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Le danger du populisme.

par
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On l’a vu partout. Assaillie par les questions des médias nationaux, interrogée au même titre qu’un éditorialiste en vogue, Fatiha Djegaoud, pharmacienne de son état à de la cité des Moulins, à Nice, aura fait les choux gras de la presse durant plusieurs jours.

Si je décide de revenir sur cet épisode qui a vu cette habitante de Nice participer, face à Nicolas Sarkozy, à cette mascarade d’émission de débat politique, sur TF1, Paroles de Français, alors que nous étions dans le cadre d’une tribune accordée au chef de l’Etat – et pourquoi pas?- , c’est qu’elle incarne à elle seule l’extraordinaire opération de dévoiement du discours politique à la télévision.

Et au-delà, une lame de fond qui voit l’homme de la rue placer à l’épicentre du petit écran.

La religion du panel a donc remplacé l’expertise. Bombardé intervenant politique, le citoyen remplace le journaliste, lequel – Jean-Pierre Pernault, ce soir là-,  a vu son rôle cantonné à celui d’un passe-plat.

C’est ainsi que Nicolas Sarkozy a pu dérouler sans grands dangers, face à un auditoire qui ne risquait pas de perturber la mécanique présidentielle si bien huilée. Cette opération de marketing politique, indigne d’une chaîne de cette stature, est dangereuse à plus d’un titre. Elle induit d‘abord, que la politique peut très bien se faire en bas de l’immeuble, au coin du comptoir. Elle induit aussi que le journaliste politique n’aurait qu’une vision  étriquée, partiale, biaisée, réductrice,  et forcément politicienne du débat politicien. Une suspicion vieille comme Hérode qu’il conviendrait de combattre avec pugnacité. Assez des clichés!

Cette pratique populiste des choses est préoccupante pour une démocratie, qui ne peut pas accepter qu’un Président de la République choisisse de se confronter à des français forcément désarmés face à lui. Plutôt qu’à des professionnels de la profession, qui seraient allés le tisonner, on peut l’espérer, alors que ce même jour, MAM et Fillon voyageaient «en classe Affaires », pour reprendre le titre de Libération.

Populiste, cette dérive ne peut apporter que du grain à moudre à tous ceux qui continuent de se défier des médias et de l’information qu’ils dispensent : en témoigne la dernière enquête réalisée pour le quotidien La Croix sur ce thème,  accablante pour les journalistes, à bien des égards, des journalistes à qui on ne cesse de faire des  procés en illégitimité. Ne voudrait-il pas mieux qu’un grand médias comme TF1 s’emploie à réhabiliter l’image écornée d’une profession, que cette chaîne est sensée défendre, plutôt que de lui substituer un ersatz?

 Populiste, la démarche de TF1 s’inscrit dans un contexte plus général, qui voit la télévision, globalement,  placer  l’individu au cœur de ses programmes. Plus besoin d’animateurs, c’est l‘homme de la rue qui fait le show. De Koh Lanta à Master Chef, de Pékin Express à Secret Story, en passant par Fear Factor ou La Nouvelle Star, la totalité des programmes de télé- réalité du petit écran, toutes chaînes confondues, sont portés par des inconnus, désormais le plus souvent rémunérés, puisque la justice leur a récemment octroyé ce droit. Il serait intéressant de savoir que qu’en pensent  les intermittents du spectacle, au chômage…

C’est ainsi qu’on on a vu fleurir, depuis quelques années, des émissions de cuisine, de décoration, de rencontres, dont la seule et unique valeur ajoutée est le casting. L’information, elle-même, n’échappe pas à cette dérive, qui voit les chaînes se livrer à des reconstitutions douteuses de faits-divers. Et cette tendance devrait s’accentuer, vu les projets en cours. Plus besoin d’animateurs, mais plus besoin d’auteurs non plus, depuis que les maisons d’édition multiplient la publication à la pelle de témoignages de quidams, inspirés de faits-divers et de destins souvent glauques. 

La parole est aux auditeurs, nous serinent RTL, Europe 1 et RMC, où le café du commerce ne désemplit pas. Si la presse a ses lacunes, les journalistes leurs carences, on ne peut accepter un tel dévoiement d’un métier pilier de toute  démocratie. Pardonnez l’emphase.

