On connaît désormais le vieux refrain qui consiste à dénoncer ce que le journaliste Serge Halimi appelle, «le bourdonnement satisfait » de nos grands éditorialistes. On connaît la chanson qui consiste à dénoncer « l’impudeur d’une société de connivence », dont la télévision serait le premier vecteur. Et où dans un entrelacs d’amitiés croisées et de renvois d’ascenseurs, une poignée d’oligarques patentés, _Duhamel, Elkabbach, Aphatie, Colombani, Mougeotte, Beytout, BHL, Joffrin, Giesbert, Barbier…_ dispenseraient un catéchisme dont l’opinion, coupée de cet establishment pontifiant, n’aurait que faire.
Bref, on connaît cette rengaine qui n’a d’autre objet qu’alimenter la veine populiste sur le thème rebattu du «Tous pourris».
Je n’épiloguerai pas sur cette thématique à deux sous. Loin de moi l’idée d’exonérer ma profession de tout reproche, mais vouloir la réduire à sa caricature, à une corporation à la pensée conforme, aux idées uniformes et aux réflexes mimétiques, est tout simplement sans aucuns fondements. Allégeance des journalistes face aux puissances de l’argent, révérence face au pouvoir? Allez donc interroger Nicolas Sarkozy sur ce simple aspect d’un discours ambiant devenu étrangement la norme…
C’est en tous les cas le parti pris choisi par l’intarissable Jean-Luc Mélenchon qui a profité de son dernier passage télé en date, (celui de Semaine critique, sur France 2 vendredi soir dernier), pour aller planter quelques banderilles dans l’échine d’Alain Duhamel, le symbole à ses yeux d’une nomenklatura jounalistico-parsienne gloseuse et ventripotente. Et Mélenchon d’aligner à nouveau, et sur le mode jubilatoire, toute une série de poncifs consistants à nous démontrer que la sphère médiatique serait affermée par une poignée d’éditorialistes-aristocrates aux émoluments princiers
Ce qu’il reprocha très élégamment à Alain Duhamel.
On l’entendit même fustiger de manière assez démagogique un système audiovisuel qui ferait peu de cas des emplois précaires, (techniciens ou journalistes), critique qui se conçoit, oubliant qu’il avait lui-même, un jour, humilié et atomisé un jeune journaliste en herbe, un freluquet qui avait eu l’outrecuidance d’interroger sa royale personne!
Il ne fut pas une âme qui vive sur le plateau de Franz-Olivier Giesbert pour faire remarquer au bateleur Mélenchon que sans le système qu’il brocarde avec un plaisir affiché, il ne serait RIEN. Tout juste une sorte de Zébulon sautillant de la politique, dont le poids politique est inversement proportionnel à son imposant et extravagant affichage médiatique.
Le seul intérêt de sa présence pour un présentateur ou un animateur tient en fait à la promesse de vente qu’il incarne et au mode d’expression qu’il utilise à dessein: l’invective. Mélenchon balance, Mélenchon arrose, Mélenchon excommunie, exécute, dénonce des complots stipendiés, avec suffisamment de morgue et de bagout pour que l’arène applaudisse et pour que cela marche.
La télévision, qui a ses charités, commença à l’inviter à dose homéopathique. Et l’interessé y fit ses gammes, avec application et détermination. Si bien qu’aujourd’hui, l’homme trône et dispose d’un rond de serviette sur la plupart des tréteaux de télés, où on l’invite à tout bout de champ. Applaudir aux saillies de Mélenchon ! N’est-ce pas là pourtant l’exemple le plus grossier d’une forme de mimétisme et de pensée unique insupportable?
Car voici, en effet, avec ce dernier, le symbole le plus achevé de la vidéocratie, l’exemple le plus complet de ce que la politique peut engendrer de plus artificiel, de moins authentique et de plus fabriqué, quand elle utilise toutes les ficelles du marketing médiatique, tous les ressorts de la « télécratie ».
Alain Duhamel a bien tenté d’enrayer la mécanique Mélenchon, _ porte-parole labellisé des « sans-voix » et de la « démocratie vivante », pourfendeur du libéralisme et des puissances du mal et j’en passe…_,en comparant ses artifices à ceux employés à la télévision, il y a plus de 25 ans, par un certain Georges Marchais, lequel avait compris et intégré, bien avant tout le monde, la toute puissance de la télévision.
Duhamel en fut pour ses frais : flatté de la comparaison, Mélenhon en rosit de plaisir. Passé maître dans l’art du marketing politique appliqué au petit écran, l’ancien secrétaire général du PC avait un fils spirituel et nous ne le savions pas.
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avril 4, 2011
Rosit de plaisir?
Il déteste être comparé à Georges Marchais.
