Le MIP TV, salon qui a fermé ses portes à Cannes, est toujours ce haut lieu des professionnels de l’audiovisuel : un marché où se bousculent vendeurs et acheteurs de progammes venus du monde entier. Durant les cinq jours qu’a duré ce salon, j’ai été abreuvé de communiqués de presse m’informant de l’actualité de ce vaste barnum. Le tout en anglais.
Il eut été un temps où le ministre de la Culture en place bataillait, au nom de « L’exception culturelle », afin que la langue française soit protégée, notamment sur notre sol. Cannes n’étant pas Los Angeles, on aurait pu espérer que Frédéric Mitterrand consente à s’émouvoir de cette dérive et rappelle les organisateurs de ce marché à quelques principes linguistiques. Ce dernier a préféré décorer Arnold Schwarzenegger de la Légion d’honneur !!! Ceci expliquant cela.
« C’était quelque chose d’obscur: chaque fois que je venais avec un projet, on me baladait. J’apprenais parfois les choses par les médias. La gestion humaine était violente. Dans une entreprise normale, cela peut être puni par la loi.» L’animatrice, Danièla Lumbroso, tombe à bras raccourcis dans les colonnes du magazine Télé Star, et au micro de RMC, sur l’ancienne équipe dirigeante de France Télévisions, (Carolis-Duhamel), dont elle obtint, à force d’obstination et d’interventions, (à l’Elysée), un chapelet d’émissions en prime-time.
Pas suffisant, sans doute. Ne jamais injurier l’avenir…C’est donc avec une grande élégance qu’elle exécute ainsi aujourd’hui, et sans ménagement, ceux-là même dont elle faisait à l’époque le siège, tout en vantant dans la presse les mérites de Nicolas Sarkozy.
Il est de bon ton de stigmatiser, depuis quelques semaines, le PDG de TF1, Nonce Paolini, pour avoir mis à l’antenne Carré Vip, programme de télé-réalité envoyé à la casse après la bronca que l’on sait…
Mais il n’est personne pour saluer l’honnêteté avec laquelle ce dernier a pris acte du tollé soulevé par ce programme, avant de le retirer de sa grille de programmes. Une première courageuse. Ayant un peu de mémoire, je me souviens des nombreux précédents tout aussi graveleux laissés à l’antenne sur cette même chaîne, par le passé. Et ce malgré des volées de bois vert: imperturbables, sourds aux critiques, ni Patrick Le Lay, ni Etienne Mougeotte, alors en poste, ne lévèrent un cil. Et TF1 engrangea : de l’audience et de la pub.
Qu’attend l’Etat, (actionnaire et tutelle de la PME baptisée L’Audiovisuel Extérieur de la France) pour régler le différent qui oppose non pas Gbagbo à Outtara mais Alain de Pouzilhac à Christine Ockrent? Conforté par Matignon, le premier est assuré de rester à son poste. Et droite dans ses escarpins, la seconde n’entend rien lâcher. Question : existe t-il une entreprise publique où les dirigeants s’étripent joyeusement, sans que l’Etat y mette un peu d’ordre? Et quelle indécence, au vu de l’argent public injecté dans cette entreprise ou, encore, des confortables émoluments versés à ses principaux cadres!
Est-ce que c’est parce qu’un jour, Marc Olivier Fogiel a eu la maladresse de demander à Carla Bruni, à l’antenne d’Europe 1, « Auriez-vous épousé Nicolas Sarkozy s’il n’avait pas été président de la République ?», que l’ancien journaliste d’Europe 1 est persona non grata sur France Télévisions et ailleurs dans le Paf? Bonne question.
Une chose est vraie, s’exprimant un jour sur le cas Fogiel, la première Dame de France eut cette phrase : « Fogiel a deux problèmes aujourd’hui. L’un avec moi, l’autre avec mon mari ». Et un troisième, par phénomène de ricochet, se doit-on d’ajouter: Avec France Télévisions. L’oukase est d’autant plus incompréhensible qu’à ma connaissance, ayant interrogé quelques éminences, l’épisode a été oublié à l’Elysée, où le chef de l’Etat a semble t-il d’autres chats à fouetter.
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avril 12, 2011
La seule chose dont les dirigeants de tf1 ont pris acte, c’est du bide monumental de leur cochonnerie en termes d’audience. C’est ça la vraie première: pour une fois ni l’audience ni les recettes publicitaires n’allaient être au rendez-vous. Et c’est pour ça qu’ils ont annulé l’émission, pas à cause des critiques.
avril 13, 2011
Tout à fait d’accord avec SAM : ériger Paolini en héros, c’est un peu fort! Il faut d’abord avoir un mépris incroyable du public pour oser lui proposer pareil programme (et le croire susceptible de rencontrer du succès…).
Il faut tout autant de cynisme pour le retirer au prétendu motif qu’il aurait dépassé la limite et qu’il était vulgaire, et non parce que c’était un flop.
Croyez-vous vraiment que si Carré VIP avait engrangé audience et pub, comme vous le dîtes, Paolini serait monté au créneau?
Ps : si quelqu’un peut m’expliquer la structure grammaticale de cette phrase :
« … et rappelle les organisateurs de ce marché à quelques principes linguistiques ». J’ai comme l’impression qu’il y a eu confusion entre le COI et le COD! lol