L’organisation de l’interview télévisée de Nicolas Sarkozy jeudi prochain n’échappe pas aux précédents: Ce rituel continue de faire l’objet de calculs d’apothicaires qui voit l’Elysée tenter de confectionner le meilleur casting possible, avec un dosage de journalistes à chaque fois pesé au millimètre et un casting à chaque fois légèrement remanié. C’est ainsi qu’au lendemain de l’annonce du remaniement gouvernemental, le chef de l’Etat s’adressera aux français entouré d’un trio d’intervieweurs composé de Claire Chazal, pour TF1, de David Pujadas pour France 2 et de Michel Denisot pour Canal+.
C’est la toute première fois que la chaîne cryptée, qui en a fait officiellement la demande voilà quelques jours par la voix de son patron, Rodolphe Belmer, est ainsi habilitée à rentrer dans le cercle très fermé des chaînes auréolées de ce privilège. Michel Denisot, qui connaît de longue date Nicolas Sarkozy -pour avoir notamment écrit un livre d’entretien en sa compagnie, Au bout de la passion l’équilibre et partagé l’amour du football et du club de la capitale, le PSG -, a donc été choisit au détriment du chroniqueur politique maison, Jean-Michel Aphatie, qui figurant avec Nicolas Demorand, Edwy Plénel, Nicolas Domenach, Laurent Joffrin et quelques autres confrères sur la liste de ceux dont le chef de l’Etat ne veut pas entendre parler, a vu son nom biffé.
S’il n’est pas dans mon esprit de porter le moindre jugement sur les qualités des trois journalistes désignés, on doit s’interroger sur cette pratique surannée qui voit l’Elysée et le chef de l’Etat disposer à leur guise d’une profession, à qui l’on distribue bons et mauvais points. Il est anormal que non content de s’inviter sur les plateaux de télévision à la date et l’heure de son choix, le Président de la République, -hier VGE, François Mitterrand et Jacques Chirac, aujourd’hui Nicolas Sarkozy-, désigne les journalistes qui auront le privilège de l’approcher.
Tout comme il est tout aussi déroutant et dérangeant qu’infiniment formatés ces exercices imposés voient des journalistes engoncés s’interdire, au nom d’une règle non écrite et fumeuse, tout droit de suite au fil de l’interview en question: Le président peut asséner les plus énormes contre-vérités, il est assuré que ses interlocuteurs ne le reprendront pas, ne le relanceront pas, au nom d’une sacralisation de sa fonction. Les intervieweurs interviewent le président dispose…
Alain Minc, son conseiller, avec lequel je m’entretenais de cette question il y a peu, me disait qu’il avait longuement défendu et à plusieurs reprises devant Nicolas Sarkozy l’idée d’un entretien télévisé qui le verrait se confronter avec des journalistes réputés rugueux, voire hostiles ou en désaccord avec lui: convaincu que le locataire de l’Elysée n’est jamais meilleur que dans l’affrontement, jamais plus à son aise qu’au milieu de la houle, Minc estimait que ce dernier aurait tout à gagner à croiser le fer et à accepter la confrontation directe. Il n’a pas été entendu.
Nicolas Sarkozy pourra arguer que l’entretien de jeudi prochain n’est pas fait pour aller ferrailler sur la question des retraites, sur les dissensions au sein de sa majorité ou sur l’effondrement de sa cote popularité dans les sondages, mais pour simplement expliquer les raisons d’un profond remaniement à moins de deux de l’élection présidentielle et pour dessiner également les contours de cette fin de mandat. Une intervention à minima qui risque fort de se transformer en un long monologue.
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novembre 12, 2010
« On doit s’interroger sur cette pratique surannée qui voit l’Elysée et le chef de l’Etat disposer à leur guise d’une profession ». Certes ! Et je déplore que toute la profession ne réagisse pas à cet abus en refusant d’interviewer le président s’il n’accepte pas les représentants qu’elle-même désignerait…
Cela serait preuve d’une indépendance d’esprit qui revaloriserait notre métier et renforcerait notre crédibilité face au public.
novembre 12, 2010
« On doit s’interroger sur cette pratique surannée qui voit l’Elysée et le chef de l’Etat disposer à leur guise d’une profession ».
Certes. On peut aussi s’interroger sur le « droit » que s’arrogent certains journalistes du service public (M. Drucker ou L. Ruquier) de choisir qui ils invitent (i.e. Mélenchon oui, Marine le Pen non).
Pour l’arbitraire, les rôles sont bien partagés.
novembre 12, 2010
À Gérald :
« On doit s’interroger sur cette pratique surannée qui voit l’Elysée et le chef de l’Etat disposer à leur guise d’une profession ».
On parle de la profession de journalistes, à ce que je sache, Mélanchon et Marine Lepen ne sont pas journalistes, ce qui modifie le sens de votre commentaire.
JV.
novembre 12, 2010
Le plus « extaordinaire » est le choix d’un animateur d’une emissison de variétés pour interroger le President de la Republique. La qualité du Grand Journal n’est pas en cause ici ( bien qu’il y ait à dire sur ces emissions de promotion) mais Michel Denisot est avant tout un animateur de talkshow qui est là pour faire des relances que ce soit avec des politiques, des acteurs ou des chanteurs, il n’est PAS un journaliste politique. Il n' »interroge » pas ses invités et je n’ai pas de souvenir qu’il ait jamais posé une question très argumentée ou qui fache vraiment. Ce choix est consternant et augure bien du niveau de l’entretien de jeudi prochain. Ruquier, Ardisson, Drucker recoivent aussi des politiquees, seront-ils les prochains choisis? N’attendons aucune réponse sérieuse de cet interview, il est clairement prouvé que l’on est dans le spectacle, uniquement le spectacle. Lamentable
novembre 12, 2010
Et pourquoi pas Denisot? Ce dernier anime une émission dans laquelle la politique et l’anti-Sarkozisme sont très présents. On verra s’il fait mieux que TF1.
Les questions posées par les journalistes à B.Obama lui sont soumises avant chaque conférence de presse.
novembre 12, 2010
@CLAUSE & Co
Denisot est discrédité de facto. Il a signé sur commande pour Sarkozy en 1995, un ouvrage lénifiant et mielleux faisant la promotion du bras droit de Balladur, pour les élections présidentielles de l’époque.
De plus, cet « ami » du président rejoint le très frileux Pujadas, lequel a fait ses armes chez l’ami Bouygues (LCI) avant d’être nommé chef présentateur du 20h de la 2. Quant à la blonde de service, elle émarge chez le même employeur (TF1-Bouygues).
On en vient presque à regretter Mourousi, Duhamel et Elkkabbach (euh, non, pas ce dernier !).
novembre 12, 2010
Effarant qu’on nous rejoue la même scène, les yeux dans les yeux, la main sur le coeur, avec trois acteurs disqualifiés.
Effarant que la télé soit le lieu d’un pur mirage, scénarisé pour attraper les gogos.
Effarant de penser que pendant que va se jouer cette tartarinade, le monde se prépare à une nouvelle crise.
novembre 13, 2010
MR REVEL
Votre profession le journalisme ST GERMAIN DES PRES est à 90 % de gôche friquée
pour vous ce n’est pas peut être suffisant!!!
attendez un peu les 100%,c’est pour bientôt!!
janvier 18, 2011
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janvier 31, 2011
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février 7, 2011
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