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La révolution de jasmin, et la gendarmette: La chronique de Philippe Gavi.

par
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Qu’est ce qui fait le trop et qu’un pays, un peuple oblige le président despote à  démissionner, et fuir avec sa famille et son butin ? Une des tâches majeures des médias est de commenter, en temps réel, ce qui se passe, et de prévoir les lendemains. Mais comment expliquer une révolution impensée, sans révolutionnaires, sans meneurs ni leaders, sans armes, spontanée? On pourra toujours avancer que l’immolation par le feu d’un jeune vendeur ambulant a été l’événement déclencheur du trop, mais  c’est de l’analyse après coup. Tout au long des journées précédant la chute de Ben Ali, commentateurs et experts n’ont cessé de répéter que personne ne savait quelle serait l’issue des événements.

Nous pouvons clamer victoire des forces démocratiques, des médias, qui ont suivi le mouvement et l’ont amplifié, des opinions publiques occidentales, et  des chefs d’Etat de l’Occident, qui ont fait pression sur Ben Ali.

Certes, mais ça ne marche pas toujours. Regardez la Birmanie. Le pouvoir militaire continue de s’accrocher. En Côte d’Ivoire, la communauté internationale n’a pas encore fait fléchir Laurent Ghagbo.

La vérité est que les révolutions démocratiques ont très souvent été inattendues, surprenantes, en disjonction avec les théories idéologiques, les forces politiques en présence et les prévisions. Aussi bien souvent leur est-il donné un nom de fleur, révolution des marguerites en Hongrie, des œillets au Portugal…. Et maintenant la variante florale tunisienne, dite « révolution de jasmin » (fleur nationale) est déjà sur les tablettes de Google et sur Wikipedia (comme « suite de manifestations insurrectionnelles »).  Ajouter ces révolutions silencieuses en Amérique latine qui ont fait  que sans guérilla la Bolivie ou le Chili ont liquidé les juntes militaires.

Seule certitude : c’est quand les classes moyennes sont exaspérées par le niveau de corruption et la répression des libertés que l’émeute de la rue peut faire basculer le régime.

Ben Ali n’aurait pas cédé s’il n’avait eu la certitude que l’ensemble de la société tunisienne se dressait contre lui et SA police. Ce qui montre que les Tunisiens  sont un peuple à part, plus ouvert, aimable, libre penseur, où les femmes sont plus libres que dans les autres pays d’une région du monde cyanosée par  l’islamisme et des dictateurs.  L’empathie est d’ailleurs la seule ressource naturelle de la Tunisie. Il n’y a ni pétrole, ni diamants, ni rubis mais il y a le tourisme.

Oui, non, car rien n’est jamais acquis, la douceur est trompeuse, voyez l’histoire du Cambodge et du Liban. Ou Ben Ali.

Certains « réalistes », (dominants au Quai d’Orsay, et qui n’ont rien vu venir, murmurent déjà qu’on risque de regretter Ben Ali. Nous autres occidentaux laïcs inquiets des progrès de la vague musulmane religieuse, étions bien contents que Ben Ali ait mené une répression féroce contre ses fondamentalistes.

Pour autant, nous n’étions pas d’accord avec les tortures dans les prisons. La violence policière fait toujours contagion; des islamistes on passe aux étudiants, aux syndicalistes, aux opposants, on enferme, on tape, on finit par tuer  Il ne faut jamais lâcher les coudes de la police, ni  en faire une valeur cardinale.

La proposition qu’a faite Michelle Alliot-Marie au président Ben Ali d’une assistance policière a été indécente, grotesque, stupide. En plus, la gendarmette ministre des Affaires étrangères a persisté dans le JDD :   « Les forces de l’ordre françaises ont un savoir reconnu pour gérer des mouvements de foule sans usage disproportionné de la force ». Autant dire que la France prend parti contre le « mouvement de foule » dans son ancien protectorat.

Je ne pense pas que la France doive s’honorer d’avoir des compétences particulières dans l’art de la répression policière. Nous serions plus propres, nous évitons les morts, minimisons les bavures, lavons plus blanc ? C’est vrai que nos forces de police (qui dans le passé ont toujours fait preuve d’une brutalité inouïe, pensez à la collaboration, à Charonne, aux Algériens jetés dans la Seine en  1961) sont exercées à mater les jeunes des cités, dont beaucoup sont d’origine maghrébine, mais on attend toujours la preuve de leur efficacité.

J’imagine le scandale si « « nous avions envoyé en Tunisie canons à eau, Taser, gaz lacrymogènes…. .

Cela en dit long sur la bouillie qu’il peut y avoir dans la tête de dirigeants. Quand tant de déraisons rentrent en équation,  tout est possible. Le Trop n’est pas écrit d’avance. PG

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3 Comments
  • Ksven
    janvier 17, 2011

    Je considère comme extrêmement choquante la phrase:
    « Nous autres occidentaux laïcs inquiets des progrès de la vague musulmane religieuse, étions bien contents que Ben Ali ait mené une répression féroce contre ses fondamentalistes ». Ce type de politique à court terme mène directement à la situation algérienne actuelle. Elle va nous sauter au visage un jour, et là les fondamentalistes prendront le pouvoir pour des décennies. La défense des droits humains est indivisible moralement et politiquement. Quand on finance Ben Laden, à partir de 1979, pour attirer les soviétiques en Afghanistan, un jour, il revient chez vous, que ce soit un 11 septembre ou que ce soit au Kosovo. Mais d’ailleurs, là n’est pas la raison de notre soutien à Ben Ali, la France et l’Europe se sont montrés très fermes vis à vis de Loukachenko. Or celui-ci n’a pas, et de loin, autant de crimes à son actif que Ben Ali. Il faut croire que Ben Ali avait des arguments sonnants et trébuchants pour amadouer l’Europe, ses politiciens et sa Presse.

  • GED
    janvier 17, 2011

    Monsieur REVEL, il me semble que vous écouté trop Antoine Sfeir, ancien contemplateur de ben ALI. Peut-être faut-il s’interroger sur les attentats contre les chrétiens en Egypte, sont-ils le fait des islamistes ou d’un pouvoir corrompu qui fait diversion? Rien n’est moins sur.

  • geoges
    janvier 18, 2011

    Alliot-Marie aux Etats-unis ou en Angleterre il y a longtemps quelle aurait démissioner mais en France on a la culture des pays arabes on est indéboulonnable!!
    LAMENTABLE