Par contre le comparer à lui semble en revanche vous faire vous, « rosir de plaisir ».
avril 4, 2011
vous meritez le titre LARBIN de la mediocratie
avril 4, 2011
« Je n’épiloguerai pas sur cette thématique à deux sous »
Formule éculée pour évacuer le fait qu’on n’a pas d’arguments à faire valoir. Allez, je m’y essaie :
texte lamentable digne d’un chien de garde certifié.
avril 4, 2011
M. Mélenchon parle de « médiocrates », c est à dire de personnes qui tiennent leur pouvoir et leur influence de leurs présences dans les médias.
Lui, il est élu, Député européen et le Front de Gauche a obtenu plus de 10 pour cent des suffrages lors des dernières élections. Cela fait une difference, non ?
Pourquoi est ce demagogique de dénoncer la précarité des journalistes ? Curieux. Cela produit justement des conséquences sur ce métier qui concerne tous les citoyens. Peut on en discuter ?
Votre mépris de M. Mélenchon vous ôte votre lucidité.
avril 4, 2011
Article très nul qui multiplie les invectives qu’il prétend dénoncer et ne contient aucune analyse de fond.
avril 4, 2011
Je lis très rarement le site de l’express et c’est par hasard que je tombe sur votre blog.
Les commentaires faits sur l’émission avec Mélenchon sont ahurissants de bétise et mauvaise foi conjugués.
J’ai regardé cette émission et je trouve que l’intelligence de Mélenchon, l’argumentaire permament et pédagogique qu’il pratique est très stimulant.
Les reproches qu’il fait à la médiocratie sont très justifiés. D’ailleurs les frères Duhamel ont joué le jeu et l’émission ne se résume pas au buzz habituel que font les journaleux lorsque Mélenchon est dans une émission et il semble que le vrai but de ses passages médiatiques soit celui d’expliquer, convaincre et ouvrir les esprits à la réflexion.
Il semble qu’il y a encore du travail sur la planche avec vous (par curiosité je suis allée voir votre profil et les thèmes de vos livres ne collent pas avec les préoccupations de Mélenchon.)
avril 4, 2011
C’est une analyse ou un pamphlet que vous nous proposez ? ne voyez vous qu’à chaque fois que vous tentez de répliquer à mélenchon sur sa critique des médias, vous vous enfoncez ?
à vous lire, il est interdit de critiquer votre corporation. Seuls vous y êtes autorisés ! et quelles sont vos autocritiques Môsieur le journaliste? M… à la fin ! on croirait que vous n’écrivez sur mélenchon que dans l’espoir d’exister en tant que journaleux qui n’a rien à dire, car il ne pense rien. Vous cherchez une cause à défendre ? défendez les précaires du journalisme, défendez le pluralisme et la pluralité des opinions, défendez l’indépendance des médias, défendez la solidarité sociale et économique dans vos professions… au lieu de cela, vous défendez le système qui vous donne juste de quoi payer vos factures et briller dans les diners en disant « oui, je suis journaliste à l’Express ». savez-vous au moins de quoi et comment est né l’express ?
avril 4, 2011
Si j’ai bien compris, Jean Luc Mélenchon ne dénonce en rien le journalisme pour sa définition mais pour ce qu’il est devenu.
Il est vrai que bien des choses sont critiquables :
– Les inégalités de salaire entre journaliste (on se croirait au foot ^^’)
– La précarité de bon nombre de journaliste (l’utilisation abusive de stagiaire notamment)
– La façon d’interroger les hommes politiques
– La prioritée financière derrière celle de l’information (surfer sur le phénomène buzzé)
– L’objectivité des journalistes laissent parfois à désirer.
Certe ils existent beaucoup de journaliste qui font du bon travail, mais ceux là ne doivent pas servir de bouclier aux incompétents et aux privilégiés !
Votre post n’a pas sa place dans le site du bon journal qu’est l’Express ! Vous entachez son image !
avril 4, 2011
Vous aussi vous êtes invité au diner du Siècle ? ou bien faites vous tout ce que vous pouvez pour bien vous faire voir afin de vous y faire inviter ?
avril 4, 2011
C’est étonnant, je cherche à comprendre la place de M Mélenchon dans le monde politico-médiatique aujourd’hui, et face à lui, il n’y a jamais personne pour contrecarrer ses arguments.
La base de cette prise de bec, c’est le fait que M Duhamel, comme beaucoup de ses confrères, considère que le peuple peut se tromper dans ses choix électifs et que lui, en tant qu’élite intellectuel doit remettre le peuple dans le droit chemin.
M Mélenchon le lui reproche et M Duhamel le conçoit sans problème. Il suffit de regarder la vidéo.
S’il vous plaît, n’occultez pas cette « thématique à deux sous », j’espère que vous concevez tout de même qu’il a un souci de représentativité des différents courant chez les journalistes les plus visibles.
