Tout le monde en doutait, certains de mes confrères l’avaient même élégamment exécuté, au nom de sa relation avec Nicolas Sarkozy, mais il sera de la partie. Comme je l’indiquais il y a quelques semaines, l’ex journaliste de France 2, puis de Public Sénat, Pierre Sled, sera officiellement installé aujourd’hui à la direction des programmes de France 3.
Personnalité énergique et sympathique, celui dont la carrière fut récompensée par le passé par trois Sept d’Or, hérite d’une direction stratégique, avec pour mission de redresser l’image et l’audience d’une chaîne à la peine.
Ci-dessous, l’article que je lui consacrais dans les colonnes de l’Express, il y a de cela un mois.
« Nicolas Sarkozy ? Je ne l’ai vu qu’une seule fois en deux ans, lors de la présentation de la loi Hadopi à l’Elysée : quelle affaire! » L’agacement se lit sur le visage de l’ancien présentateur du magazine Stade 2, Pierre Sled, journaliste aujourd’hui en poste au sein
de la Chaîne parlementaire (LCP). Rémy Pflimlin, le nouveau PDG de France Télévisions, devrait prochainement lui confier la direction des ?programmes d’une entreprise sinistrée de quelque 6 000 salariés, France 3.
Joli poste, persiflent les milieux audiovisuels, qui y voient la main du chef de l’Etat, l’intéressé figurant, dit-on, sur la liste des protégés du locataire de l’Elysée… « Ce n’est pas parce que vous échangez de temps en temps avec le président de la République que vous êtes pour
autant l’un de ses intimes et a fortiori un pistonné ! » poursuit celui qui n’accepte pas de « procès en sorcellerie ».?Il s’emploie à les désamorcer, avec le soutien de personnalités de gauche, dont Anne Hidalgo, première adjointe PS au maire de Paris.
Et on le comprend. Car le climat de suspicion qui accompagne les débuts du nouveau patron de la télévision publique n’est pas fait pour faciliter l’évolution de certaines carrières dans l’audiovisuel : attendu au coin du bois, Rémy Pflimlin – dont le tout premier geste, symbolique, a consisté à écarter Arlette Chabot, jugée indésirable par l’Elysée, de la direction de l’information de France Télévisions – sait que chacune de ses décisions sera désormais examinée à l’aune de ses liens de subordination avec celui qui l’a nommé au cours de l’été. Comme pour mieux prévenir les critiques, le nouveau PDG de France 2 et de France 3 ne cesse d’ailleurs, à ce propos, de marteler le mot « indépendance », une notion « consubstantielle à la télévision publique », clame-t-il.
La formule résistera-t-elle aux pratiques du chef de l’Etat ? Nicolas Sarkozy, qui aime souvent se mêler des nominations dans les chaînes de télévision ou de radio, avec une franchise de ton parfois déconcertante, a déjà réussi à contrarier nombre de vocations, en se faisant trop ? Ostensiblement l’avocat de tel ou tel : le plus célèbre
cafouillage fut le projet de nomination avorté, en 2007, du patron du quotidien Les Echos, Nicolas Beytout, à la direction de l’information de TF1. Nicolas Sarkozy l’avait pour ainsi dire intronisé avant l’heure, déclenchant une bronca au sein de la chaîne, qui menaça sa direction d’un conflit majeur.
Depuis, les exemples d’intervention se sont multipliés : l’ancien maire de Neuilly, qui avait annoncé l’arrivée d’Harry Roselmack à TF1 un jour avant son officialisation, n’a jamais relâché la pression sur les anciens dirigeants de France Télévisions, Patrick de Carolis et Patrice Duhamel, un tandem qu’il tint bride serrée deux années durant : le chef de l’Etat a souvent joué les DRH de France Télévisions, défendant le retour en grâce de Patrick Sabatier, s’en prenant à Patrick Sébastien et à Laurent Ruquier, deux animateurs qu’il a couchés sur sa liste noire.
Pour Pierre Sled, l’objectif est clair : il s’agit de se défaire d’une étiquette sarkozyste et d’un parrainage présidentiel devenu encombrant, sans avoir à renier pour autant sa relation avec le chef de l’Etat. Sled dont le cursus – Canal +, France 2, Public Sénat, LCP… – est solide, réclame ainsi qu’on le juge sur pièces, qu’on le laisse travailler. Et qu’on « cesse », dit-il, « de fantasmer sur je ne sais quelles consignes venues d’en haut ». De l’Elysée, où Nicolas Sarkozy entend bien continuer à superviser le casting des chaînes publiques.
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octobre 28, 2010
…« Nicolas Sarkozy ? Je ne l’ai vu qu’une seule fois en deux ans, lors de la présentation de la loi Hadopi à l’Elysée : quelle affaire! »…
…sans avoir à renier pour autant sa relation avec le chef de l’Etat…
Comprenne qui pourra !
octobre 28, 2010
Une grande chaîne nationale de service public dirigée par un petit courtisan ambitieux à la culture limitée;
c’est désolant.
l’ animation des réseaux amis paye au détriment de la culture, de l’éducation qui devraient être la mission du service public.
La France baisse, lamentablement, baisse.
Et les amis de Sarkozy sont en bonne place ce qui est logique…
octobre 29, 2010
Pierre Sled, Fabien Nahmias et Patrick Cohen récemment nommés à des postes stratégiques dans les médias ont été formés au Sarkozysme par JPE (Public Sénat et Europe 1). On va continuer à entendre le même type de questionnement que celui qu’on entend depuis 35 ans.
février 1, 2011
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février 6, 2011
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