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9 Comments
  • Martine Mairal
    février 16, 2011

    Après tout, le Français du coin de la rue est aussi un citoyen doté d’un bulletin de vote. Pourquoi les journalistes lui dénieraient-ils le cerveau et le bon sens qui va avec ? Pourquoi serait-il indigne de poser ses questions en direct au président de la République sans le truchement d’un professionnel ? Pourquoi devrait-il se soucier de faire le spectacle quand il passe à la télé ? Soulignons que cette émission soporifique a fait, que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons, un score d’audience dont beaucoup de journalistes n’auraient été que trop heureux de se vanter le lendemain matin s’ils avaient en personne mené un débat dont on n’est pas du tout certains qu’il y aurait gagné en clarté et en intérêt.
    Le citoyen pourrait également répondre au journaliste qu’il a souvent l’impression que ce grand professionnel qui le prend de si haut est plus occupé à vendre un maximum de papier qu’à l’informer, plus préoccupé de trouver l’angle qui fait monter la pression sur le sujet que celui qui éclaire véritablement l’objet de la question. Sans parler du fait que les bonnes questions, celles que le citoyen lambda aimerait bien entendre le journaliste poser, le sont trop rarement.
    Merci malgré tout de continuer à y croire et à essayer de nous informer. A nous de garder l’esprit critique et de recouper les informations dans cette mer de nouvelles qui me donne l’envie soudaine de citer ce cher vieux Rabelais (Gargantua, 19) : « Omnis clocha clochabilis in clocherio clochando ; clochans clochativo clochare facit clochabiliter clochandis. » Sic !

  • buse
    février 17, 2011

    Le logo d’I>Télé, sur votre bannière, n’est plus le bon depuis près de… 3 (!!!) ans. WAKE UP!!!

  • buse
    février 17, 2011

    …et ni celui de « L’EXPRESS »! Ébé…

  • buse
    février 17, 2011

    o_O

  • Morza
    février 17, 2011

    Vous croyez sincèrement que si il y avait eu 2 ou 3 journalistes en lieu et place du panel, l’interview aurait été différent?

  • Guzet
    février 17, 2011

    Les clones journalistiques qui circulent dans le paysage médiatique, dont le récent jeu de chaises musicales entre radios, télés et journaux, a montré à quel point ils étaient interchangeables, écrivant et disant tous la même chose au même moment (cf par exemple leura hargne justicière à l’égard des dictateurs déchus aprés les connivences antérieures) sont ils plus crédibles que les simples citoyens…?

  • Coquelicot
    février 21, 2011

    Le populisme façon TF1 ne sera pas allé jusqu’à inviter une fois de + le syndicaliste de l’année dernière, le seul qui avait attaqué frontalement N. Sarkozy en le rabrouant à chacune de ses exactitudes et de ses boniments.
    Le populisme façon TF1 n’aura pas changé grand-chose, avec des journalistes comme J.P Pernault ou d’autres les débats n’auraient pas volé + haut, il suffit de se souvenir de la honte que nous avons sans doute été nombreux à ressentir devant les spectacle pathétique de Mme Ferrari, Mr Pujadas et Mr Denisot tétanisés et à plat-ventre devant un président de la république ..
    Ou alors c’était Mme Chazal à la place de Mme Ferrari ?
    Voilà que j’ai un doute,me souvenant de N. Sarkozy insistant auprès de C. Chazal pour qu’elle se ridiculise devant tous les télespectateurs en reconnaissant que le Petit Leader avait raison, preuve que ces soirées télévisées sont tristes à pleurer avec un président Sarkozy qui n’ accepte de se faire questionner par des journalistes triés par ses soins.
    Il doit vraiment avoir peur notre président si maintenant il n’accepte même plus de parler à des journalistes, pourtant pour la plupart prêts à lui servir la soupe encore et encore.
    Quand j’entends les journalistes commenter les interventions du président de la république après coup en le complimentant, en le trouvant à chaque fois bon …
    Ce sont donc les mêmes qui trouvaient Tapie génial en patron moderne et J.Marie Messier épatant en grand patron français ou qui n’ont rien trouvé à redire des présidents égyptiens, marocains ou tunisiens pendant des dizaines d’années ?

    Sont-ils pour la plupart seulement achetés nos journalistes français ou sont-ils seulement incompétents ou courtisans dans l’âme ?
    C’est vrai qu’on a de sacrés comiques, voir à la TV un Duhamel ou un Barbier revenant sans doute de se faire flatter à l’ Eysée et frétillant d’aise …
    Merci à N. Sarkozy de nous avoir permis de découvrir le journalisme français plat-ventrisme, châpeau, enfoncés les humoristes façon Guillon ou Dieudonné !
    ça fait peur !

  • dédé
    février 23, 2011

    Rien à rajouter au commentaire de Coquelicot.
    Ce com devrait être sur la table de chevet de tous les journalistes, ou encadré dans le living.

  • demitrius
    mars 10, 2011

    Journaliste ? C’est quoi ! Faire du lèche-bottes, et être dans le politiquement correct !! Arretez d’employer aussi le mot populiste qui est le mépris du peuple. Populiste c’est quoi pour vous ! Dire tout haut ce que pense tout le monde tout bas ? Populiste veut dire du peuple et le peuple a aussi un QI parfois, et faites gaffe le jour où il s’en sert. Journaliste ! ?? Il n’y en a plus, les vrais sont ailleurs, ils ont tous peur pour leur carrière, c’est tout. Et dès qu’il y en a un bon, il est aussitôt rejeté par ses confrères qui rampent…….