selon le baromètre mensuel du moral économique TNS Sofres-Publicis Consultants). Pourquoi ce « seuls » ? 54 %’est un magnifique score électoral. Pourtant l’article parle d’une « courte majorité ».

J’imagine que pour la rédaction du « Monde », il allait de soi que presque tous les Français étaient contre le bouclier fiscal, pour la raison que les pauvres n’aiment pas les riches, les privilèges, le bling bling  C’est une évidence de gauche, un fondamental qu’en d’autres temps, avant l’émergence des classes moyennes, on a appelé la lutte des classes.

Si les Français votent mal, contre leurs propres intérêts, c’est parce que le pouvoir les intoxique (par les médias) ou réveille les vieux démons sécuritaires.

Eh bien non, c’est plus compliqué. Les Français ne sont pas plus crédules que le public de Secret Story ni plus rationnels que les candidats de Secret Story. Les logiques individuelles ne font pas forcément appel aux mêmes raisons que la Pensée dite rationnelle.PG