Atypique, corseté et complexe, le processus qui doit conduire à la désignation du successeur d’Eric Fottorino aux commandes du Monde risque de déboucher sur un malentendu. En obtenant cet été un droit de regard absolu sur cette nomination, (puisqu’il faudra aux candidats en lice le feu vert de 60% des rédacteurs du quotidien pour l’emporter, soit un quasi plébiscite pour l’intéressé(e)), les journalistes du Monde ont pour ainsi dire entravé les nouveaux propriétaires du titre, (le fameux trio Bergé-Niel-Pigasse) : ramenés au rang de simple observateur, le trio BNP n’a guère de marge de manœuvre au sein d’un processus de désignation cadenassé. Situation inédite, en effet, ceux là même qui viennent de sauver ce journal d’un dépôt de bilan programmé se voient aujourd’hui condamner à entériner le choix d’une rédaction soucieuse avant tout de préserver ses statuts et son indépendance.
Voilà qui est parfaitement honorable, -et qui le lui reprocherait ?-, mais vouloir tenir à distance des actionnaires décidés à mettre de l’ordre dans les finances d’un journal au train de vie jugé trop conséquent, risque de créer demain de vives tensions. Voilà des semaines, en effet, que la presse se fait l’écho des premières mesures d’économies, -dont la suppression d’une quarantaine de voitures de fonction- décrétées par une nouvelle équipe aux pratiques musclées, type «Cost-killers ». Le message se veut limpide: l’avenir du Monde passera inévitablement par un plan d’assainissement draconien et des mesures d’économies qui risquent fort de se révéler de grande ampleur.
Mais qui pour mener ce plan? Qui pour appliquer la feuille de route d’un triumvirat décidé à faire de ce groupe de presse une entreprise florissante? Qui pour accepter d’aller saigner à blanc une rédaction à qui le nouvel élu devra tout simplement son mandat? De quelle marge de manœuvre disposera le prochain patron du Monde ? Ecartelé entre les exigences d’actionnaires décidés à porter le fer et à réformer profondément l’entreprise et des journalistes soucieux de protéger leur outil de travail, le successeur d’Eric Fottorino devra naviguer sur la ligne de crète. Avec le risque d’y laisser des plumes, au fil de conflits sociaux inévitables.
décembre 28, 2010
Vous ne pourriez pas lui dire qu’il est ridicule avec son écharpe rouge, votre copain? Si encore elle lui avait été donnée par…je cherche un nom honorable…
Là il fait vraiment petit chevalier du Moyen Age portant les couleurs de sa belle.
décembre 28, 2010
Je suis toujours amusé par votre vision modulable des situations.
Vous semblez ici reprocher aux journaslites de vouloir préserver leur indépendance vis à vis du trio actionnaire. Or Pierre Bergé a dit publiquement que l’un de ses objectifs en achetant Le Monde était de contribuer à la victoire de la gauche en 2012.Dans ce cas, vous soutenez les actionnaires. Une première, est ce lié à la finalité ?
P.S. : Je m’étonne que vous rebondissiez pas sur l’article de Capital sur les privilèges des journalistes de France 3.
décembre 28, 2010
Moi, je vois un candidat à ce poste: le sieur Plenel….
décembre 29, 2010
Qui peut encore lire sérieusement les propos de Renaud Revel?
Ne trouvez-vous pas qu’il s’est suffisamment discrédité?
Le peu de commentaires tend, Dieu merci, à le démontrer…