C’est vrai aussi que vous avez écrit un livre avec M Duhamel. Dur de ne pas voir du corporatisme…
avril 4, 2011
Je pense que vous avez raison et votre billet me semble tout à fait juste. Mélenchon est un clown.
Et on va très vite s’en rende compte car il va très vite rentrer à la maison dès que les choses sérieuses commenceront.
Y’en a marre des curés de gauche des staliniens et des révolutionnaires de pacotille.
Tout le monde votera Strauss-Kahn, ou Hollande ou même peut-être Aubry … A moins qu’on préfère avoir Sarkozy ou pire …
Avec ce genre de mec, le débat à gauche est totalement écrasé, on ne peut parler de rien sur le fond à part répéter sans cesse qu’on doit sortir du capitalisme !
Une info pour mes amis de gauche : il n’y aura pas de révolution, car il n’y a pas de révolution dans les démocraties avancés, sauf des révolutions populistes ou neo-facistes.
S’il veut qu’ils s’en aillent tous, qu’il n’oublie pas d’éteindre la lumière en sortant .
avril 4, 2011
« Je n’épiloguerai pas sur cette thématique à deux sous. Loin de moi l’idée d’exonérer ma profession de tout reproche, mais vouloir la réduire à sa caricature, à une corporation à la pensée conforme, aux idées uniformes et aux réflexes mimétiques, est tout simplement sans aucuns fondements. »
Parmi les médiacrates patentés que vous citez Monsieur Revel, qui incarne la décroissance ? Le protectionnisme économique ? L’abstention désabusée ? La radicalité humaniste ? Qui représente le non au référendum constitutionnel européen ? La défense des services publics ?
_Duhamel, Elkabbach, Aphatie, Colombani, Mougeotte, Beytout, BHL, Joffrin, Giesbert, Barbier…_
Je n’attends pas votre réponse pour vous donner la mienne. Tous ces médiacrates incarnent la mondialisation libérale, le capitalisme, la privatisation. Ils incarnent une idéologie vieillotte qui certe est partagée par nombre de français, mais est rejetée par la majorité d’entre eux depuis longtemps. Les français subissent jusque dans leur chair les conséquences néfastes de ces politiques qui ne profitent plus qu’à une infime minorité.
A titre personnel, je fais partie de cette minorité qui continue d’en bénéficier. Cependant je me sens plus proche des travailleurs clandestins en lutte pour leur régularisation que de vous autres médiacrates qui vous pâmez de rage lorsque Jean-Luc Mélenchon tape dans le mille.
avril 4, 2011
Donc, en fait, les journalistes sont pas des pitres, mais Mélenchon, qui en serait un, serait invité sur tous les plateaux par des non-pitres, malgré son statut de pitre.
Non, tout bien réfléchi, j’aurais tendance à plutôt adhérer à la thèse Mélenchonohalimienne, si on me passe le terme.
avril 4, 2011
Lis debord et tu comprendras ce qu’est la société de spectacle … Melenchon en fait complètement partie
avril 6, 2011
Parce que Duhamel et Revel n’en sont pas ?
En somme, celui qui denonce la societe du spectacle en en utilisant les vecteurs, en serait l’acteur le moins credible ?
avril 4, 2011
Vu les commentaires précédents, il semblerait que critiquer les excès de M Mélenchon soit maintenant impossible…
avril 4, 2011
Non seulement il est tout aussi malhonnête de votre part de réduire Mélenchon à ses saillies contre les médias que de réduire, comme il le fa les journalistes aux caricatures dont il font parfois l’objet
avril 4, 2011
Oups !
Non seulement il est tout aussi malhonnête de votre part de réduire Mélenchon à ses saillies contre les médias que de réduire, comme il le fait parfois, les journalistes à leurs caricatures ; mais en plus; vous lui donnez raison en commettant ce papier, lui qui critiquent les journalistes qui écrivent même lorsqu’ils n’ont rien à dire.
Et, s’il vous lit, il pôurr
avril 4, 2011
Re-oups !
Et, s’il vous lit, il pourra en plus ajouter un reproche à sa longue liste : les lacunes en orthographe !
avril 5, 2011
Ton article est complètement tordu, c’en est tordant.
Et tu crois peu-être qu’on va être nombreux à avoir envie de te lire après ça ? Ben, si c’est le cas, laisse-moi te dire que tu te fiches le doigt dans l’oeil jusqu’au coude, mon ptit vieux.
Allez, oublie pas de prendre tes médocs, tu verras, ça ira mieux après.
avril 5, 2011
Ma foi, c’est assez jouissif de voir ce « bateleur » vous faire sortir du bois. Vous avez vous aussi votre place parmi « les chiens de garde » d’Halimi. Bravo!
avril 5, 2011
Je ne découvre que ce matin votre diatribe contre Jean-Luc MELENCHON (JLM dans la suite).
Ce que j’en pense est distillé dans la plupart des 20 commentaires déjà publiés. Les journalistes bien installés dans la pensée libérale, voire ultra-libraire, détestent JLM, coupable d’avoir de VRAIS arguments contre les leurs, de refuser le tout à l’Europe, à l’OTAN, à l’Amérique et surtout évidemment au capitalisme financier.
Les media ont largement « oublié » de commenter vraiment les résultats du FG aux cantonales : il aurait fallu reconnaître la lente mais visible montée de son influence électorale. Or pour des gens comme vous et les oligarques – ploutocrates que vous défendez, le danger ne vient pas du FN, encore bien moins de DSK (votre champion secret) mais bien de la foule qui commence à remuer; et JLM est un remueur de foule. Démagogue ? Parfois, mais en relisant bien, pas tant que ça.
Vous ne l’aimez pas ? Il s’en remettra. Et nous aussi.Vous savez, il se remettra même du « Gugusse » que Todd lui a balancé – dommage d’ailleurs, car c’était au milieu d’un flot d’arguments que justement JLM utilise.
Ah ! Pour trouver votre article, c’est le blog de JLM que j’ai consulté. Pas le vôtre, ni le site de l’Express. Remerciez JLM : il aura fait connaître votre opinion et votre signature à des gens qui sont vos « adversaires naturels ».
avril 5, 2011
« Il ne fut pas une âme qui vive sur le plateau de Franz-Olivier Giesbert pour faire remarquer au bateleur Mélenchon que sans le système qu’il brocarde avec un plaisir affiché, il ne serait RIEN. Tout juste une sorte de Zébulon sautillant de la politique, dont le poids politique est inversement proportionnel à son imposant et extravagant affichage médiatique. »
Dans cette phrase, vous dites tout. Vous confirmez que certains journalistes pensent être à la genese de tout politique voir de toutes idees. La démonstration est faite que l’oligarchie médiatique se pense comme une oligarchie détenant la vérité sur le politique.
avril 5, 2011
le plus marrant reste encore que M. Duhamel était déjà là il y a 30 ans pour contredire M. Marchais.
Le problème des éditorialistes aujourd’hui, ce n’est pas tant leur connivence que leur complète inutilité à l’heure où l’on peut lire des opinions et des analyses sur le chaud diverses et variées, sur internet, dans les newsletter, les courts essais, les tribunes… On peut se demander où est la plus-value des éditos de Joffrin, Demorand ou des commentaires d’Apathie. Ils nous donnent leur opinion, mais elle est, le plus souvent, ni la plus informée, ni la plus pertinente (dur de tenir un rythme quotidien sur un tel éventail de sujets)… on comprend qu’ils passent plus de temps aujourd’hui à diriger leur rédaction et à rédiger leur édito qu’à réfléchir. Qu’ils ouvrent leurs journaux encore plus largement aux chercheurs, associations, intellectuels,… et fassent un travail d’édition plutôt que d’éditorialisation.
avril 5, 2011
Il lit pas les commentaires le mec qui écrit cette merde, pardon, ce blog ? 😉
avril 5, 2011
Il finira à l’extreme droite…
avril 5, 2011
Mélennchon finira à l’extreme droite. C’est juste un opportuniste déguisé en homme de gauche mais il utilise les même ficelles que Marine Le Pen!,
avril 7, 2011
Faut arrêter un peu de vouloir utiliser Mélenchon comme grand défouloir, les journalistes l’invitent essentiellement pour faire du ramdam (buzz en français). Tenez, la dernière fois encore (il y a 15 j) c’était Pascale Clark sur Inter, interview pitoyable !!! On ne l’interview pas sur ses idées politiques (ce qu’il dit est tellement vrai) mais sur ses rapports avec cette corporation qui recopie sans cesse du Reuters ou de l’AFP. Les médias sont là pour informer, autant dire que si le FN est aussi haut, c’est qu’ils en sont incapables.
avril 11, 2011
Amusant de voir comme les miliciens du web de Mélenchon sont actifs et toujours réactifs pour venir assurer la défense de leur Guide, Maître et Gourou.
Cette frénésie a au moins le mérite de nous faire toucher du doigt ce que serait la société liberticide voulue par ces gauchistes aigris, frustrés, violents, menteurs, nationalistes, révisionnistes et mortifères. Honte à eux.
Un seul point exact dans ces commentaires : le futur de Mélénchon ; en effet, il terminera à l’extrême droite (dont il exploite déja sans vergogne le clientélisme et le populisme), et plus précisément l’extrême droite genre Doriot. L’ignoble élu du PCF qui, au gré de la seconde guerre mondiale, a terminé commùe dirigeant du Parti Populaire Français, la milice quoi… Tel sera le destin tragique et navrant de cette navrante arsouille de Mélenchon.
janvier 18, 2012
OBSCURANTISME!